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Interview avec Dr Tayeb Hamdi : « La polio était sur le point d’être éradiquée »


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 20 Septembre 2022

A l’heure où on pense que la pandémie de Coronavirus pourrait bien nous jouer un nouveau tour, d’autres virus commencent à se manifester, dont la poliomyélite.



Interview avec Dr Tayeb Hamdi : « La polio était sur le point d’être éradiquée »
- La découverte d’un cas de poliomyélite, en juillet dernier, aux États-Unis et de traces du virus dans les eaux usées au Royaume- Uni et en Israël font craindre une résurgence de cette maladie. Faut-il s’inquiéter du retour du Poliovirus ?

- La poliomyélite est une maladie grave à forte transmissibilité en cas d’épidémie. Sur 200 personnes infectées par le virus de la poliomyélite, un cas fait l’objet d’une paralysie irréversible des membres du corps. Sur les personnes atteintes de paralysie, entre 5 et 10% décèdent. À travers le monde, beaucoup d’adultes ont des handicaps à cause de cette maladie qu’ils ont attrapée pendant leur jeune âge. La polio touche les enfants de moins de 5 ans. Toutefois, elle peut toucher n’importe quelle personne qui n’est pas correctement vaccinée. C’est une maladie grave qui se transmet facilement.


- Qu’en est-il au Maroc ?

-Au Maroc, on a une très bonne couverture vaccinale chez les enfants contre la polio et les autres maladies cibles comme la coqueluche et la rougeole. Mais nous ne sommes pas à l’abri de l’émergence, de nouveau, de ces maladies. Il faut continuer à vacciner les enfants correctement et compléter son agenda vaccinal.


- Un traitement curatif existe-t-il ? Sans une vaccination complète, la maladie ne sera-t-elle jamais éradiquée ?

- Malheureusement, il n’y a pas de traitement curatif. Le seul moyen de l’éradiquer est le respect des mesures d’hygiène et la vaccination. Il y a deux types de vaccin contre la poliomyélite. Un vaccin vivant inactivé que les enfants reçoivent par voie orale, sous forme de trois doses pour une primo vaccination, suivi par des rappels. Et un autre inactivé sous forme injectable. Quand une personne est infectée, si elle développe des paralysies, elle suit un traitement asymptomatique. On développe des paralysies irréversibles ou des paralysies qui arrivent aux muscles respiratoires et cela cause le décès, sauf si on met la personne sous respirateur artificiel. Il y a des cas de personnes qui sont sous respirateur depuis une quarantaine d'années, à cause de la polio. Ce sont des cas rares.
 
La polio peut toucher toute personne qui n’est pas correctement vaccinée.

Par ailleurs, des vaccins ont permis de limiter drastiquement ce virus dans le monde. En 1988, il y avait 350.000 cas de poliomyélite. En 2021, on n’a recensé que 6 cas dans le monde, et ce, grâce à la vaccination. Malheureusement, avec le relâchement de la population mondiale, notamment dans les pays développés, la polio a fait sa réapparition.




Recueillis par Safaa KSAANI

OMS

Ph : Domingo Alamba
Ph : Domingo Alamba

Le Maroc zone “Polio free”
 
Aucun cas de poliovirus sauvage n’a été détecté au Maroc depuis le renforcement de la vaccination en 1989. Il y a sept ans, le Maroc a été reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme zone «Polio Free». Un système de surveillance efficace permettant de détecter tous les cas de poliomyélite flasque aigue «PFA» est mis en place par le Royaume depuis qu’il a adhéré à l’initiative de L’OMS lancée depuis une trentaine d’années.

Le Laboratoire national de référence de la poliomyélite de l’Institut national d’hygiène a été accrédité par l’OMS pour la première fois en 2001. La poliomyélite est une maladie infectieuse aiguë et contagieuse spécifiquement humaine causée par le poliovirus sauvage.

L’infection, transmise par voie digestive, est inapparente chez 90 à 95% des sujets et se traduit dans le reste des cas par des symptômes le plus souvent bénins et non spécifiques. L’infection du système nerveux central complique environ un cas sur deux cent, selon le Dr Tayeb Hamdi.

Il en résulte le plus souvent une paralysie flasque asymétrique des membres inférieurs. A l’échelle mondiale, la vaccination conjuguée aux efforts d’amélioration d’hygiène a considérablement réduit les risques d’incidence de la maladie. Grâce à des campagnes de vaccination de masse, l’incidence, qui était de 350.000 nouveaux cas par an en 1988, a chuté à 500 en 2013, selon les statistiques de l’OMS.