Le dérèglement climatique s’est manifesté ce week-end, sous la forme d’inondations majeures ou de sécheresse historiques, d‘incendies ravageurs ou de crues jamais vues.
En cette fin de semaine, la Chine a déclenché sa première alerte nationale à la sécheresse de l’année, au moment même où les autorités luttaient contre les feux de forêt et mobilisaient des équipes de spécialistes pour protéger les cultures des températures caniculaires dans le bassin du fleuve Yangtsé.
L’alerte jaune nationale a été lancée après que des régions allant du Sichuan, dans le Sud-ouest, à Shanghaï, dans le delta du Yangtsé, ont connu des semaines de chaleur extrême, les responsables gouvernementaux citant à plusieurs reprises le changement climatique comme cause. Les prévisionnistes estiment que la vague de chaleur actuelle ne commencerait à s’atténuer que le 26 août.
Même topo du côté de l’Ouest américain, grande région également durement impactée par une sécheresse hors norme, et qui a été placée dans la nuit de vendredi à samedi en alerte aux crues exceptionnelles.
Une "période de précipitation significative" pourrait toucher les États de l’Arizona (dans le Sud-est) et du Nouveau-Mexique (dans le Sud-ouest), provoquant des crues exceptionnelles, tout spécialement dans les régions ravagées par les incendies, a indiqué le Service météorologique national.
La pire sécheresse depuis cinq siècles
L’Europe est aussi confrontée à la pire sécheresse depuis au moins 500 ans. Alors que le manque de précipitations classe déjà cet été comme le plus sec depuis 50 ans en France, les deux tiers du continent européen sont touchés, indique le rapport de l’Observatoire européen de la sécheresse (OED) publié ce mardi 23 août et relayé par l’agence de presse Reuters.
47% de l’Europe est en état d’avertissement, avec un déficit d’humidité du sol, et 17% en état d’alerte, avec une végétation affectée, rapporte les auteurs. Au total, 64% de l’Europe fait l’objet d’un avertissement ou d’une alerte.
Dans le détail, les régions les plus frappées par la sécheresse sont le Centre et le Sud du Portugal, l’Espagne, le Sud de la France, l’Italie centrale, la Suisse, le Sud de l’Allemagne, une large zone à travers l’Ukraine, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Moldavie et de vastes zones dans les Balkans occidentaux.
Cette sécheresse dure depuis le début de l’année mais s’aggrave depuis le début du mois d’août, et le rapport ne présage rien de bon pour les prochains mois. La région Europe occidentale-Méditerranée devrait connaître des conditions plus chaudes et plus sèches que la normale jusqu’en novembre, mentionne un communiqué de la Commission européenne.
Le manque d’eau rend la végétation et les sols européens extrêmement secs, ce qui en fait un terreau propice aux déclenchements d’incendies.
Résultat : depuis le 1er janvier, les incendies ont ravagé plus de 660.000 hectares de forêts dans l’Union Européenne. C’est plus du double qu’en 2021.
L’agriculture et l’énergie particulièrement affectées
De nombreux secteurs économiques sont aussi affectés par cette sécheresse extrême. En première ligne, les agriculteurs qui voient leurs cultures menacées. Les plantes les plus assoiffées sont le maïs, le soja et le tournesol. Selon le rapport, leurs rendements au niveau européen sont respectivement inférieurs de 16%, 15% et 12% à la moyenne sur 5 ans. Même si des orages accompagnés de précipitations se sont récemment abattus sur l’Europe, leur trop forte intensité a parfois créé plus de dommages que de bénéfices.
Autre effet délétère de la sécheresse mentionné dans ces travaux : presque tous les cours d’eau d’Europe sont à sec, impactant fortement le secteur de l’énergie. « La réduction du volume d’eau stockée a eu de graves répercussions sur le secteur de l’énergie, à la fois pour la production d’hydroélectricité et les systèmes de refroidissement d’autres centrales électriques », écrivent les spécialistes.
Les chercheurs prennent l’exemple du Portugal, où l’énergie hydroélectrique stockée dans les réservoirs d’eau est inférieure à la moitié de la moyenne des cinq dernières années.
Ainsi, la sécheresse combinée à une canicule met l’économie européenne sous pression. Et le vieux continent va devoir s’y adapter car l’accélération du changement climatique sera « sans aucun doute plus perceptible chaque année », souligne Mariya Gabriel, la commissaire chargée de l’innovation, de la recherche, de la culture, de l’éducation et de la jeunesse. Sur ce dossier, elle ajoute que « la Commission européenne et ses scientifiques travaillent sans relâche pour cartographier et étudier cette crise (...) pour protéger notre environnement et nos citoyens des situations d’urgence ».
En cette fin de semaine, la Chine a déclenché sa première alerte nationale à la sécheresse de l’année, au moment même où les autorités luttaient contre les feux de forêt et mobilisaient des équipes de spécialistes pour protéger les cultures des températures caniculaires dans le bassin du fleuve Yangtsé.
L’alerte jaune nationale a été lancée après que des régions allant du Sichuan, dans le Sud-ouest, à Shanghaï, dans le delta du Yangtsé, ont connu des semaines de chaleur extrême, les responsables gouvernementaux citant à plusieurs reprises le changement climatique comme cause. Les prévisionnistes estiment que la vague de chaleur actuelle ne commencerait à s’atténuer que le 26 août.
Même topo du côté de l’Ouest américain, grande région également durement impactée par une sécheresse hors norme, et qui a été placée dans la nuit de vendredi à samedi en alerte aux crues exceptionnelles.
Une "période de précipitation significative" pourrait toucher les États de l’Arizona (dans le Sud-est) et du Nouveau-Mexique (dans le Sud-ouest), provoquant des crues exceptionnelles, tout spécialement dans les régions ravagées par les incendies, a indiqué le Service météorologique national.
La pire sécheresse depuis cinq siècles
L’Europe est aussi confrontée à la pire sécheresse depuis au moins 500 ans. Alors que le manque de précipitations classe déjà cet été comme le plus sec depuis 50 ans en France, les deux tiers du continent européen sont touchés, indique le rapport de l’Observatoire européen de la sécheresse (OED) publié ce mardi 23 août et relayé par l’agence de presse Reuters.
47% de l’Europe est en état d’avertissement, avec un déficit d’humidité du sol, et 17% en état d’alerte, avec une végétation affectée, rapporte les auteurs. Au total, 64% de l’Europe fait l’objet d’un avertissement ou d’une alerte.
Dans le détail, les régions les plus frappées par la sécheresse sont le Centre et le Sud du Portugal, l’Espagne, le Sud de la France, l’Italie centrale, la Suisse, le Sud de l’Allemagne, une large zone à travers l’Ukraine, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Moldavie et de vastes zones dans les Balkans occidentaux.
Cette sécheresse dure depuis le début de l’année mais s’aggrave depuis le début du mois d’août, et le rapport ne présage rien de bon pour les prochains mois. La région Europe occidentale-Méditerranée devrait connaître des conditions plus chaudes et plus sèches que la normale jusqu’en novembre, mentionne un communiqué de la Commission européenne.
Le manque d’eau rend la végétation et les sols européens extrêmement secs, ce qui en fait un terreau propice aux déclenchements d’incendies.
Résultat : depuis le 1er janvier, les incendies ont ravagé plus de 660.000 hectares de forêts dans l’Union Européenne. C’est plus du double qu’en 2021.
L’agriculture et l’énergie particulièrement affectées
De nombreux secteurs économiques sont aussi affectés par cette sécheresse extrême. En première ligne, les agriculteurs qui voient leurs cultures menacées. Les plantes les plus assoiffées sont le maïs, le soja et le tournesol. Selon le rapport, leurs rendements au niveau européen sont respectivement inférieurs de 16%, 15% et 12% à la moyenne sur 5 ans. Même si des orages accompagnés de précipitations se sont récemment abattus sur l’Europe, leur trop forte intensité a parfois créé plus de dommages que de bénéfices.
Autre effet délétère de la sécheresse mentionné dans ces travaux : presque tous les cours d’eau d’Europe sont à sec, impactant fortement le secteur de l’énergie. « La réduction du volume d’eau stockée a eu de graves répercussions sur le secteur de l’énergie, à la fois pour la production d’hydroélectricité et les systèmes de refroidissement d’autres centrales électriques », écrivent les spécialistes.
Les chercheurs prennent l’exemple du Portugal, où l’énergie hydroélectrique stockée dans les réservoirs d’eau est inférieure à la moitié de la moyenne des cinq dernières années.
Ainsi, la sécheresse combinée à une canicule met l’économie européenne sous pression. Et le vieux continent va devoir s’y adapter car l’accélération du changement climatique sera « sans aucun doute plus perceptible chaque année », souligne Mariya Gabriel, la commissaire chargée de l’innovation, de la recherche, de la culture, de l’éducation et de la jeunesse. Sur ce dossier, elle ajoute que « la Commission européenne et ses scientifiques travaillent sans relâche pour cartographier et étudier cette crise (...) pour protéger notre environnement et nos citoyens des situations d’urgence ».
Les récoltes chinoises en péril
Les conséquences de la vague de chaleur qui traverse actuellement la Chine se multiplient. Les températures record, qui provoquent l'assèchement des cours d'eau, mettent désormais en péril les récoltes, ont averti, mercredi 24 août, les autorités qui craignent pour la sécurité alimentaire du géant asiatique.
Principal réservoir d'eau potable du pays, le fleuve Yangtsé est à sec en de nombreux endroits, affichant un sol craquelé, tandis que depuis deux mois, de nombreuses villes chinoises vivent au rythme des alertes quotidiennes aux fortes chaleurs, forçant les autorités à rationner l'électricité.
Ces conditions météo représentent un défi pour l'agriculture, dans un pays déjà en temps normal en déficit de terres cultivables. La sécheresse est notamment problématique pour les cultures de riz et de soja, très gourmandes en eau.
Dans ce contexte, plusieurs ministères ont appelé mardi à prendre des mesures pour protéger les cultures et à utiliser chaque goutte d'eau avec "parcimonie".
"L'étendue rapide de la sécheresse, exacerbée par des températures élevées et des dommages causés par la chaleur, fait peser une grave menace sur la production agricole d'automne", souligne un avis publié notamment par le ministère de l'Agriculture.
Principal réservoir d'eau potable du pays, le fleuve Yangtsé est à sec en de nombreux endroits, affichant un sol craquelé, tandis que depuis deux mois, de nombreuses villes chinoises vivent au rythme des alertes quotidiennes aux fortes chaleurs, forçant les autorités à rationner l'électricité.
Ces conditions météo représentent un défi pour l'agriculture, dans un pays déjà en temps normal en déficit de terres cultivables. La sécheresse est notamment problématique pour les cultures de riz et de soja, très gourmandes en eau.
Dans ce contexte, plusieurs ministères ont appelé mardi à prendre des mesures pour protéger les cultures et à utiliser chaque goutte d'eau avec "parcimonie".
"L'étendue rapide de la sécheresse, exacerbée par des températures élevées et des dommages causés par la chaleur, fait peser une grave menace sur la production agricole d'automne", souligne un avis publié notamment par le ministère de l'Agriculture.