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Personnes en situation d’handicap : Une participation politique qui évolue… lentement


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 14 Septembre 2021

Un rapport publié par le Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation d’handicap permet une certaine visibilité sur la participation politique de cette catégorie de personnes aux élections du 8 septembre.



Un peu moins d’une semaine après les élections du 8 septembre, une conférence a été tenue, mardi 14 septembre, par le Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation d’handicap, pour présenter une série d’observations sur la participation politique, en concertation avec le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH).

“Ce travail est fait avec amertume puisque deux confrères nous ont quittés récemment”, se désole le président du Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation d’handicap, M. Abdelmajid El Mekni.

Dans ce sillage, la conférence a été entamée par la récitation de la Fatiha en recueillement sur l’âme de feu Mohamed El Kadiri, ancien président du Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation d’handicap, de même que sur l’âme de feue Soumia Amrani, ancienne présidente du Collectif Autisme Maroc, décédés par le Covid.

Dans le cadre des élections du 8 septembre, un formulaire, composé de 12 questions directes, a été conçu pour être mené par un groupe de 140 observateurs accrédités par le CNDH, dont 20 en situation d’handicap. Six coordinateurs ont assuré le suivi des observateurs, sous la supervision de membres du Collectif.

Dans les faits, 3.178 bureaux de vote ont été suivis, soit 10% de l’ensemble des bureaux de vote. Le Collectif n’a pas manqué de souligner que certains observateurs ont été interdits par les présidents des bureaux et des représentants des autorités locales d’accéder à 15 bureaux de vote, dont sept enregistrés dans la Province de Fahs-Anjra.

L’accessibilité, un problème récurrent

Le défaut de parkings réservés aux personnes en situation d’handicap, d’accessibilité et d’infrastructures dans plusieurs bureaux de vote a indéniablement empêché les personnes en situation d’handicap de pouvoir exercer leur droit de vote. Autre constat frappant : dans tous les bureaux de vote pour les législatives, communales et régionales, le système Braille n’a pas été adopté, mettant ainsi à l’écart les personnes souffrant d’une cécité.

“C’est désolant quand on voit que la Tunisie, qui s’inspire du Collectif pour aller de l’avant, a pu intégrer l’alphabet Braille dans les bulletins de vote au cours de leurs élections, alors que ce n’est pas le cas chez nous !”, s’étonne M. Abdelmajid El Mekni.

Au niveau des candidatures aux élections, seulement 1,8% des personnes en situation d’handicap se sont portées candidates aux élections du 8 septembre, dont seulement deux femmes, a-t-il regretté, espérant voir ces chiffres augmenter lors des futures échéances.

Toutefois, on remarque une nette évolution par rapport aux échéances de 2016, qui n’ont connu que la participation de 30 personnes en situation d’handicap. “C’est le fruit d’une prise de conscience collective dans la gestion de la chose publique et l’ouverture des partis politiques sur cette catégorie de la population”, s’est félicité M. Karim Cherkaoui, membre du Collectif, lors de son intervention.

Safaa KSAANI