Résidence pour une célébration. Cela a un nom : Rési’jazz. Elle regroupe quatre musiciens répondant au programme «La musique comme moteur du développement durable au Maroc et en Tunisie». L’association de ces artistes frétille de jeunesse. Avec le jazz comme point nodal, la réalisation de cette œuvre met en scène diverses sensibilités trempées dans un discours maghrébin. La résidence, tenue au studio Hiba à Casablanca, accueillait la virtuose du qanoun Habiba Ryahi. Originaire d’Er-Rachidia, elle fait voyager son instrument à travers des inspirations improbables avec une prédilection pour «El beldi», un style local dans lequel elle grandit. Habiba commence par faire joujou avec le luth de son père qui l’encourage à persévérer. Il l’inscrit ensuite au conservatoire de musique de Meknès en lui suggérant de choisir le qanoun comme instrument. La jeune étudiante est sur un nuage. Elle travaille dur sous la direction de Moulay Driss El Ouazzani Chahidi et finit par faire des rencontres déterminantes. Elle côtoie le compositeur de «Farhat Ouarzazate» et de «Wissal» Jilali Belmehdi qui lui présente en 2004 son idole Salah Charki chez lui à Salé. Pour la tester, celui-ci lui tend un qanoun désaccordé et lui demande de jouer. Habiba lui réclame une clef pour accorder l’instrument. Cherki sourit et lui propose de sortir des notes de son propre qanoun. La jeune musicienne est encore dans le balbutiement, ce qui lui vaut une tirade de conseils de la part du grand maître qui lui offre quelques-uns de ses ouvrages sur les maquams. Habiba Ryahi accompagne plus tard des artistes de taille, tels Nouâmane Lahlou et Fouad Zbadi.
Origines filalies
La musicienne réfute la classification des instruments. Dire que le qanoun est dédié au tarab l’indispose. Pour elle, il est mariable à tous les genres et les styles. Elle le définit comme médium universel prêt à emprunter, à tout moment, un parcours novateur. Ce qui n’empêche pas la belle au teint ébène de rester farouchement attachée à ses origines filalies. Elle n’est pas non plus dépaysée au sein de ce quartet, le percussionniste Amine Bliha étant originaire de Zagora, autre ville de la région de Drâa-Tafifalet. R’bati de naissance, il intègre en 2002 le Conservatoire de la Gendarmerie royale où il reçoit des cours de solfège et de batterie. Dans la foulée, il découvre la maestria latine du percussionniste portoricain Giovanni Hidalgo, membre des formations d’Eddie Palmieri, Paul Simon, Art Blakey ou encore Jack Bruce. Une révélation pour ce musicien en herbe qui étend ses connaissances aux rythmes africains. Il a plus tard l’occasion d’accompagner Samira Saïd, Hamid El Kasri, Majid Bekkas, le bluesman américain Corey Harris, Hindi Zahra…
Musiques du monde
La partie tunisienne du projet est formée de deux solistes, Hamdi Makhlouf et Zied Zouari. Makhlouf fait tôt des études en musicologie en prenant des cours de luth. Il commence par se familiariser avec des compositions de grands maîtres comme Nasseer Shamma et Mounir Bachir. Vers le milieu des années 2000, il découvre je jazz et planche sur la composition d’instrumentaux qu’il exécute en Trio ou en quartet. Ses tournées avec le pianiste Wajdi Cherif le mènent en 2005 au festival marocain Tanjazz. En 2008, son titre «Pages nocturnes» trouve place dans la compilation «Arabia Nights 4» éditée par EMI Music. L’année suivante, son oud est présent sur la bande-son du film «Coco» de Gad Elmaleh. Son compatriote Zouari, violoniste émérite, est un innovateur barbotant dans les eaux sucrées des musiques du monde. Il devient membre de l’orchestre symphonique de la cité internationale de Paris et participe à la création franco-tunisienne «Cantates des rives» sanctionnée par une tournée qui passe par la Grèce et le Maroc. Agitons le shaker, le mélange promet des saveurs délicates.
Origines filalies
La musicienne réfute la classification des instruments. Dire que le qanoun est dédié au tarab l’indispose. Pour elle, il est mariable à tous les genres et les styles. Elle le définit comme médium universel prêt à emprunter, à tout moment, un parcours novateur. Ce qui n’empêche pas la belle au teint ébène de rester farouchement attachée à ses origines filalies. Elle n’est pas non plus dépaysée au sein de ce quartet, le percussionniste Amine Bliha étant originaire de Zagora, autre ville de la région de Drâa-Tafifalet. R’bati de naissance, il intègre en 2002 le Conservatoire de la Gendarmerie royale où il reçoit des cours de solfège et de batterie. Dans la foulée, il découvre la maestria latine du percussionniste portoricain Giovanni Hidalgo, membre des formations d’Eddie Palmieri, Paul Simon, Art Blakey ou encore Jack Bruce. Une révélation pour ce musicien en herbe qui étend ses connaissances aux rythmes africains. Il a plus tard l’occasion d’accompagner Samira Saïd, Hamid El Kasri, Majid Bekkas, le bluesman américain Corey Harris, Hindi Zahra…
Musiques du monde
La partie tunisienne du projet est formée de deux solistes, Hamdi Makhlouf et Zied Zouari. Makhlouf fait tôt des études en musicologie en prenant des cours de luth. Il commence par se familiariser avec des compositions de grands maîtres comme Nasseer Shamma et Mounir Bachir. Vers le milieu des années 2000, il découvre je jazz et planche sur la composition d’instrumentaux qu’il exécute en Trio ou en quartet. Ses tournées avec le pianiste Wajdi Cherif le mènent en 2005 au festival marocain Tanjazz. En 2008, son titre «Pages nocturnes» trouve place dans la compilation «Arabia Nights 4» éditée par EMI Music. L’année suivante, son oud est présent sur la bande-son du film «Coco» de Gad Elmaleh. Son compatriote Zouari, violoniste émérite, est un innovateur barbotant dans les eaux sucrées des musiques du monde. Il devient membre de l’orchestre symphonique de la cité internationale de Paris et participe à la création franco-tunisienne «Cantates des rives» sanctionnée par une tournée qui passe par la Grèce et le Maroc. Agitons le shaker, le mélange promet des saveurs délicates.
Au programme, Dee Dee Bridgewater
La célébration de cet évènement s’ouvrira à 15 heures par un mot du représentant de l’UNESCO Maghreb et un message de la diva américaine Dee Dee Bridgewater, membre du Conseil d’administration de l’Institut de jazz Herbie Hancock. Suivra une conférence-débat en direct autour du thème «Quelle est la place du jazz et des musiques improvisées au sein des musiques actuelles au Maghreb». Le concert, fruit de la résidence des quatre artistes, aura lieu à 17 heures avec une rediffusion à 21 heures. Ce jazzday est à suivre sur les réseaux Facebook et YouTube d’Anya et de la Fondation Hiba.