Confronté depuis longtemps à une pénurie de professionnels de santé dans le milieu professionnel, le Maroc prend aujourd'hui des mesures significatives pour améliorer la santé et la sécurité des travailleurs. Dans une circulaire adressée aux directeurs des Instituts Supérieurs des Professions Infirmières et Techniques de Santé (ISPITS), le ministère de la Santé et de la Protection sociale a annoncé la création d’une nouvelle filière de licence intitulée «Infirmier en santé et sécurité au travail».
Cette initiative s'inscrit pleinement dans le cadre de la réforme du système national de santé, en appui aux dispositions de la loi n° 09-22 relative à la fonction sanitaire, notamment son article 6, qui garantit la protection des professionnels de santé contre les risques et maladies liés à leur activité.
À travers une approche participative, le ministère a sollicité les ISPITS pour contribuer à l’élaboration du référentiel de compétences, du descriptif de l'option, ainsi que du logigramme de formation, dans le but de garantir la réussite de cette nouvelle filière en réponse aux besoins croissants du secteur.
Cette nouvelle filière intervient à un moment crucial, alors que le Maroc souffre d’une pénurie persistante de médecins du travail et d’infirmiers spécialisés en santé et sécurité au travail, des professionnels chargés de la surveillance de la santé et de la sécurité sur les lieux de travail.
En effet, bien que le Code du travail et les textes réglementaires, tels que le décret n° 2-04-569 du 29 décembre 2004, imposent la mise en place d’une infirmerie dans chaque entreprise, dotée d’au moins un infirmier spécialisé pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs, de nombreuses entreprises peinent à se conformer à cette obligation légale. Une réalité qui met en jeu la protection de la santé des travailleurs, mais aussi la prévention des accidents de travail ou des maladies professionnelles.
D’ailleurs, l’infirmier en santé au travail ne se limite pas à fournir des soins immédiats. Son rôle s’inscrit dans une démarche globale de prévention, qui est un levier clé pour la performance économique et le bien-être des travailleurs, comme le souligne Dr Tayeb Hamdi, médecin et expert en politiques de santé.
Dans le détail, l’infirmier du travail accompagne les travailleurs en cas d’accident ou de maladie, facilite leur retour au travail, surveille leur état de santé, et évalue les conditions de travail, notamment en termes d’ergonomie et de risques professionnels. L’objectif est double : protéger la santé des travailleurs et prévenir les risques professionnels, qu’il s’agisse d’accidents ou de maladies liés au travail. Selon Dr Hamdi, cette mission a des retombées importantes tant pour le salarié que pour l'entreprise, en limitant l’absentéisme, en réduisant le présentéisme, et en préservant la productivité globale de l’entreprise.
Des postes à promouvoir dans les entreprises…
Cependant, la création d'une nouvelle filière de formation pour les infirmiers en santé et sécurité au travail ne suffit pas, à elle seule, pour promouvoir la santé des employés. Selon Dr Hamdi, cette mesure doit être couplée à une stratégie de valorisation concrète du métier, notamment par un recrutement massif dans le secteur privé. «Sans un engagement clair des entreprises en matière de recrutement, cette spécialité risque de rester théorique, sans réelle application sur le terrain», avertit-il.
D’autre part, Dr Tayeb Hamdi souligne que l'attractivité de cette filière dépend largement des conditions salariales proposées par les entreprises. Cela dit, si celles-ci ne reconnaissent pas la valeur ajoutée des infirmiers spécialisés en santé au travail à travers des rémunérations justes et compétitives, la filière pourrait avoir du mal à susciter des vocations et risquerait de se tarir prématurément, malgré les besoins pressants du marché.
Ainsi, la conscience des employeurs quant à l'importance de services de santé au travail en investissement stratégique pour l’entreprise et non seulement comme une obligation sociale est de plus en plus requise pour promouvoir les débouchés de cette nouvelle filière.
De ce fait, Dr Hamdi insiste sur la nécessité pour les entreprises de mettre en place des dispositifs efficaces afin de protéger réellement la santé des travailleurs, au lieu de se limiter à des mesures superficielles visant uniquement à se conformer aux obligations légales.
Il souligne qu’il est essentiel de disposer de services de médecine du travail performants et actifs, dotés de professionnels qualifiés ainsi que des outils matériels nécessaires pour mener à bien leur mission, ce qui renforcerait considérablement leur impact sur l’amélioration des conditions de travail.
Cette initiative s'inscrit pleinement dans le cadre de la réforme du système national de santé, en appui aux dispositions de la loi n° 09-22 relative à la fonction sanitaire, notamment son article 6, qui garantit la protection des professionnels de santé contre les risques et maladies liés à leur activité.
À travers une approche participative, le ministère a sollicité les ISPITS pour contribuer à l’élaboration du référentiel de compétences, du descriptif de l'option, ainsi que du logigramme de formation, dans le but de garantir la réussite de cette nouvelle filière en réponse aux besoins croissants du secteur.
Cette nouvelle filière intervient à un moment crucial, alors que le Maroc souffre d’une pénurie persistante de médecins du travail et d’infirmiers spécialisés en santé et sécurité au travail, des professionnels chargés de la surveillance de la santé et de la sécurité sur les lieux de travail.
En effet, bien que le Code du travail et les textes réglementaires, tels que le décret n° 2-04-569 du 29 décembre 2004, imposent la mise en place d’une infirmerie dans chaque entreprise, dotée d’au moins un infirmier spécialisé pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs, de nombreuses entreprises peinent à se conformer à cette obligation légale. Une réalité qui met en jeu la protection de la santé des travailleurs, mais aussi la prévention des accidents de travail ou des maladies professionnelles.
D’ailleurs, l’infirmier en santé au travail ne se limite pas à fournir des soins immédiats. Son rôle s’inscrit dans une démarche globale de prévention, qui est un levier clé pour la performance économique et le bien-être des travailleurs, comme le souligne Dr Tayeb Hamdi, médecin et expert en politiques de santé.
Dans le détail, l’infirmier du travail accompagne les travailleurs en cas d’accident ou de maladie, facilite leur retour au travail, surveille leur état de santé, et évalue les conditions de travail, notamment en termes d’ergonomie et de risques professionnels. L’objectif est double : protéger la santé des travailleurs et prévenir les risques professionnels, qu’il s’agisse d’accidents ou de maladies liés au travail. Selon Dr Hamdi, cette mission a des retombées importantes tant pour le salarié que pour l'entreprise, en limitant l’absentéisme, en réduisant le présentéisme, et en préservant la productivité globale de l’entreprise.
Des postes à promouvoir dans les entreprises…
Cependant, la création d'une nouvelle filière de formation pour les infirmiers en santé et sécurité au travail ne suffit pas, à elle seule, pour promouvoir la santé des employés. Selon Dr Hamdi, cette mesure doit être couplée à une stratégie de valorisation concrète du métier, notamment par un recrutement massif dans le secteur privé. «Sans un engagement clair des entreprises en matière de recrutement, cette spécialité risque de rester théorique, sans réelle application sur le terrain», avertit-il.
D’autre part, Dr Tayeb Hamdi souligne que l'attractivité de cette filière dépend largement des conditions salariales proposées par les entreprises. Cela dit, si celles-ci ne reconnaissent pas la valeur ajoutée des infirmiers spécialisés en santé au travail à travers des rémunérations justes et compétitives, la filière pourrait avoir du mal à susciter des vocations et risquerait de se tarir prématurément, malgré les besoins pressants du marché.
Ainsi, la conscience des employeurs quant à l'importance de services de santé au travail en investissement stratégique pour l’entreprise et non seulement comme une obligation sociale est de plus en plus requise pour promouvoir les débouchés de cette nouvelle filière.
De ce fait, Dr Hamdi insiste sur la nécessité pour les entreprises de mettre en place des dispositifs efficaces afin de protéger réellement la santé des travailleurs, au lieu de se limiter à des mesures superficielles visant uniquement à se conformer aux obligations légales.
Il souligne qu’il est essentiel de disposer de services de médecine du travail performants et actifs, dotés de professionnels qualifiés ainsi que des outils matériels nécessaires pour mener à bien leur mission, ce qui renforcerait considérablement leur impact sur l’amélioration des conditions de travail.
Professionnels de la Santé : Un total de 695 nouveaux postes de médecins spécialistes en vue
Le ministère de la Santé s’emploie à combler le déficit de médecins dans plusieurs spécialités vitales au sein des hôpitaux marocains. Pour 2025, ce sont 695 postes de médecins spécialistes qui ont été ouverts, soit une hausse de 212% par rapport à l’année précédente.. Parmi ces postes, 241 sont réservés à la promotion 2023 et 454 à la promotion 2024. La région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma se distingue en étant la principale bénéficiaire, avec 97 postes attribués pour renforcer les services de santé dans les zones les plus défavorisées. Parallèlement, 78 délégations du ministère seront également dotées de médecins spécialistes afin d’améliorer l’accès aux soins dans l’ensemble des régions. Une priorité particulière a été donnée aux spécialités médicales peu accessibles dans certains établissements.
Ainsi, 328 postes, soit 47% du total, seront consacrés principalement à l’anesthésie et la réanimation, dans plusieurs villes, notamment Al Hoceïma, Boujdour, Larache, Sidi Ifni, Tinghir, Guelmim, Errachidia et Driouch. La chirurgie générale et la gynécologie-obstétrique bénéficieront également d’un soutien conséquent dans des localités telles que Boulemane, Smara, Figuig, Tarfaya, Jerada, Settat et d’autres zones en manque de spécialistes. Pour garantir la continuité des services médicaux, 227 postes supplémentaires ont été attribués pour renforcer les effectifs dans les hôpitaux existants. Enfin, 124 postes sont destinés à compenser les transferts de médecins liés aux mutations annuelles ou aux rapprochements familiaux, afin d’assurer la stabilité et le bon fonctionnement des établissements de santé.
Ainsi, 328 postes, soit 47% du total, seront consacrés principalement à l’anesthésie et la réanimation, dans plusieurs villes, notamment Al Hoceïma, Boujdour, Larache, Sidi Ifni, Tinghir, Guelmim, Errachidia et Driouch. La chirurgie générale et la gynécologie-obstétrique bénéficieront également d’un soutien conséquent dans des localités telles que Boulemane, Smara, Figuig, Tarfaya, Jerada, Settat et d’autres zones en manque de spécialistes. Pour garantir la continuité des services médicaux, 227 postes supplémentaires ont été attribués pour renforcer les effectifs dans les hôpitaux existants. Enfin, 124 postes sont destinés à compenser les transferts de médecins liés aux mutations annuelles ou aux rapprochements familiaux, afin d’assurer la stabilité et le bon fonctionnement des établissements de santé.