- Nous célébrerons les 25 ans de règne de SM le Roi. Un règne où le Maroc a connu une modernisation et une transformation sans précédent. Vous qualifiez souvent le Souverain de “Roi visionnaire”. Qu’est-ce qui vous a marqué le plus dans le règne royal ?
Sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc est devenu une nation moderne, se hissant au rang des pays les plus avancés d'Afrique. Sa vision stratégique et son engagement indéfectible envers le développement du pays ont marqué les esprits. Sous son leadership éclairé, le Maroc a connu des réformes importantes dans tous les domaines, y compris le secteur culturel.
Sur la scène internationale, notre pays a consolidé sa position grâce à la Clairvoyance de notre Souverain. Tout en préservant son identité culturelle riche et diverse.
- Une attention particulière a été donnée par le Souverain à la culture et l’art, à quel point l’attention royale a-t-elle marqué la dynamique culturelle que nous vivons aujourd’hui ?
Née de la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2011, la Fondation Nationale des Musées (FNM) s’impose aujourd’hui comme une institution culturelle de référence. Le Souverain a toujours placé la culture au cœur de ses priorités, insufflant à ce domaine une dynamique nouvelle.
Animée d'un engagement sans faille, la FNM œuvre sans relâche à la diffusion du riche patrimoine marocain pour le rendre accessible à tous. Elle joue un rôle déterminant dans le partage de cet héritage culturel et historique, en procédant à la rénovation de nombreux musées et à l'ouverture d'autres, dans le but de doter chaque ville et région du Royaume d'un espace muséal de qualité. Cette démarche vise à permettre aux Marocains de découvrir et de s'approprier leur patrimoine culturel, renforçant ainsi leur sentiment d'identité nationale.
Tanger, Tétouan, Marrakech, Rabat, Safi, Meknès, Agadir et Azilal ne sont que quelques exemples de villes qui ont vu l'éclosion de nouveaux musées grâce à l'action de la FNM. D'autres ouvertures sont d'ores et déjà prévues dans différentes villes et régions du Maroc, notamment à Fès, témoignant de l'engagement continu de la Fondation en faveur de la démocratisation de la culture et de la préservation de l'identité marocaine.
- Peut-on dire aujourd’hui qu’avec toutes les infrastructures culturelles et artistiques et le développement phénoménal des musées et la dynamique artistique, le Maroc est devenu un hub culturel en Afrique ?
Je pense que le Maroc s'affirme aujourd'hui comme un véritable hub culturel en Afrique, porté par ses infrastructures florissantes, son développement muséal remarquable et sa dynamique artistique en pleine effervescence. Nourrie par une scène vibrante et diversifiée, la culture marocaine rayonne au-delà de ses frontières, contribuant à l'enrichissement du paysage culturel africain.
En témoignent les nombreuses collaborations nouées par la Fondation Nationale des Musées (FNM) avec des institutions africaines. Ces partenariats ont donné naissance à des expositions d'envergure qui célèbrent la richesse et la diversité du continent africain, telles que "l'Afrique en Capitale", "Trésors de l'Islam en Afrique : de Tombouctou à Zanzibar", "Lumières d'Afriques", "l'Afrique vue par ses photographes, de Malick Sidibé à nos jours", "Art du Bénin d'hier et d'aujourd'hui : de la restitution à la révélation. Volet contemporain" ou encore "Bamako Dreams 30". Plus récemment, une exposition consacrée à l'artiste Barthélémy Toguo.
Symbole de cet engagement en faveur de l’Afrique, la Cité de la Culture Africaine - Musée du Continent est en cours de construction. Située dans l'ancien Etat-major de la Marine Royale, elle abritera le musée du continent, un centre de conservation du patrimoine, un laboratoire de musée, une résidence artistique et un centre de formation panafricain dédié aux métiers de la conservation et de la restauration. Ce projet ambitieux contribuera à renforcer le rayonnement culturel du Maroc et à faire du Royaume un carrefour incontournable des échanges artistiques en Afrique.
- Concernant l’art, on parle souvent d’une révolution muséale au Maroc, on retrouve cette expression dans vos déclarations. Pouvez-vous nous en parler davantage ?
L'expression "révolution muséale" décrit en effet, les transformations profondes que connait le paysage muséal marocain depuis quelques années. Cette métamorphose, portée par une vision ambitieuse et un engagement sans faille, vise à démocratiser l'accès à la culture, à valoriser le riche patrimoine national et à faire du Maroc un acteur incontournable de la scène culturelle internationale.
Au cœur de cette révolution se trouve la Fondation Nationale des Musées (FNM). En 2014, le Ministère de la Culture a confié par la loi à la Fondation, quatorze musées. Répartis sur l'ensemble du territoire, ces musées, pour la plupart centenaires et empreints d'histoire, sont d'anciennes demeures seigneuriales et des palais qui abritent des trésors reflétant la diversité du patrimoine marocain, marqué par les influences amazighes, arabes, méditerranéennes, africaines, musulmanes et juives.
Consciente de l'importance de ces lieux culturelles, la FNM a entrepris un vaste chantier de rénovation et de modernisation, visant à rendre ces musées plus accueillants, plus attractifs et conformes aux normes internationales de conservation et de préservation du patrimoine.
Chaque projet de rénovation est mené avec soin et minutie, en tenant compte de l'identité architecturale et de l'histoire unique de chaque musée. Les bâtiments font l'objet d'une modernisation complète, tout en respectant leur authenticité. Les collections, quant à elles, s'enrichissent d'acquisitions nouvelles et précieuses, permettant de retracer de manière encore plus complète et représentative l'histoire et la culture du Maroc.
La modernisation ne se limite pas aux aspects matériels. La FNM met également l'accent sur la mise en place de scénographies innovantes et d'une programmation culturelle riche et diversifiée. L'objectif est de créer une expérience immersive et captivante pour les visiteurs, en leur permettant de mieux comprendre et apprécier les trésors exposés.
Un des axes majeurs de cette révolution muséale est la démocratisation de l'accès à l'art pour tous les marocains. La FNM s'est donnée comme mission de rendre les musées et les expositions accessibles à un large public, en mettant en place des actions de médiation culturelle ambitieuses. Ces actions visent à favoriser la participation active du public, à encourager le dialogue autour de l'art et du patrimoine et à créer des liens durables entre les musées et les communautés locales.
Les efforts de la FNM ne se limitent pas au territoire national. La Fondation s'engage activement dans la coopération internationale, en partageant son expertise et en développant des partenariats avec des institutions muséales du monde entier. L'objectif est de promouvoir la culture marocaine à l'international et de favoriser les échanges interculturels.
Aujourd'hui, grâce à ce renouveau, le Maroc s'impose comme un modèle en matière de politique muséale. La FNM, par son action déterminée, joue un rôle crucial dans cette métamorphose, inspirant d'autres pays du continent africain à s'engager sur la voie de la valorisation de leur patrimoine culturel et de la démocratisation de l'accès à la culture.
- Pour ce qui est de la politique muséale, quelles sont les priorités fixées pour les années à venir ?
La FNM s'engage à faire des musées des lieux de vie, de dialogue et de transmission, où le patrimoine marocain dialogue avec les préoccupations du monde contemporain, inspirant et enrichissant les visiteurs de tous horizons.
Nous sommes conscients du rôle crucial des jeunes générations dans la préservation et la valorisation de la culture, c’est dans ce sens que la Fondation accorde une attention particulière à leur épanouissement culturel. Des initiatives interactives et ludiques sont développées pour encourager leur engagement avec l'héritage culturel du pays, favorisant ainsi une transmission vivante et dynamique des savoirs et des traditions.
La FNM s'engage à faire des musées des lieux de vie, de dialogue et de transmission, où le patrimoine marocain dialogue avec les préoccupations du monde contemporain.
L'intégration des nouvelles technologies dans les parcours muséaux est également au cœur des préoccupations de la FNM. L'objectif est d'offrir des expériences immersives et enrichissantes, accessibles à tous, et de faire des musées des espaces de découvertes et d'émerveillement pour les visiteurs marocains et étrangers.
- La Fondation que vous présidez joue un rôle majeur dans la promotion de l’art et sa démocratisation. Quel bilan faites-vous des réalisations que vous avez accumulées jusqu’à présent ?
Les réalisations et les réussites accomplies au fil de ces 13 ans par la FNM, lui permettent de repousser ses limites et de s’élargir sur de nouvelles perspectives.
Elle s’est toujours placée au service de tous les marocains, en renforçant sa position régionale à travers l’ouverture de musées dans plusieurs villes du Maroc. Elle continue sur cette lancée en s’engageant à construire un avenir où l'art, la culture et le patrimoine continueront d'être célébrés, partagés et préservés.
Le bilan ne peut être qu’encourageant, positif et riche en accomplissements. La FNM est désormais prise en exemple à travers le monde et c’est une source de motivation pour aller de l'avant, repousser les limites et explorer de nouvelles perspectives.
Forte de ses réalisations, la FNM se tourne vers l'avenir avec des ambitions nouvelles. Notamment l’ouverture de plusieurs nouveaux musées, dont celui des Arts de l’Islam situé au Palais Al Batha de Fès, ainsi que le Musée du continent africain et bien d’autres.
La FNM est également déterminée à poursuivre son engagement en faveur de l'éducation artistique et de la démocratisation de la culture, en faisant des musées des espaces de dialogue, de partage et de créativité au service de tous les Marocains.
La FNM a encore beaucoup à accomplir, mais elle est résolument engagée sur la voie de l'excellence et de l'innovation, pour faire du Maroc un acteur majeur de la scène culturelle internationale.
- Le Musée Mohammed VI est évidemment un acquis précieux. Dans quelle mesure contribue-t-il au rayonnement culturel du Maroc à l’étranger ?
L'ouverture du Musée Mohammed VI d'Art Moderne et Contemporain (MMVI) en 2014, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a marqué un tournant historique dans le paysage culturel marocain. Ce fut un événement mémorable qui a insufflé un nouvel élan à la scène artistique nationale et a ouvert la voie à une dynamique inédite en faveur de la connaissance et de la diffusion de l'art moderne et contemporain, tant national qu'international.
Sanctuaire d'Art Moderne et Contemporain, le MMVI se distingue comme la première institution muséale au Maroc entièrement dédiée à l'art moderne et contemporain. Conforme aux normes muséographiques internationales, il offre un cadre exceptionnel pour apprécier des œuvres d'art d'une grande valeur.
C’est aussi le premier musée marocain à intégrer une solution solaire avec un système intelligent de stockage et de gestion de l’énergie ce qui incarne le modèle parfait de l’alliance harmonieuse de l’Art à la responsabilité environnementale.
Depuis son ouverture, le MMVI a accueilli des expositions de grands artistes de renommée internationale tels que Giacometti, Picasso, Goya, Renoir, Monet, Van Gogh, Delacroix, César, Cartier-Bresson … et récemment une exposition de quatre peintres contemporains américains : Helen Marden, Brice Marden, Julian Schnabel, Francesco Clemente ainsi qu’une rétrospective exceptionnelle d’Arman et une exposition de Barthélémy Toguo.
Il a également mis en avant les artistes marocains de renom, comme Ahmed Cherkaoui, Jilali Gharbaoui, Farid Belkahia, Mohamed Chebaa, Mohamed Melehi, Chaïbia Talal, Fatima Hassan, Malika Agueznay, Mounir El Fatmi…et bien d’autres.
Ainsi, chaque année, des expositions temporaires, d’ambition internationale, offrent aux visiteurs le plaisir de découvrir des artistes et des thématiques variés, de l’art moderne à l’art contemporain.
Grâce à la richesse de ses collections et au rayonnement de ses expositions, le Musée Mohammed VI d'Art Moderne et Contemporain se distingue aujourd’hui comme un havre de trésors artistiques, suscitant l'admiration à travers le continent africain et au-delà.
Portrait : Mehdi Qotbi, le féru de l’art contemporain
Mehdi Qotbi, né en 1951 à Rabat, a grandi dans un milieu modeste, comme beaucoup de Marocains de son époque. Il a fait de la mauvaise fortune une force, de l’enfance démunie une source d’abondance pour l’imagination.
Son parcours commence au lycée militaire de Kénitra, où il découvre sa passion pour le dessin. En 1967, il poursuit ses études aux Beaux-Arts de Rabat. Sa rencontre déterminante avec le peintre Jillali Gharbaoui, qui lui a fait vendre ses deux peintures, renforce sa conviction artistique.
En 1969, il part en France et obtient en 1972 le diplôme des Beaux-Arts - section peinture- à
Toulouse. Il poursuit sa formation à Paris pendant deux ans à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts. De 1973 à 2007, il enseigne les arts plastiques.
Parallèlement, Mehdi Qotbi poursuit sa carrière d’artiste et expose dans différents musées à travers le monde, notamment en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique.
Il est soutenu dès ses débuts par les grands critiques : Pierre Restany, Otto Hahn, Pierre Gaudibert, Gilbert Lascault… Il collabore également avec les plus grands écrivains et poètes de notre époque, dont Adonis, Léopold Sédar Senghor, Michel Butor, Nathalie Sarraute, Octavio Paz, Aimé Césaire, Yves Bonnefoy, Edouard Glissant et bien d’autres.
En 2011, il a été nommé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président de la Fondation Nationale des Musées du Maroc, qui a pour mission d’assurer, pour le compte de l’État, la gestion, l’administration et la préservation des espaces muséaux, afin de doter le pays de structures culturelles de qualité.
L’Art a reconnecté Mehdi Qotbi à la vie, il s’en servira pour connecter les hommes, construire du lien et servir son pays.
Son parcours commence au lycée militaire de Kénitra, où il découvre sa passion pour le dessin. En 1967, il poursuit ses études aux Beaux-Arts de Rabat. Sa rencontre déterminante avec le peintre Jillali Gharbaoui, qui lui a fait vendre ses deux peintures, renforce sa conviction artistique.
En 1969, il part en France et obtient en 1972 le diplôme des Beaux-Arts - section peinture- à
Toulouse. Il poursuit sa formation à Paris pendant deux ans à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts. De 1973 à 2007, il enseigne les arts plastiques.
Parallèlement, Mehdi Qotbi poursuit sa carrière d’artiste et expose dans différents musées à travers le monde, notamment en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique.
Il est soutenu dès ses débuts par les grands critiques : Pierre Restany, Otto Hahn, Pierre Gaudibert, Gilbert Lascault… Il collabore également avec les plus grands écrivains et poètes de notre époque, dont Adonis, Léopold Sédar Senghor, Michel Butor, Nathalie Sarraute, Octavio Paz, Aimé Césaire, Yves Bonnefoy, Edouard Glissant et bien d’autres.
En 2011, il a été nommé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président de la Fondation Nationale des Musées du Maroc, qui a pour mission d’assurer, pour le compte de l’État, la gestion, l’administration et la préservation des espaces muséaux, afin de doter le pays de structures culturelles de qualité.
L’Art a reconnecté Mehdi Qotbi à la vie, il s’en servira pour connecter les hommes, construire du lien et servir son pays.