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Actu Maroc

La problématique de l’adéquation formation-emploi, maillon faible du Maroc


Rédigé par Hiba CHAKER Mardi 2 Novembre 2021

L’Instance nationale d’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (INE-CSEFRS) a suivi pendant 45 mois les trajectoires de diplômés de l’enseignement supérieur. Une étude qui met en lumière, encore une fois, le fiasco d’adéquation entre formation et emploi.



Considéré comme l’un des piliers fondamentaux du développement économique du pays, l’enseignement supérieur au Maroc assure la formation de plus d’un million de jeunes pour la vie active et leur ouvre la voie vers un marché de travail devenu de plus en plus compétitif, aux perspectives pour le moins incertaines et caractérisé par une mondialisation où les pays avancés sont en compétition pour attirer de plus en plus les meilleures compétences.

L’enquête nationale de l’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur est la première de son genre au Maroc. Elle propose une évaluation longitudinale de l’intégration des lauréats des universités, des établissements de la formation des cadres, de la formation professionnelle post-baccalauréat et de l’enseignement supérieur privé au marché du travail. L’enquête concerne 9899 lauréats de la promotion 2014 et qui sont interrogés de manière rétrospective en 2018.

Le secteur privé, le refuge des deux tiers des diplômés

Le secteur privé formel est le plus grand pourvoyeur de postes d’emploi pour les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur (64,8%). Le reste des postes est assuré principalement par l’État (33,1%, y compris les entreprises publiques et semi-publiques), l’auto-emploi qui marque sa présence par l’emploi de 2,3% de l’ensemble des postes occupés par ces diplômés.

Sur le plan sectoriel, et à l’instar de sa contribution à l’emploi au niveau national, le secteur des services reste le principal pourvoyeur d’emplois des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur. Il emploie environ 84% des diplômés en situation d’emploi quatre ans après l’obtention de leur diplôme en 2014.

Premier salaire : Le public paie mieux, les femmes toujours déclassées !

Pour ce qui est du premier salaire mensuel net moyen perçu par les lauréats de la promotion 2014, les diplômés des établissements universitaires à accès ouvert perçoivent une mensualité ne dépassant pas 4.959 dirhams : 6.061 dirhams dans le secteur public, 5.379 dirhams dans le secteur semi-public et 4.237 dirhams dans le privé.

Par ailleurs, l’analyse fait ressortir des inégalités sexuées en faveur des hommes qui perçoivent un salaire mensuel net moyen de premier emploi aux alentours de 6.236 dirhams. Leurs homologues femmes débutent avec une rémunération moyenne de 5.729, soit un écart salarial de 8%. Un écart salarial entre les femmes (4.015 dirhams) et les hommes (4.457 dirhams) est également relevé pour ceux qui commencent leur carrière dans le secteur privé.

Concernant les lauréats des établissements universitaires à accès régulé, les données montrent que le premier salaire mensuel net moyen est de 6.133 dirhams dans le secteur public, contre 6.696 dans le privé. L’écart salarial entre femmes et hommes est de 6% en faveur de ces derniers, entamant leur carrière dans le privé. Dans le secteur public, les hommes gagnent aussi plus que les femmes pour leur premier emploi, avec un écart salarial de 4%.

Chômage : Les diplômés de la formation professionnelle en haut du podium

L’analyse du profil des chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur quatre ans après leur sortie des établissements de formation révèle que «58,3% des diplômés chômeurs sont des femmes, 82,8% sont âgés de 25 à 29 ans et 83% sont titulaires d’une licence fondamentale ou des techniciens spécialisés ».

Aussi, près de huit chômeurs sur dix (79,7%) sont au chômage depuis au moins une année et près des deux tiers (65,4%) se sont retrouvés au chômage à cause du manque d’offres d’emploi.

Autres constats : le profil des chômeurs diplômés des établissements universitaires publics à accès ouvert, où la formation est essentiellement théorique et très peu ouverte sur le monde professionnel, affiche un taux de chômage relativement élevé (18,7%) se positionnant au deuxième rang en termes de prévalence du chômage des diplômés de l’enseignement supérieur, derrière les techniciens spécialisés lauréats de la formation professionnelle post-bac (20,5%). Mais force est de constater que «82,6% des diplômés chômeurs ayant ce profil sont des chômeurs de longue durée ».

L’analyse des résultats de cette enquête révèle également que le profil des chômeurs diplômés des établissements universitaires publics à accès régulé et ceux de l’enseignement supérieur privé affiche un taux de chômage relativement faible avec 8,5 et 5,6% respectivement.

Reprise des études, une affaire des diplômés des universités à accès régulé

« Pour les jeunes qui ont obtenu un diplôme d’enseignement supérieur en 2014, la poursuite d’études après une brève interruption concerne 24,7% de la cohorte ». En effet, ce type de retour aux études concerne en premier lieu les diplômés de l’université. « Un peu plus d’un tiers des diplômés des établissements universitaires à accès régulé (33,1%) s’est inscrit dans un établissement d’enseignement supérieur directement après l’obtention du diplôme en 2014 contre 28,4% des diplômés des établissements universitaires à accès ouvert», souligne l’étude.

Une situation qui n’épargne pas les lauréats des établissements de la formation professionnelle post-bac (19,6%), ceux du privé (15,5%) et ceux des établissements ne relevant pas des universités (12,3%).

De même, ajoute le document, « les taux de reprises les plus importants ont été enregistrés parmi les diplômés des établissements universitaires à accès ouvert, ceux de la formation professionnelle post-bac, et ceux des universités à accès régulé : respectivement 6,8, 6,1 et 5,7% d’entre eux connaissent des reprises d’études après une interruption d’une durée moyenne de 2 ans, de 33 mois et de 23 mois au début de leur carrière». Et d’ajouter que cette proportion est de seulement 2,4% parmi les diplômés des établissements ne relevant pas de l’Université et de 1,5% parmi ceux de l’enseignement supérieur privé qui s’engagent dans des études post-initiales de durées moyennes de 26 mois et de 19 mois respectivement.

La pandémie de Covid-19 a engendré une nouvelle crise économique et sociale qui a mis en relief les défaillances déjà existantes et dont souffre notre pays.

En effet, cette étude a montré que les lauréats de l’enseignement supérieur font encore face à de nombreux enjeux et défis notamment la problématique de l’insertion de certaines filières qui vient corroborer le discours véhiculé par le sens commun, par les acteurs économiques et par les acteurs universitaires, sur les formations universitaires dévalorisées sur le marché de l’emploi. Elle met en avant le déficit de la qualité des formations de l’accès ouvert.

Or la qualité de la formation est une exigence qui appelle à une réforme continue et à des régulations qui ciblent les dysfonctionnements existants impactant négativement la qualité de la formation.
 
 

Hiba CHAKER

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La problématique de l’adéquation formation-emploi, maillon faible du Maroc

Enseignement supérieur


Le ministère et le SNESup conviennent de reprendre les activités des commissions mixtes
 
Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation et le Syndicat national de l’enseignement supérieur ont convenu de reprendre les activités des commissions mixtes vers la fin de novembre.

Cette décision fait suite à une réunion tenue à Rabat à l’initiative du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, avec les membres du bureau national du syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESup), lors de laquelle les deux parties ont exprimé leur volonté d’approfondir leur collaboration et leur action commune.

Dans un communiqué conjoint publié vendredi, les deux parties ont indiqué avoir décidé de reprendre les activités des commissions mixtes, notamment en relation avec le statut des enseignants chercheurs, ajoutant qu’une séance de travail sera organisée début décembre prochain.

 


Le Maroc, un marché intéressant dans lequel les universités britanniques devraient investir

Le Maroc est un marché intéressant dans lequel les universités britanniques devraient envisager d’investir, car la demande d’enseignement supérieur au Maroc continue de dépasser l’offre, souligne un récent rapport de British Council intitulé « Comprendre les opportunités et les obstacles pour l’enseignement transnational au Maroc ».

Selon le rapport, la tendance croissante vers l’utilisation de l’anglais en tant que langue d’enseignement au Maroc, parallèlement aux perspectives de plus en plus internationales du Royaume, en font un marché intéressant.

Quelque 140 universités britanniques offrent actuellement leurs programmes de premier et de troisième cycles à l’étranger dans le cadre de partenariats transnationaux d’éducation (TNE), précise la même source, notant que plus d’un demi-million d’étudiants étrangers préparent un diplôme britannique dans leur pays d’origine grâce à des partenariats TNE.

Alors que le système d’enseignement supérieur (ES) au Maroc s’est rapidement développé ces dernières années, passant de 509.000 étudiants en 2011-2012 à un peu plus d’un million en 2019-2020, les parents et les jeunes marocains eux-mêmes sont avides de nouvelles opportunités d’enseignement supérieur de haute qualité ainsi que des programmes universitaires enseignés en langue anglaise, fait observer le British Council.

Des universités publiques et publiques-privées comme Al-Akhawayn et Mohammed VI Polytechnique offrent déjà des programmes en anglais, alors que l’Université Hassan II de Casablanca vient d’annoncer qu’elle offrirait un programme d’économie en anglais et l’Université Mohammed VI des sciences de la santé offre elle aussi des diplômes de médecine enseignée en anglais, rappelle le rapport.
 

Projet de Loi des Finances 2022


Généralisation du préscolaire, axe principal
 
Le gouvernement mise beaucoup sur le préscolaire, c’est ce que révèle le projet de Loi de finances de 2022. Le PLF prévoit en effet l’accélération de l’exécution du programme de la généralisation du préscolaire à travers la création, la réhabilitation et l’équipement des salles, ainsi que leur exploitation dans le but d’atteindre un taux de scolarisation de 100% en préscolaire à l’horizon 2028.

Le gouvernement s’engage notamment à « promouvoir une politique ambitieuse de développement de la petite enfance ». La politique en question prévoit de soutenir davantage le préscolaire par la mise en place de nouvelles garderies pour les enfants de moins de 4 ans, ce qui permettra de créer des opportunités d’emploi et d’améliorer l’employabilité des femmes.

En plus de l’augmentation du nombre de garderies, le gouvernement veut accompagner le développement des enfants de plus de 4 ans qui n’ont pas encore atteint l’âge de l’école. Cela passera par un soutien aux jardins d’enfants, apprend-on.

Des éducateurs spécialisés dans le développement de la petite enfance préscolaire seront aussi formés. Une formation spécifique à la faculté d’éducation sera introduite pour «pallier les lacunes de l’enseignement primaire». Cela contribuerait à « combler le fossé entre les enfants de différents milieux sociaux, que ce soit en termes d’acquisition du langage, des compétences cognitives ou de développement de compétences sociales », assure-t-on.

Le gouvernement veut également renforcer les connaissances de base des élèves, dont la lecture, l’écriture et le calcul. Pour ce faire, il compte évaluer régulièrement les compétences des élèves à travers un mécanisme rigoureux. C’est l’Instance nationale d’évaluation du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique (INE) qui s’en chargera.

 

 








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