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Culture

Magazine : Amine Naji, pour le meilleur et pour l’avenir


Rédigé par Anis HAJJAM le Dimanche 15 Mai 2022

L’acteur qui a porté sur ses épaules le rôle d’Omar Maâtaoui dans « Lmektoub » aux côtés de la juste et redondante Meryem Zaïmi, se fait « injustement suicider » à la fin de la série qui a fait le bonheur de la 2e chaîne de télévision pendant le ramadan. Autre point culminant : le bel apport de Cheikha furieusement campée par Dounia Boutazout. Rencontre.



L’artiste laisse flotter un bienvenu franc-parler.
L’artiste laisse flotter un bienvenu franc-parler.
Star incontestée de la première saison de « Al Madi La Yamout » diffusée sur Al Aoula -la seconde étant partie dans des délires troubles-, Amine Naji refait surface sur 2M pendant le ramadan 2022, claquant la bise aux uns, administrant des claques à d’autres. Dans cet entretien sans gants, l’artiste change plus de chemises que d’idées, laissant flotter un bienvenu franc-parler.


- Tu es dur à apprivoiser. Vrai, faux ou les deux ?

- Faux, quoique je sais que je donne cette impression. Je suis quelqu’un de professionnel, je connais les limites du métier et maîtrise toutes ses ficelles, ce qui me pousse à être pointu sur beaucoup de choses sur un plateau. Quant à la manière dont les choses doivent être faites, cela pourrait peut-être faire de moi quelqu’un de difficile à apprivoiser.


- Vous êtes connu pour camper différents rôles avec aisance. C’est du boulot ?

- La création et la composition d’un personnage sont une passion pour moi. Je dirais même une obsession.


- Lmektoub…

- Une belle surprise pour le public marocain. Pour moi, c’était le résultat d’un travail qui a été fait avec beaucoup de professionnalisme, beaucoup d’engagement et surtout beaucoup d’amour.


- Vous avez joué le patriarche dans Lmektoub, qu’est-ce qui manquait dans ce rôle ?

- Pas grand-chose. J’ai essayé de représenter Omar au public marocain d’une manière aussi légère que profonde. Mis à part le fait qu’Omar ne soit pas un personnage suicidaire, chose qui m’a un peu intrigué dans le scénario mais que j’ai quand-même défendu.
 
Je suis peut-être quelqu’un de difficile à apprivoiser. »

- Est-ce que les nouveaux venus ont assez donné sans se remettre déjà en question?

- Nouveaux ou anciens, on doit tous se remettre en question chacun en fonction de sa position sur la carte des acteurs marocains. Pour leur apport à la série, je ne saurais dire qui était convaincant ou pas. Ils ont donné ce qui leur a été demandé de faire. Et je pense que chacun a rempli son rôle selon ses moyens. Apres tout, c’est une création artistique et comme pour toute création artistique il n’y a pas d’unanimité. Ni autour de la série en général ni sur la prestation de chacun des acteurs.


- Vous aurez pu dire « non » à ce rôle?

- Oui, comme à tout autre rôle dès qu’il ne remplit pas les critères sur lesquels je base le choix de mes personnages (celui- ci doit avoir une histoire à raconter, il doit être nouveau pour moi, il ne doit pas ressembler à un autre personnage que j’aurais pu jouer auparavant...). Oui je PEUX dire non.


- Qui vous a le plus marqué dans le jeu des nouveaux venus dans Lmektoub ?

- Je dirais facilement Ayoub Gretaa côté garçons et Salwa Zarhane côté filles. Je trouve qu’ils ont une bonne marge d’évolution avec un peu de travail sur eux-mêmes -pas en tant que personnes, mais en tant que comédiens.


- Entre Al Madi La Yamout et Lmektoub, où vous sentez-vous le mieux ?

-  Hhhhhh ! Entre les deux, je me sens le plus dans l’acting. Comme je l’ai déjà dit, je suis un passionné de composition. Mon pied, je le prends en composant n’importe quel personnage. Le sommet du plaisir intervient lorsque je fais vivre le personnage devant la caméra. Ce n’est pas la nature du personnage ni la qualité du jeu qui comptent plus pour moi. C’est certainement l’effort fourni et les différents chemins empruntés pour arriver à personnifier ce personnage.
 
Le fait qu’Omar soit un personnage suicidaire m’a intrigué. »

- Parlez-nous de vos partenaires...

- Différents types de partenaires (les professionnels et les débutants). Il y a les acteurs de formation et les parachutés. Il y a ceux qui savent ce qu’ils font et les autres. Il y a ceux qui sont généreux et ceux qui ne le sont pas. Il y a ceux qui ont confiance en eux et ceux qui doutent de tout. Ils y a ceux qui aiment partager et construire en équipe et ceux qui se soucient uniquement de leur personne.

Donc, au milieu de tout cela, si tu ne maîtrises pas très bien tes outils d’acteur tu te retrouveras facilement tiré vers quelque chose qui est loin de la création artistique proprement dite. Mais, d’un autre côté quand on est devant un acteur qui aime partager et construire en équipe, c’est l’extase garantie.
 
Salwa Zarhane et Ayoub Gretaa ont une bonne marge d’évolution. »

- Et maintenant, répondez à la question que je ne vous ai pas posée.

Derrière ce résultat surprenant de la série Lmektoub, il y a une belle équipe de techniciens à qui il faut rendre hommage poste par poste, de la production de 2M sous la direction de Salim Cheikh et la direction de production de Moad Ghandi jusqu’aux chauffeurs, passant par le talentueux réalisateur Alaae Akaaboun, au jeune chef opérateur. Merci à eux tous pour les efforts fournis dans la joie et la bonne humeur qui ont permis à cette série d’exister.



Propos recueillis par
Anis HAJJAM