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L’UGEP à la rescousse des «petites mains» de l’économie marocaine

Coronavirus


Rédigé par Safaa KSAANI Lundi 23 Mars 2020

Plus que tout, les travailleurs du secteur informel craignent les répercussions sociales de cette crise. L’UGEP se mobilise pour les aider à la dépasser.



L’UGEP à la rescousse des «petites mains» de l’économie marocaine
M. Gouzi Youssef est menuisier et propriétaire d’une très petite entreprise de sculpture sur bois à Fès créée il y a 20 ans. Depuis quelques jours, suite aux mesures de confinement obligatoire, il est sans ressources. Une situation qu’il n’avait pas vu venir.

Avant le confinement, M. Gouzi payait deux ouvriers qui l’aidaient dans la réalisation des commandes des clients. Aujourd’hui, il n’a d’autres choix que de s’en séparer. «Je n’ai plus de quoi payer mes deux ou-vriers. Les clients et les commandes se sont évaporées. Moi même, je ne sais pas comment je ferais pour survivre», affirme amèrement M. Gouzi. Comme lui, des millions de marocains évoluant dans l’informel et le semi-formel, se retrouvent dans la même situation de détresse.

Mobilisation de l’UGEP

Face à cette situation, l’Union Générale des Entreprises et des Professions (UGEP) a décidé de réagir conformément à sa ligne basé sur la protection des droits et intérêts de la masse productive des petites et très petites entreprises.

Dans un communiqué adressé à l’Opinion, la centrale syndicale salue avec ferveur l’initiative royale pour la création d’un fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du Coronavirus aux fins de la prise en charge des dépenses de mise à niveau du dispositif médical et du soutien de l’économie nationale au niveau des secteurs vulnérables.

Dans ce registre, l’UGEP enregistre avec satisfaction la volonté de la plus haute autorité de l’Etat de préserver les emplois et d’atténuer les répercussions sociales de cette crise. L’UGEP prend également acte des premières mesures adoptées par le Comité de Veille Economique. Il s’agit notamment de la suspension des charges sociales, en  l’occurrence, les cotisations CNSS et la mise en place d’un moratoire pour le remboursement des crédits bancaires au profit des entreprises.

Toutefois, pour l’UGEP qui insiste sur le caractère exceptionnel de l’actuelle crise, ces mesures restent insuffisantes, au vu de l’ampleur des doléances exprimées par les dizaines de milliers de commerçants, d’artisans, de professionnels, d’auto entrepreneurs et des très petites entreprises, qui souffrent directement des effets néfastes de cette pandémie.
 

Des propositions au gouvernement

Par conséquent, l’UGEP appelle le gouvernement à prendre des mesures appropriées, urgentes, et à effet immédiat, en faveur de l’ensemble des catégories d’opérateurs économiques, de nature à assurer la continuité de leur activité et de sécuriser les emplois. A ce titre, l’UGEP propose le report des délais de dépôt des déclarations fiscales liées aux personnes morales et physiques, ainsi que le report du paiement des impôts, taxes et charges sociales. L’UGEP propose par ailleurs l’extension des mesures adoptées au niveau du Comité de veille Economique aux autres catégories d’opérateurs économiques (les commerçants, notamment ceux de proximité, les artisans, les professionnels, dont ceux opérant dans les secteurs vitaux impactés par la crise, tels le tourisme…).

L’UGEP plaide également pour la mise en place avec la CNSS d’un dispositif de chômage partiel simplifié et opérationnel, ainsi que la mise en place de Comités de Veille Régionaux, et d’un plan d’urgence pour les secteurs du tourisme et de l’artisanat. La mobilisation de couverture de garantie spéciale des lignes de trésorerie bancaires dont les opérateurs auraient éventuelle-ment besoin, pour régler les salaires des employés, figure également au titre des revendications de l’UGEP.

S’agissant des marchés publics, l’UGEP demande à ce que le CO-VID-19 soit proclamé cas de force majeure en vue d’annuler l’impact juridique et financier de la non livraison de prestations sur les bénéficiaires de ces marchés. Très représentative dans le secteur des transports également sinistré où elle totalise un nombre très important d’adhérents, l’Union Générale des Entreprises et des Professions rappelle que ce secteur dans toutes ses composantes (marchandises, personnes, taxis et transport touristique) qui étaient déjà en difficulté avant le début de la pandémie, se retrouve aujourd’hui pratiquement sur les genoux et à l’arrêt, malgré la baisse des prix des hydrocarbures dont les bienfaits s’avèrent insuffisants.

Consciente de la gravité de la situation, l’UGEP a mobilisé l’ensemble de ses représentations régionales et fédérations agissant sous sa bannière en vue de sensibiliser l’ensemble de ses adhérents au respect des consignes sanitaires telles que définies par les autorités de tutelle (gestes barrière contre le virus) ; sensibiliser ses adhérents opérant dans les marchés de fruits et légumes pour lutter contre la spéculation ; et enfin, encourager le recours au travail à distance, pour ceux dont le secteur ou le métier le permet.

 
Safaa KSAANI








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