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Sebta : Désespérés, les Marocains expriment leur colère


Rédigé par Achraf EL OUAD Mercredi 8 Septembre 2021

Les manifestations des travailleurs marocains bloqués à Sebta et désirant regagner leur pays s’enchaînent. Pour les mineurs, nulle solution définitive n’a été mise en place.



Sebta : Désespérés, les Marocains expriment leur colère
Bloqués à Sebta depuis la fermeture des frontières il y a 18 mois, à cause de la crise sanitaire liée au Covid-19, les travailleurs marocains appellent à la réouverture des frontières afin qu’ils puissent rejoindre le Maroc.

En fait, une cinquantaine desdits travailleurs se sont rassemblés lundi 6 septembre et ont organisé un sit-in devant la délégation gouvernementale à Sebta pour exiger une solution à leur situation. Ces Marocains comptent, selon le quotidien espagnol El Faro de Ceuta, aller plus loin et organiser des manifestations pareilles chaque lundi jusqu’à ce que leurs revendications soient entendues par les autorités.

Hassan Arahou, qui s’exprime au nom des Marocains n’ayant pas pu rentrer au Maroc depuis le 13 mars 2020 en raison de la fermeture de la frontière, a expliqué au média local que son fils lui manquait et qu’il voulait le voir : «Je lui dis que je ne peux pas le rejoindre car les frontières sont fermées, alors nous voulons que les responsables qui élaborent les lois se mettent à notre place», a-til amèrement déclaré.

Arahou a souligné qu’ils n’ont reçu aucune réponse à la demande de réunion formulée au sein de la délégation gouvernementale pour faire face à leur situation et prévient que l’enclave est également affectée par la fermeture de la frontière. «Les travailleurs domestiques ne sont pas les seuls à ne pas pourvoir traverser la frontière, il y a aussi de l’autre côté des ingénieurs, des menuisiers et des gens de tous les métiers qui sont empêchés de venir travailler à Sebta», a-t-il ajouté.

Il convient de rappeler que près de 500 Marocains sont encore coincés dans l’enclave, après la fermeture des frontières au mois de mars 2020, à cause de la pandémie du Covid-19. La majorité des personnes concernées sont des travailleurs de condition modeste.

Mineurs : l’autre facette du problème

L’Exécutif et la délégation gouvernementale de la ville de Sebta disposent de six mois pour traiter au cas par cas les plus de 500 dossiers de rapatriement de mineurs marocains ayant traversé la frontière au mois de mai.

La déléguée du gouvernement, Salvadora Mateos, a reconnu que le retour des enfants et adolescents au Maroc est son seul objectif : « Ces enfants doivent être avec leurs familles et dans leur pays ou assistés par une entité qui les protège, comme cela se fait à Ceuta, mais dans son pays ».

L’Exécutif de l’enclave de Sebta a demandé au moins une douzaine de travailleurs sociaux du Service Public de l’Emploi de l’État (SEPE), qui seront embauchés temporairement et dont le salaire sortira d’abord des caisses de Sebta et sera compensé plus tard par Madrid. L’embauche d’au moins huit interprètes de dialecte marocain ‘’Darija’’, parlé par la plupart des enfants, a également commencé.

De plus, la Délégation compte embaucher une quinzaine de personnes pour accélérer les démarches convenues avec Rabat mais qui n’ont pas été effectuées en août. La procédure de rapatriement est encore entourée de controverses. En fait, le Président du gouvernement, Pedro Sánchez, avait promis après une rencontre en août avec le Maire de l’enclave de Sebta, Juan Jesús Vivas, d’envoyer du personnel aux administrations pour conclure les dossiers le plus rapidement possible. Jusqu’à présent, la majorité des enfants sont encore dans des dispositifs d’urgence.

Selon la Fondation SAMU, qui gère plusieurs structures d’accueil, plus de 400 mineurs vivent dans les 22 modules installés à Piniers, d’une capacité d’environ 108 places. Les associations de défense de l’enfance craignent que l’administration ne paralyse le traitement des titres de séjour des mineurs sous tutelle dans les prochains mois. Dans ce contexte, la Fondation Raíces a dénoncé au Defensor del Pueblo (Défenseur du Peuple) la tentative d’expulsion, la semaine dernière, d’au moins trois jeunes qui venaient d’avoir 18 ans.

Parmi les 500 mineurs accueillis dans les ressources gérées par la Fondation SAMU, au moins 147 ont entre 17 et 18 ans, dont 13 atteindront l’âge de la majorité dans les trois prochains mois et au moins 6 ont déjà atteint l’âge de 18 ans.

Achraf EL OUAD








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