Entrée en vigueur depuis six ans, la stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026, visant à réduire de 50% le taux de mortalité en 2026 - soit moins de 1900 morts -, commence à apporter ses fruits. D’après un bilan provisoire de l’année de 2022, cité par le directeur de l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), lors d’une rencontre organisée lundi 13 mars par le ministère public autour de la Stratégie Nationale de Sécurité Routière (SNSR), Nacer Boulaâjoul a estimé que le bilan de ladite stratégie est « globalement encourageant mais demeure insuffisant ».
Dans le détail, le nombre de décès dus aux accidents de la route a enregistré une baisse de 6,84% par rapport à 2021 et de 10,04% en comparaison avec 2015 (année de référence), celui des blessés graves (-18,25%) et des accidents mortels (-10,04%). Ainsi, le nombre total des accidents corporels au cours de l'année 2022 s'est élevé, d’après le responsable, à 113.740, soit une baisse de 1,53% par rapport à 2021.
D’ailleurs, malgré la hausse du nombre d’accidents de la route remarquée ces dernières années, les accidents graves sont en baisse. Chiffre à l’appui, le ratio des décès pour 100.000 véhicules est passé de 529 en 1971 à 75 en 2022. C’est le constat satisfaisant fait par le responsable, lequel signale toutefois que le manque de sécurité routière a coûté en 2019 environ 1,69% du PIB, soit 19,5 milliards de dirhams.
Afin de répondre aux objectifs de la déclaration politique sur la sécurité routière, adoptée par le Royaume en juillet dernier lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies, dont les objectifs s’alignent sur ceux de la SNSR, le directeur de la NARSA a indiqué que l’Agence continuera d’apporter son appui à la sécurité routière avec la mise en œuvre de plusieurs projets structurants.
Il s’agit, notamment, de l’intégration de l’éducation routière dans les cursus scolaires, la création des attestations scolaires de sécurité routière, l’annonce du plan national de contrôle routier 2022-2024 ainsi que l’acquisition de nouveaux équipements et l’activation des brigades mobiles de contrôle routier relevant de la DGSN.
Il a été également décidé, d’après le responsable, de procéder à l’installation de 552 nouveaux radars et de mettre à niveau le système d’examen du permis de conduire, outre le renouvellement du parc pour une enveloppe budgétaire de 250 millions DH annuellement.
Lutte contre les accidents de la circulation, priorité majeure de la politique pénale
D’après les données fournies par le Procureur du Roi auprès de la Cour de Cassation et président du ministère public, Moulay El Hassan Daki, lors de la même journée d’étude, les tribunaux du Royaume ont enregistré durant l’année écoulée un total de 183.508 procès-verbaux de délits routiers, dont 2.511 cas liés à des accidents mortels et 295 à des accidents ayant entraîné des infirmités permanentes, tandis que le nombre de procès-verbaux relatifs aux contraventions a atteint 111.569, dont 23.928 liés à des infractions de premier degré.
Quant aux procès-verbaux électroniques enregistrés dans les différents tribunaux du Royaume, ils sont estimés à 492 délits et 770.860 contraventions.