« La capitalisation sur plus de vingt-cinq ans de progrès économique et social, conjuguée à la réhabilitation des institutions, exige un surcroît d’efforts pour accélérer les chantiers de développement, consolider la trajectoire du Maroc Emergent et promouvoir un développement équilibré d’un pays avançant à une seule vitesse ». Ces mots prononcés par la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, devant les députés, traduit le cap fixé par l’Exécutif appelé aujourd’hui à interagir favorablement aux doléances d’une population qui à peine quelques semaines envahissait les rues des villes protestant contre les lacunes de notre gouvernance.
Les rails d’action du prochain budget concernent d’abord l’investissement qui sera boosté en misant sur les PME, les jeunes et les femmes, tout en verdissant l’économie par l’hydrogène et l’innovation. L’idée est également de réinventer les territoires grâce à des programmes intégrés pour les régions oubliées, des montagnes aux oasis, en passant par la Santé et l’Education dont les budgets atteignent de nouveaux sommets. « Nous souhaitons accélérer la dynamique du Maroc Emergent, à travers une meilleure coordination entre les politiques publiques, la valorisation du capital humain, et la réduction des disparités territoriales et sociales », a expliqué la ministre. Sur le plan social, le PLF 2026 ancre également l’édification de l’État social voulu par le Souverain, avec des aides directes, la généralisation de la protection et de la retraite, et un soutien accru aux familles et aux plus vulnérables. D’après les explications de Nadia Fettah, le texte s’attaque par ailleurs à la grande mécanique de l’État, en modernisant la gestion publique, en responsabilisant les acteurs et en rénovant les établissements publics pour plus d’efficacité et d’équilibre territorial.
Saut historique de la Santé et de l’Education !
C’est dire que le PLF 2026 est ponctué par une expansion budgétaire sociale pleinement assumée, comme en témoigne les enveloppes historiques de l’Education et de la Santé, leitmotiv des protestations GenZ, qui ont atteint 140 milliards de dirhams (MMDH). Le budget de l’Éducation atteint 97,1 MMDH, en hausse de 11,5 milliards, avec la création de 19.344 nouveaux postes budgétaires, tandis que celui de la Santé s’élève à 42,4 MMDH, soit près de 10 milliards de plus qu’en 2025, accompagnés de 8.000 nouveaux postes. À ces efforts s’ajoute une enveloppe de 29 MMDH dédiée à la protection sociale, destinée à élargir le soutien direct aux familles et à prendre en charge les cotisations de l’assurance maladie obligatoire pour les plus démunis.Une mesure qui s’ajoute à la poursuite du soutien au secteur national des viandes rouges et afin de garantir la stabilité du marché intérieur, via la prorogation des exonérations des droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) applicables à l’importation de bovins vivants, tout en augmentant le quota exonéré de 150.000 à 300.000 têtes. Une générosité budgétaire qui risque de faire pression sur une trésorerie déjà sous tension, mais, d’après les grandes lignes du texte, l’Exécutif compte préserver la discipline budgétaire et la stabilité macroéconomique.Dans une stratégie duale, visant à garantir les grands équilibres financiers, une demande d’autorisation parlementaire permettant de mobiliser jusqu’à 123 MMDH est également inscrite dans le texte de loi.
L’objectif est de ramener le déficit public à 3 % du PIB en 2026, contre 3,5 % en 2025, et de stabiliser la dette autour de 66 % du PIB, tout en maintenant la confiance des investisseurs, comme en témoigne le maintien du classement « Investment Grade ». Le dynamisme des recettes fiscales, passées de 199 à 343 MMDH entre 2020 et 2025, témoigne de l’efficacité progressive de la réforme fiscale issue de la loi-cadre 69.19, qui vise à élargir l’assiette et à renforcer l’équité du système. Dans cette logique, le gouvernement fonde la soutenabilité de son modèle social non sur l’endettement mais sur une modernisation du cadre fiscal et une relance par l’investissement. Le PLF 2026 adopte ainsi une approche contracyclique, prévoyant 380 MMDH d’investissements publics, tout en encourageant le capital privé.
Réforme fiscale : La recette gagnante ?
Toujours sur le plan fiscal, le gouvernement mise grandement sur l’intégration du secteur informel dans l’économie structurée. Parmi les mesures proposées pour encourager la conformité et lutter contre la fraude, figure l’élargissement du champ d’application de la retenue à la source (RAS) en matière d’impôt sur les sociétés (IS) et de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Il est prévu que cette retenue s’applique désormais aux rémunérations versées par certaines grandes entreprises (établissements de crédit, organismes d’assurance et de réassurance, ainsi que les sociétés réalisant un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 50 millions de dirhams) à des prestataires de services constitués sous forme de personnes morales. Une mesure qui vise, selon le gouvernement, à assurer une meilleure traçabilité des transactions et à favoriser l’équité fiscale entre les différents acteurs économiques.
Dans la même logique, le PLF 2026 propose également d’étendre la RAS en matière d’IS et d’impôt sur le revenu (IR) aux revenus tirés de la location immobilière. Par ailleurs, les modalités de déclaration et de paiement de l’impôt sur les plus-values mobilières seront revues. Les contribuables concernés devront désormais verser l’impôt dans les 30 jours suivant chaque opération de cession, au lieu d’un versement unique annuel, et déposer une déclaration récapitulative avant le 1er avril de l’année suivante.
Pour ce qui est de la consolidation de la cohésion sociale, le gouvernement prévoit de proroger la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus pour les exercices 2026, 2027 et 2028. Cette contribution, instaurée pour soutenir le financement des politiques sociales, continuera de s’appliquer aux entreprises soumises à l’IS et aux personnes physiques relevant du régime du résultat net réel, dont le bénéfice annuel imposable est supérieur ou égal à un million de dirhams.Le barème restera progressif, avec des taux allant de 1,5 % à 5 %, selon le niveau du bénéfice imposable.
La réussite de ce projet de loi requiert néanmoins une « coopération sincère et patriotique » entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, comme l’a souligné Nadia Fettah, afin de trouver des solutions réalistes et de consolider les acquis réalisés ces dernières années.
Les rails d’action du prochain budget concernent d’abord l’investissement qui sera boosté en misant sur les PME, les jeunes et les femmes, tout en verdissant l’économie par l’hydrogène et l’innovation. L’idée est également de réinventer les territoires grâce à des programmes intégrés pour les régions oubliées, des montagnes aux oasis, en passant par la Santé et l’Education dont les budgets atteignent de nouveaux sommets. « Nous souhaitons accélérer la dynamique du Maroc Emergent, à travers une meilleure coordination entre les politiques publiques, la valorisation du capital humain, et la réduction des disparités territoriales et sociales », a expliqué la ministre. Sur le plan social, le PLF 2026 ancre également l’édification de l’État social voulu par le Souverain, avec des aides directes, la généralisation de la protection et de la retraite, et un soutien accru aux familles et aux plus vulnérables. D’après les explications de Nadia Fettah, le texte s’attaque par ailleurs à la grande mécanique de l’État, en modernisant la gestion publique, en responsabilisant les acteurs et en rénovant les établissements publics pour plus d’efficacité et d’équilibre territorial.
Saut historique de la Santé et de l’Education !
C’est dire que le PLF 2026 est ponctué par une expansion budgétaire sociale pleinement assumée, comme en témoigne les enveloppes historiques de l’Education et de la Santé, leitmotiv des protestations GenZ, qui ont atteint 140 milliards de dirhams (MMDH). Le budget de l’Éducation atteint 97,1 MMDH, en hausse de 11,5 milliards, avec la création de 19.344 nouveaux postes budgétaires, tandis que celui de la Santé s’élève à 42,4 MMDH, soit près de 10 milliards de plus qu’en 2025, accompagnés de 8.000 nouveaux postes. À ces efforts s’ajoute une enveloppe de 29 MMDH dédiée à la protection sociale, destinée à élargir le soutien direct aux familles et à prendre en charge les cotisations de l’assurance maladie obligatoire pour les plus démunis.Une mesure qui s’ajoute à la poursuite du soutien au secteur national des viandes rouges et afin de garantir la stabilité du marché intérieur, via la prorogation des exonérations des droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) applicables à l’importation de bovins vivants, tout en augmentant le quota exonéré de 150.000 à 300.000 têtes. Une générosité budgétaire qui risque de faire pression sur une trésorerie déjà sous tension, mais, d’après les grandes lignes du texte, l’Exécutif compte préserver la discipline budgétaire et la stabilité macroéconomique.Dans une stratégie duale, visant à garantir les grands équilibres financiers, une demande d’autorisation parlementaire permettant de mobiliser jusqu’à 123 MMDH est également inscrite dans le texte de loi.
L’objectif est de ramener le déficit public à 3 % du PIB en 2026, contre 3,5 % en 2025, et de stabiliser la dette autour de 66 % du PIB, tout en maintenant la confiance des investisseurs, comme en témoigne le maintien du classement « Investment Grade ». Le dynamisme des recettes fiscales, passées de 199 à 343 MMDH entre 2020 et 2025, témoigne de l’efficacité progressive de la réforme fiscale issue de la loi-cadre 69.19, qui vise à élargir l’assiette et à renforcer l’équité du système. Dans cette logique, le gouvernement fonde la soutenabilité de son modèle social non sur l’endettement mais sur une modernisation du cadre fiscal et une relance par l’investissement. Le PLF 2026 adopte ainsi une approche contracyclique, prévoyant 380 MMDH d’investissements publics, tout en encourageant le capital privé.
Réforme fiscale : La recette gagnante ?
Toujours sur le plan fiscal, le gouvernement mise grandement sur l’intégration du secteur informel dans l’économie structurée. Parmi les mesures proposées pour encourager la conformité et lutter contre la fraude, figure l’élargissement du champ d’application de la retenue à la source (RAS) en matière d’impôt sur les sociétés (IS) et de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Il est prévu que cette retenue s’applique désormais aux rémunérations versées par certaines grandes entreprises (établissements de crédit, organismes d’assurance et de réassurance, ainsi que les sociétés réalisant un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 50 millions de dirhams) à des prestataires de services constitués sous forme de personnes morales. Une mesure qui vise, selon le gouvernement, à assurer une meilleure traçabilité des transactions et à favoriser l’équité fiscale entre les différents acteurs économiques.
Dans la même logique, le PLF 2026 propose également d’étendre la RAS en matière d’IS et d’impôt sur le revenu (IR) aux revenus tirés de la location immobilière. Par ailleurs, les modalités de déclaration et de paiement de l’impôt sur les plus-values mobilières seront revues. Les contribuables concernés devront désormais verser l’impôt dans les 30 jours suivant chaque opération de cession, au lieu d’un versement unique annuel, et déposer une déclaration récapitulative avant le 1er avril de l’année suivante.
Pour ce qui est de la consolidation de la cohésion sociale, le gouvernement prévoit de proroger la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus pour les exercices 2026, 2027 et 2028. Cette contribution, instaurée pour soutenir le financement des politiques sociales, continuera de s’appliquer aux entreprises soumises à l’IS et aux personnes physiques relevant du régime du résultat net réel, dont le bénéfice annuel imposable est supérieur ou égal à un million de dirhams.Le barème restera progressif, avec des taux allant de 1,5 % à 5 %, selon le niveau du bénéfice imposable.
La réussite de ce projet de loi requiert néanmoins une « coopération sincère et patriotique » entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, comme l’a souligné Nadia Fettah, afin de trouver des solutions réalistes et de consolider les acquis réalisés ces dernières années.
Carburants : Vers un suivi avec rigueur ?
La note du PLF introduit également plusieurs ajustements en matière de taxes intérieures sur la consommation, visant à concilier protection du marché national et soutien à l’industrie locale. Elle prévoit notamment le report au 1er janvier 2028 de l’obligation d’apposer la vignette fiscale sur certains carburants, initialement prévue pour 2026. Cette mesure concerne des produits stratégiques tels que le kérosène, le fuel, le propane et le butane liquéfiés, dont la traçabilité sera renforcée. Le gouvernement justifie ce décalage par la complexité technique du dispositif et la nécessité de laisser aux opérateurs le temps d’adaptation, tout en suspendant les pénalités pendant cette période. Par ailleurs, le texte s’intéresse au secteur du bois, où le droit de douane actuel de 12% s’applique à la fois aux produits finis et aux matières premières. Pour rétablir un équilibre et stimuler la production locale, il est proposé de réduire ce taux à 6% pour le bois de peuplier brut et les panneaux de bois reconstitués, utilisés comme intrants dans la fabrication des panneaux destinés au marché marocain.
Sécurité hydrique : Plus de 16 MMDH pour l’eau potable
Alors que le Maroc subit sa septième année de sécheresse, le PLF 2026 met un accent tangible sur la « sécurité hydrique », enjeu stratégique pour le Royaume qui rejoint l’ambition de développement territorial et de résilience face au changement climatique. Il est ainsi prévu un investissement de 16,4 milliards de dirhams (MMDH) dédié à l’eau potable, à la construction de nouveaux barrages, au transfert inter-bassins et au dessalement de l’eau de mer, avec un objectif chiffré de 1,7 milliard de m³/an de capacité de dessalement. Cette allocation s’inscrit dans une logique à long terme visant à garantir l’accès à l’eau pour tous, renforcer les infrastructures hydrauliques et diversifier les sources, tout en contribuant aux grands chantiers du modèle de développement intégré. L’approche retenue prévoit un modèle global où l’eau devient un facteur d’équité territoriale (reliant zones urbaines, zones rurales et territoires émergents) et un vecteur de durabilité économique. En la couplant à l’investissement dans les transports, l’énergie et l’innovation, le gouvernement affiche la volonté de transformer les contraintes hydriques en levier de croissance. Cet effort financier traduit l’objectif de déplacer la gestion de l’eau de la crise à l’anticipation, renforcer la souveraineté nationale en matière d’eau et irriguer la dynamique de l’État social.