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​Marrakech, capitale mondiale de l’intelligence hydrique : un Congrès planétaire pour refonder la gouvernance globale de l’eau


Rédigé par Dr LARAKI Khalid le Mercredi 3 Décembre 2025

Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, Marrakech accueille, du 1ᵉʳ au 5 décembre, la 19ᵉ édition du Congrès Mondial de l’Eau. Cet événement international, organisé dans un contexte global marqué par une intensification sans précédent du stress hydrique, par l’aggravation des crises climatiques et par la montée des vulnérabilités socio-économiques, érige la ville ocre au rang de capitale mondiale de la pensée hydrique.



​Marrakech, capitale mondiale de l’intelligence hydrique : un Congrès planétaire pour refonder la gouvernance globale de l’eau
Placée sous le thème : « L’eau dans un monde qui change : innovation et adaptation », cette édition appelle à une refondation profonde des modèles contemporains de gestion, de gouvernance et de préservation de l’eau.

Ce rendez-vous planétaire s’inscrit dans la continuité des engagements internationaux pris par les États dans le cadre du Programme de Développement Durable à l’horizon 2030, notamment de l’Objectif de Développement Durable n°6 consacré à l’eau et à l’assainissement, ainsi que des orientations stratégiques issues des plus récentes Conférences des Parties (COP) dédiées au climat. Il constitue, à ce titre, un espace unique de convergence entre science, diplomatie, innovation et action multilatérale, face à l’un des défis les plus structurants de ce siècle.
 
Un conclave international d’envergure face aux défis hydriques mondiaux

L’ouverture du Congrès marque le début d’une mobilisation internationale d’une ampleur exceptionnelle. Délégations ministérielles, hauts responsables institutionnels, experts mondiaux, chercheurs, universitaires de renom, ONG et acteurs stratégiques du secteur privé convergent vers Marrakech pour mettre en commun leurs expériences, analyses et visions.

La participation de grandes institutions multilatérales renforce la portée de cette rencontre, parmi lesquelles :
• l’Organisation des Nations Unies (ONU) ;
• le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) ;
• l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) ;
• l’UNESCO à travers son Programme hydrologique intergouvernemental ;
• la Banque mondiale ;
• la Banque africaine de développement ;
• le Conseil mondial de l’eau ;
• de nombreux centres internationaux de recherche et agences hydriques régionales.

Ce maillage institutionnel confère au Congrès une autorité scientifique et stratégique de premier plan, essentielle pour esquisser des réponses globales aux tensions croissantes qui pèsent sur les ressources hydriques mondiales.
Durant cinq jours, ce conclave s’articule autour d’une programmation méthodique et dense, comprenant :
• 140 sessions scientifiques et techniques, couvrant l’ensemble des enjeux hydriques contemporains ;
• quatre panels de haut niveau, regroupant des personnalités influentes de la diplomatie de l’eau ;
• une table ronde ministérielle visant la convergence des priorités politiques des États ;
• un espace d’exposition technologique, mettant en avant les innovations les plus avancées du secteur ;
• des ateliers de concertation pluridisciplinaires, favorisant l’échange d’expertise et la coopération opérationnelle ;
• des rencontres bilatérales et multilatérales, destinées à consolider les partenariats internationaux.

Ainsi structurée, cette édition procède à une véritable mise en commun des intelligences hydriques et s’impose comme une plateforme mondiale de réflexion, de décision et de coordination politique.
 
Une ambition nationale guidée par la vision royale

Lors de la séance inaugurale, M. Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a mis en lumière les fondements de la politique hydrique nationale, conçue conformément à la vision éclairée et prospective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette politique procède d’une ambition stratégique : sécuriser durablement la ressource en eau tout en soutenant la croissance économique, l’essor agricole, le développement urbain et la résilience du Royaume face aux pressions climatiques.

Parmi les leviers structurants mobilisés figurent :
• l’essor accéléré du dessalement de l’eau de mer ;
• la construction et la modernisation de barrages stratégiques ;
• la réutilisation sécurisée des eaux usées traitées ;
• la recharge artificielle des nappes phréatiques ;
• la digitalisation avancée des systèmes hydriques ;
• la mise en place de contrats d’eau régionaux, renforçant la gouvernance territoriale.
Le ministre a rappelé les progrès substantiels réalisés :
• 17 stations de dessalement déjà opérationnelles (350,3 millions m³/an) ;
• 4 stations en construction, totalisant 567 millions m³ supplémentaires ;
• 11 stations programmées, portant la capacité nationale à 1,7 milliard m³/an d’ici 2030, alimentées par des énergies renouvelables.

Ce modèle intégré « eau – énergie – alimentation » fait désormais du Maroc un laboratoire avancé de résilience hydrique.
 
L’Afrique, priorité géostratégique de cette édition

M. Abdelfettah Sahib, secrétaire général du ministère, a souligné que l’Afrique occupe une place centrale dans cette 19ᵉ édition. Le continent fait face à un ensemble de défis structurels, sécheresses prolongées, vulnérabilité climatique, stress hydrique accentué et déficit d’infrastructures, qui rendent indispensable une action concertée.

Parmi les initiatives africaines mises en avant :
• engagement accru des ministres et institutions continentales ;
• études stratégiques sur les bassins transfrontaliers et les nappes souterraines ;
• feuilles de route régionales en faveur d’un accès durable à l’eau ;
• renforcement des mécanismes de coopération Sud-Sud et triangulaire.

Grâce à ces dynamiques, Marrakech se positionne comme un pivot de la diplomatie hydrique africaine et un espace d’échanges solidaires pour anticiper les défis hydriques du continent.
 
Innovation, adaptation et gouvernance : les axes du futur hydrique

Le Congrès accorde une importance majeure aux solutions d’avenir et aux réformes capables de remodeler la gouvernance de l’eau. Les travaux portent notamment sur :
• les solutions non conventionnelles (dessalement bas carbone, réutilisation circulaire, captage de brouillard, recharge contrôlée) ;
• la gestion intégrée des bassins hydriques selon une approche écosystémique ;
• la gouvernance en situation de crise et la prévention des conflits hydriques ;
• la digitalisation avancée : jumeaux numériques, capteurs intelligents, IA, télédétection ;
• les partenariats public-privé comme leviers d’investissement ;
• les instruments financiers innovants : obligations vertes, fonds climatiques, mécanismes adaptés aux pays en développement.

Ces orientations esquissent de nouveaux paradigmes où science, technologie et gouvernance convergent vers une gestion durable et résiliente de la ressource.
 
La Déclaration de Marrakech : vers un engagement global renouvelé

Texte central de cette 19ᵉ édition, actuellement en cours de finalisation, la Déclaration de Marrakech est appelée à devenir un socle normatif pour orienter les futures politiques hydriques mondiales.
Ses axes préliminaires visent à :
• affirmer la primauté stratégique de l’eau ;
• promouvoir une gouvernance équitable, inclusive et fondée sur la science ;
• renforcer la coopération internationale, en particulier au bénéfice des régions vulnérables ;
• soutenir l’implantation de politiques résilientes et innovantes ;
• consolider les mécanismes de solidarité et de partage des connaissances.

Une fois adoptée, elle devrait porter l’ambition d’un nouveau pacte mondial pour l’eau, rassemblant les États autour d’un engagement collectif sans précédent.
 
Conclusion : Marrakech, berceau d’un nouvel horizon hydrique mondial

Alors que cette 19ᵉ édition se déroule encore, Marrakech s’impose déjà comme un haut lieu de la gouvernance hydrique mondiale. La ville accueille une communauté internationale unie par une conviction commune : l’eau est aujourd’hui un facteur déterminant de stabilité, de développement, de justice sociale et de dignité humaine.

Les réflexions engagées, les analyses présentées et les orientations formulées tracent les contours d’une diplomatie hydrique renouvelée, fondée sur :
• la réforme des modèles de gouvernance ;
• l’investissement massif dans les solutions durables ;
• la reconnaissance de l’eau comme priorité absolue des politiques publiques.

Plus que jamais, Marrakech apparaît comme un phare de l’intelligence hydrique mondiale, éclairant la voie d’un avenir où la ressource la plus précieuse de l’humanité sera gérée avec équité, vision et responsabilité partagée.
 



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