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Réalisé par David Goeury et intitulé « Lieux d'histoire, lieux de mémoires interconfessionnelles des communautés oasiennes maroco-israéliennes-européennes-nord-américaines », le présent projet de recherche est lauréat de l'appel à projets «Emergences 2022 » de la Ville de Paris. Profondément interdisciplinaire et participative, la démarche vise à analyser, partager et valoriser cette période charnière où tant les derniers porteurs de mémoires directes que les derniers bâtiments sont mis en danger par l'usure du temps et de la mobilité.
Sauver les vestiges de la déprise
Les communautés juives des oasis ont soudainement quitté le Maroc au cours de la seconde moitié du 20ème siècle. Ce départ, d'abord progressif au gré de l'urbanisation et de la littoralisation des communautés juives marocaines, s'est accentué avec l'émigration massive des familles juives vers Israël mais aussi vers l'Amérique du Nord et l'Europe.
Ces déplacements ont mis fin à des logiques interconfessionnelles séculaires où les communautés juives avaient un rôle prépondérant dans le grand négoce saharien. Les préoccupations patrimoniales se sont focalisées sur les cimetières et les synagogues qui ont été protégés avec le soutien des autorités marocaines.
Simultanément, des chantiers ambitieux de valorisation du patrimoine ont été développés dans les principales villes marocaines avec la création d'un musée juif à Casablanca (1997), d'une maison de la mémoire à Essaouira (Bayt Dakira, 2020) ainsi que la programmation d'un musée de la culture juive à Fès ou la restauration de la synagogue Assayag qui abrite un musée de la culture juive à Tanger depuis août 2022.
Les vestiges matériels de la présence des communautés juives dans les oasis marocaines, surtout architecturaux, se voient de plus en plus menacés d'effondrement après un abandon de plusieurs décennies. Ce travail de recherche entend mener une opération d'envergure à un moment critique où les ultimes témoins se font de plus en plus rares et où les derniers bâtiments sont menacés de disparition par l'usure du temps.
Archéologues, anthropologues, historiens et géographes marocains et israéliens se sont mobilisés pour tenter de mieux comprendre les trajectoires des communautés juives marocaines. En novembre 2021, ils se sont rendus dans la province de Tata pour réaliser les premières fouilles archéologiques de la synagogue Aguerd Tamanart, aidés par des spécialistes de la Kabbale et des écritures judéo-marocaines. Tous les éléments découverts ont été stockés à Agadir, sous la responsabilité de la Direction régionale de la culture.
En février 2023, les interventions se sont prolongées à Tagadirt. Les deux chantiers ont été préservés de la menace d'effondrement grâce à des restaurations d'urgence menées sous la direction de Salima Naji, docteure en anthropologie et architecte.
Sauver les vestiges de la déprise
Les communautés juives des oasis ont soudainement quitté le Maroc au cours de la seconde moitié du 20ème siècle. Ce départ, d'abord progressif au gré de l'urbanisation et de la littoralisation des communautés juives marocaines, s'est accentué avec l'émigration massive des familles juives vers Israël mais aussi vers l'Amérique du Nord et l'Europe.
Ces déplacements ont mis fin à des logiques interconfessionnelles séculaires où les communautés juives avaient un rôle prépondérant dans le grand négoce saharien. Les préoccupations patrimoniales se sont focalisées sur les cimetières et les synagogues qui ont été protégés avec le soutien des autorités marocaines.
Simultanément, des chantiers ambitieux de valorisation du patrimoine ont été développés dans les principales villes marocaines avec la création d'un musée juif à Casablanca (1997), d'une maison de la mémoire à Essaouira (Bayt Dakira, 2020) ainsi que la programmation d'un musée de la culture juive à Fès ou la restauration de la synagogue Assayag qui abrite un musée de la culture juive à Tanger depuis août 2022.
Les vestiges matériels de la présence des communautés juives dans les oasis marocaines, surtout architecturaux, se voient de plus en plus menacés d'effondrement après un abandon de plusieurs décennies. Ce travail de recherche entend mener une opération d'envergure à un moment critique où les ultimes témoins se font de plus en plus rares et où les derniers bâtiments sont menacés de disparition par l'usure du temps.
Archéologues, anthropologues, historiens et géographes marocains et israéliens se sont mobilisés pour tenter de mieux comprendre les trajectoires des communautés juives marocaines. En novembre 2021, ils se sont rendus dans la province de Tata pour réaliser les premières fouilles archéologiques de la synagogue Aguerd Tamanart, aidés par des spécialistes de la Kabbale et des écritures judéo-marocaines. Tous les éléments découverts ont été stockés à Agadir, sous la responsabilité de la Direction régionale de la culture.
En février 2023, les interventions se sont prolongées à Tagadirt. Les deux chantiers ont été préservés de la menace d'effondrement grâce à des restaurations d'urgence menées sous la direction de Salima Naji, docteure en anthropologie et architecte.
David Goeury, le chercheur-sauveur
David Goeury est chercheur en géographie et membre du laboratoire Médiations-Sciences des lieux, Sciences des liens de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, où il est co-responsable de l'axe «Identifications et sociabilités ».
Après avoir effectué des recherches sur les marges et les marginalités dans les pays à revenus modestes (Inde et Maroc), il a développé une géographie des acteurs autour des questions de résilience des sociétés. Il remet actuellement en question la transformation des communs fonciers dans le cadre d'une recherche-action au Maroc et codirige une série de programmes de recherche sur la mutation des espaces oasiens autour de l'initiative Zerka.
