Le Programme alimentaire mondial (PAM) a tiré la sonnette d’alarme, mardi, affirmant qu'un tiers de la population de Gaza n’a pas mangé depuis plusieurs jours, en raison du blocus imposé par Israël sur l’enclave palestinienne. «La crise alimentaire à Gaza atteint des niveaux de désespoir sans précédent, avec un tiers de la population privée de nourriture pendant plusieurs jours d’affilée», a déclaré Ross Smith, directeur de la préparation et de la réponse aux urgences au sein du PAM, dans un communiqué. D’après les estimations de l’organisation, un quart des habitants de Gaza seraient confrontés à des conditions proches de la famine, tandis que 100.000 femmes et enfants souffriraient de malnutrition aiguë. Selon les responsables de la Santé de Gaza, cette politique de famine délibérée menée par Israël a provoqué la mort de 86 Palestiniens – dont 76 enfants – depuis octobre 2023.
Le PAM, dans une rare condamnation, a déclaré que la foule entourant son convoi dans le nord de Gaza dimanche «a essuyé des tirs de chars israéliens, de snipers et d'autres armes à feu».
Le PAM, dans une rare condamnation, a déclaré que la foule entourant son convoi dans le nord de Gaza dimanche «a essuyé des tirs de chars israéliens, de snipers et d'autres armes à feu».
Des centaines de personnes tuées
en cherchant de la nourriture
en cherchant de la nourriture
Des centaines de personnes ont été tuées alors qu'elles cherchaient de la nourriture ces dernières semaines, à la fois dans des convois de l'ONU et dans des sites d'aide distincts gérés par un groupe soutenu par Israël et embourbé dans la controverse. Le bilan des morts palestiniens de la guerre s'élève à plus de 59.000, selon le ministère de la Santé de Gaza. Ce décompte ne fait pas de distinction entre militants et civils, mais le ministère affirme que plus de la moitié des morts sont des femmes et des enfants. Il fait partie du gouvernement du Hamas, mais l'ONU et d'autres organisations internationales le considèrent comme la source de données la plus fiable sur les victimes.
Les responsables de la santé de Gaza ont déclaré qu'au moins 18 personnes, dont trois femmes et cinq enfants, ont été tuées dans des frappes israéliennes dans la nuit et lundi. Au moins trois personnes ont été tuées lorsque des foules de Palestiniens attendant des camions d'aide ont été la cible de tirs dans la zone du corridor de Netzarim, dans le centre de Gaza, selon deux hôpitaux qui ont reçu les corps. Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que les forces israéliennes avaient arrêté le Dr Marwan al-Hams, directeur par intérim des hôpitaux de campagne de la bande de Gaza et porte-parole du ministère. Les troupes israéliennes ont aussi tué un journaliste, Tamer al-Zaanein, qui accompagnait al-Hams, et blessé deux autres personnes lorsqu'elles l'ont arrêté près d'un hôpital de campagne de la Croix-Rouge dans le sud de Gaza.
88% des Palestiniens de la bande de
Gaza sont sous ordres de déplacement
Gaza sont sous ordres de déplacement
Par ailleurs, les Nations Unies ont annoncé, lundi, que 87,7% de la bande de Gaza se trouvent désormais dans des zones militarisées israéliennes, sous ordres de déplacement, ou dans des secteurs où ces deux situations se chevauchent. Citant les données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a déclaré lors d’une conférence de presse que "87,7% de Gaza sont désormais sous ordre de déplacement ou dans des zones de déplacement, ce qui pousse environ 2,1 millions de personnes dans des secteurs fragmentés de l’enclave où les services sont quasiment inexistants". Plus de 1,3 million de personnes à Gaza ont actuellement besoin d’abris et de produits de première nécessité, a-t-il ajouté, qualifiant la situation sur le terrain de "dramatique", et rappelant qu’aucune livraison de matériel d’abri n’est entrée à Gaza depuis plus de quatre mois. Il a également mis en garde contre la persistance de la crise du carburant.
"Les quantités limitées autorisées à entrer récemment à Gaza sont loin d’être suffisantes", a-t-il précisé.