Le problème des visas continue de brouiller les relations franco-marocaines. Les refus jugés injustifiés sont tellement nombreux qu’ils suscitent l’indignation d’une grande partie des Marocains qui ont critiqué sévèrement la décision de réduire de moitié le nombre de visas. Jusqu’à présent, le gouvernement français n’a nulle intention de mettre fin à ces restrictions. C’est ce qu’on retient de l’intervention du Porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui a été l’invité du « Grand Rendez-vous » sur CNEWS.
Ce dernier a argué de la difficulté du retour des migrants clandestins pour légitimer la décision, prise par la France qui a pénalisé les trois pays du Maghreb. Pour les autorités françaises, il s’agit d’une mesure de rétorsion comme l’a expliqué l’ex porte-parole de l’Exécutif, Gabriel Attal. Ceci dit, Paris continue de se plaindre, sans assez d’arguments, de la faible coopération des Etats concernés, dont le Maroc sur cette question.
Lorsqu'il a été interrogé sur l'expulsion des personnes en situation irrégulière, le ministre français a aussitôt renvoyé la responsabilité aux pays d'origine. « Le blocage vient de la capacité de faire accepter par les pays destinataires, les personnes qui relèvent de leur nationalité » a expliqué Olivier Véran, ajoutant que les autorités françaises « travaillent diplomatiquement avec tous les pays dont relèvent un certain nombre de ressortissants, notamment l’Algérie et le Maroc ».
Le ministre français a rappelé comme pour souligner la fermeté de la France, que son gouvernement a réduit le nombre de visas de manière à envoyer le message aux pays concernés. « Désormais, ils doivent faire mieux dans leur capacité à accepter leurs ressortissants qui n'ont plus leur place sur le territoire national », a-t-il repris dans une tentative d’amadouer l’opinion publique conservatrice de droite qui critique souvent le gouvernement Emmanuel Macron de laxisme.
Ces propos sont loin de réchauffer les relations entre Rabat et Paris qui n’ont pas été aussi froides qu’aujourd’hui à tel point que les ambassades des deux pays sont gérées par des chargés d’affaires. C’est dire combien le climat est nébuleux.