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Ramadan: De nouvelles activités fleurissent, d’autres sont en berne


Rédigé par Mina Elkhodari le Mardi 11 Avril 2023

A l’heure où les habitudes des Marocains connaissent un changement drastique en ce mois sacré, les cafés tentent bon an mal an d’adapter leur offre. D’un autre côté le consumérisme ramadanesque fait fleurir d’autres activités plus rentables, auxquelles se livrent souvent des non actifs.



Il est 17 heures en pleine après-midi du 16ème jour du Ramadan, à quelques deux heures de l’Iftar marquant la rupture du jeûne, à l’avenue Mohammed V au cœur de Rabat, tous les cafés et restaurants, habituellement bondés de gens à cette heure, sont porte close, car tout simplement l’activité s’est mise au rythme des changements apportés par le mois de Ramadan où le temps est à l’abstinence et à la méditation, plutôt qu’aux loisirs de déguster son café habituel, un plaisir reporté aux heures de la soirée.
 
Pas très loin de l’ancien Palais de Justice de la capitale, les tenanciers de certains d’autres cafés s’affairent, d’ores et déjà, pour accueillir les jeûneurs après les Tarawih. Chaises disposées dans la terrasse, remue-ménage à l’intérieur, tintement de verres dans la cousine… Tout est mis en œuvre pour l’accueil de la clientèle.
                                                                                       
Sur l’avenue Hassan II, sous les remparts de la Médina, le café- restaurant El Bahia a déjà ouvert ses portes depuis 17 heures.  A deux heures de l’Iftar, tout comme les chefs cuisiniers qui ont déjà commencé à préparer les délices ramadanesques, les serveurs montrent une grande fébrilité pour préparer l’endroit à une soirée promise exceptionnelle. Sur la terrasse qui donne sur le linéaire 2 du tramway, entre la station de la Médina de Rabat et celle de Bab Challah, les tables rondes couvertes de nappes en bleu sont garnies d’assiettes, de couverts et de verres.
 

Face aux changements drastiques que connaissent les habitudes des Marocains en ce mois sacré, les cafés tel que El Bahia cherchent à adapter leur menu et leur service en fonction du Ramadan ou créent même un menu spécial 100% marocain.
 
« Ce n’est qu’après les Tarawih que nous recevons le nombre de clients dont on est habitué. Généralement, le café mise sur l’activité du soir pour combler les pertes résultant de l’inactivité de toute la journée », nous a indiqué un membre de l’équipe d’El Bahia.
 
Entre les cafés qui n’ouvrent les portes qu’après la prière des Tarawih et ceux qui accueillent la clientèle pour l’Iftar, d’autres trouvent reconversion dans d’autres occupations plus rentables. A l’image du café La Comédie, sur l’avenue Mohamed V qui grâce à la pâtisserie continue de tourner, question de renflouer sa caisse.
 
Le changement brusque des habitudes de consommation des Marocains en ce mois n’est pas toujours mal venu pour le secteur de la restauration, comme certains le croient. En effet, Ramadan apporte avec lui un lot d’activités, quoiqu’informelles, apportent de l’espoir à des personnes en situation socio-économique difficile.

C’est bien le cas de Hamid, qui a profité du mois sacré pour lancer son projet de vente de jus d’orange au quartier Yaacoub El Mansour de Rabat. L’occasion de générer des revenus, en offrant un produit alléchant dont les clients raffolent.

Agé de 24 ans et originaire de la ville de Rabat, le jeune qui vient de retrouver sa liberté suite à une incarcération pour vol a choisi cette occupation faute de mieux en raison de ces antécédents judiciaires.

« Depuis ma mise en liberté, je n’arrive pas à trouver un emploi décent sans produire des papiers en règle », dit-il. Ainsi à l’approche du mois de Ramadan, marqué par une forte demande de jus, Hamid s’est procuré, grâce à l’aide de quelques amis un triporteur qu’il a modestement décoré et doté de tout le matériel nécessaire.

Si Hamid effectue ce travail depuis le premier jour du Ramadan, il se dit confiant et même épanoui, du fait qu’il s’est vite constitué sa propre clientèle, d’ailleurs, en constante croissance, se félicite-il. « C’est un simple projet, mais qui me permet, au moins, de gagner ma journée sans plus dépendre de ma famille », dit Hamid qui compte même démarrer un projet de laiterie bientôt.







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