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Reprise de l’activité touristique post Covid-19 : Une lueur d’espoir et beaucoup d’inquiétudes après deux années de passage à vide


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Jeudi 2 Juin 2022

Tous les signes avant-coureurs d’une reprise dans le secteur touristique sont là. L’Etat ainsi que les différents organismes n’ont pas lésiné sur les moyens pour faire de la destination Maroc un havre touristique tandis que les professionnels affutent leurs armes, après plus de deux années d’inactivité liée au Covid-19.



Reprise de l’activité touristique post Covid-19 : Une lueur d’espoir et beaucoup d’inquiétudes après deux années de passage à vide
L’activité touristique commence à prendre une courbe ascendante et tout porte à croire que l’année 2022 sera un bon cru ou du moins connaîtra une embellie. De l’avis des professionnels, une lueur d’espoir se dessine comme le souligne M. Larbi Choukairi (lire les trois questions à…). Même sentiment chez Ilias Benzitoun, General Manager au Palais Amani de Fès. Il faut le reconnaitre, la levée des restrictions sanitaires, l’annulation des tests PCR pour l’accès au territoire national, ainsi que les diverses mesures lancées pour apporter le soutien nécessaire à ce secteur névralgique, font que l’activité touristique semble retrouver petit à petit ses couleurs. Lesquelles sont de plus en plus vives à l’approche de la saison estivale.

Dans un rapport, de la Fédération nationale du tourisme et une note instructive du ministère de tutelle, les perspectives du tourisme seront prometteuses pour l’année 2022. Il en sera non seulement pour le secteur, mais aussi pour les autres activités annexes, à savoir notamment l’artisanat, la restauration, le transport. D’ailleurs, l’Office national marocain de tourisme (ONMT) est résolument engagé pour que la reprise soit belle après de grands efforts afin de mettre en valeur la destination Maroc. Sans oublier l’apport du ministère pour venir en aide aux opérateurs du secteur longuement touché par les effets de la pandémie.

Faut-il rappeler, à ce sujet, les initiatives prises durant ces dernières années et qui commencent à produire leurs effets sur l’activité touristique. Déjà, à fin mars 2022, les recettes touristiques se sont élevées à 9,7 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 80% par rapport à la même période de l’année écoulée, avec une hausse de 25 % des exportations de l’artisanat durant la même période.

Le terrestre et le maritime

Pour les professionnels, cette évolution confirme la reprise dans le, secteur. Ils expliquent cette progression grâce notamment au lancement d’un plan d’urgence de 2 MMDH, le versement de l’indemnité forfaitaire de 2.000 dirhams pour l’ensemble des employés du secteur, les transporteurs touristiques et les restaurants classés et le report du remboursement des échéances des crédits bancaires des entreprises touristiques.

La reprise ne concerne pas que seulement le terrestre, il y a aussi le maritime avec la croisière. Il s’agit de bons signes qui annoncent un retour de la croisière. En effet, la valorisation de croisière figure dans l’agenda de développement de l’attractivité touristique du Royaume. Comme l’explique cet opérateur, l’industrie de la croisière connaissait avant l’année 2020 un développement soutenu, avec un nombre de croisiéristes dans le monde qui est passé de 19 millions en 2010 à 30 millions en 2020. Et l’année en cours s’annonce sous de bons auspices, dit-on à la FNT.

En la matière, le Maroc affiche une volonté de diversifier son offre et se faire une place sur l’échiquier mondial. La stratégie nationale portuaire 2030 définit clairement les ambitions du Royaume en matière de développement de la croisière. De 453.000 croisiéristes enregistrés avant la crise de Covid-19 sur l’ensemble du pays, le Maroc souhaite doubler voire tripler les flux à l’horizon 2030.

Du côté de l’ONMT, il est bon de rappeler qu’il a sorti la grosse tiraillerie pour faire de la destination Maroc un havre touristique avec la conclusion d’un partenariat avec Tripadvisor, la plus grande plateforme de recommandation de voyages dans le monde. Suite à cet accord, le Maroc se réserve une place parmi les destinations méditerranéennes les plus recommandées sur la plateforme, qui compte près de 500 millions de voyageurs sur 49 marchés internationaux.

En outre, l’Office a, lancé sa tournée « Light Tour » sur 3 villes stratégiques à savoir Paris, Londres et New-York, dans la continuité du déploiement inédit de sa campagne « Terre de Lumière » confirmant ainsi la démarche promotionnelle agressive de l’ONMT dont l’objectif est que le Maroc récupère rapidement sa position d’avant crise. Cette campagne « Terre de Lumière », lancée fin avril, a touché pas moins de 20 pays, ce qui constitue une première dans l’histoire.

Retrouver le charme d’antan

Elle cible notamment les touristes internationaux avec un intérêt pour l’art, les expériences culturelles, la nature et le patrimoine rural, les plages et les activités de loisirs. Dans le sillage de ces initiatives et bien d’autres, le développement de la croisière pourra retrouver tout son charme, une occasion pour les touristes étrangers de découvrir des régions et villes balnéaires du Royaume et contribuer au développement de leur attractivité et leur ascension économique.

Enfin, on ne peut passer sous silence le partenariat entre l’ONMT et le CNT (Conseil national du tourisme) pour dynamiser l’activité touristique dans la perspective de la reprise. Ce partenariat permettra, en outre, aux deux parties d’unifier leurs efforts en vue de former une force de frappe vis-à-vis de la concurrence internationale et d’amorcer les challenges de la relance du secteur touristique au niveau national et international.

L’Office et la Confédération s’engagent également à oeuvrer au renforcement du tourisme interne, en mettant en commun leurs expertises pour développer des solutions innovantes et pratiques aux problématiques liées à la distribution. D’autant plus que l’ONMT se donne pour mission d’accompagner la digitalisation du secteur en formant les opérateurs nouvellement digitalisés au marketing digital et en sensibilisant à l’importance du Big Data et de la présence sur la Toile.



Wolondouka SIDIBE

Trois questions à M. Larbi Choukairi

Reprise de l’activité touristique post Covid-19 : Une lueur d’espoir et beaucoup d’inquiétudes après deux années de passage à vide

La reprise est réellement une course contre la montre
 
Pour le Directeur de l’Arganier d’Or de Taroudant, un des établissements touristiques de la région, la reprise de l’activité dans ce secteur nécessite l’implication totale du ministère de tutelle et une aide soutenue de l’Etat aux promoteurs hôteliers.

- Quels enseignements tirez-vous de ces deux dernières années ?


- Le constat est amer. En effet, après presque deux années et demi d’arrêt, donc sans activité, dû au Covid-19, il faut dire que la situation s’est détériorée au niveau de notre établissement, notamment les peintures, carrelages, sanitaires, électricité, plomberie, piscine, jardin etc. Et cela malgré les efforts que nous avons fournis avec une équipe réduite durant toute cette période afin d’éviter le pire, pour ne pas dire la fermeture totale, sachant que nous n’avons bénéficié d’aucune aide de l’Etat, à part ce qu’il versait aux salariés.

D’ailleurs, nous avons été surpris, au contraire, de recevoir des impôts à payer au titre de l’exercice 2020 et 2021 alors que le chiffre d’affaires réalisé était pratiquement nul. Cependant, l’activité a repris timidement au mois de mai 2022. Nous avons bon espoir que les choses iront mieux dans les mois à venir.


- Comment se présente donc cette reprise ?

- Ce ne fut guère aisé. La réception des premiers clients était un échec total à cause de l’état des lieux, les clients n’étaient pas tout à fait satisfaits. Par conséquent, le TO, avec qui nous travaillons, a annulé toutes les réservations ultérieures, ce que je trouve tout à fait normal. Pour remettre les pendules à l’heure, une course contre la montre a été lancée : crédit bancaire et ouverture d’un grand chantier pour rafraîchir et réhabiliter l’établissement.

Comme disait un de nos clients « L’Arganier d’Or de Taroudant renaît de ses cendres ». Nous restons optimistes en espérant que le tourisme fleurira davantage et que les hôteliers retrouveront le sourire.


- Que peut-on dire à propos des établissements hôteliers dans les régions ?

- Le problème que vivent les investisseurs, dans le domaine hôtelier dans les zones rurales, notamment à Taroudant, c’est la sécheresse et l’épuisement de la nappe phréatique. Ce qui nous force à effectuer des dépenses faramineuses et souvent inattendues. Taroudant est la perle rare de la plaine du Souss et le resterai toujours, son climat, son histoire, sa culture, sa cuisine ainsi que sa proximité d’Agadir.

La région a beaucoup à offrir aux touristes et visiteurs assoiffés de ce genre de tourisme de montagne. Ce qui nécessite une implication totale et urgente du ministre du Tourisme et un soutien financier soutenu de l’Etat.


Propos recueillis
par Wolondouka SIDIBE


 








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