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Industrie : Le “Made in Morocco”, nouveau vecteur de compétitivité


Rédigé par Yousra Rhardoud Mercredi 5 Novembre 2025

La 3ème Journée nationale de l’industrie a rassemblé, ce lundi 3 novembre 2025 à Rabat, près d’un millier d’acteurs industriels autour du Made in Morocco, symbole de l’essor et de la compétitivité de l’industrie nationale.



Industrie : Le “Made in Morocco”, nouveau vecteur de compétitivité

Plus qu’un simple label, le Made in Morocco s’affirme comme une marque de confiance, un gage de performance et un levier de souveraineté. À Rabat, la troisième Journée nationale de l’industrie, tenue sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, célèbre cette réussite collective en réunissant les acteurs qui façonnent la nouvelle carte industrielle du Royaume.

Organisée conjointement par le ministère de l’Industrie et du Commerce et la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), cette rencontre s’est imposée comme un rendez-vous stratégique consacré à la valorisation de la production nationale et au renforcement de la souveraineté industrielle du Royaume.

Durant deux jours, les 3 et 4 novembre, cet événement a réuni l’ensemble des acteurs publics et privés de l’écosystème économique national pour consolider le positionnement du label Made in Morocco comme moteur de développement industriel et territorial. Les discussions se sont articulées autour de cinq grands axes relatifs à l’attractivité industrielle du Royaume, à l’intégration des territoires, à l’innovation et à la formation des talents, à l’intelligence économique au service de la compétitivité internationale, ainsi qu’aux chantiers structurants porteurs d’une nouvelle dynamique pour l’industrie marocaine.

En parallèle, un Salon entièrement dédié au Made in Morocco a mis à l’honneur l’excellence du savoir-faire national. Véritable vitrine des performances industrielles du pays, il expose une sélection de produits à haute valeur ajoutée symbolisant la montée en gamme du tissu productif marocain et sa capacité à s’imposer sur les marchés internationaux.

Des filières clés en plein essor

Lors de la séance d’ouverture, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a souligné que le label Made in Morocco constitue désormais un levier stratégique pour consolider la position du Royaume en tant que destination industrielle compétitive. Il a rappelé que l’industrie nationale a enregistré des avancées notables ces dernières années, traduites par une dynamique croissante du label, devenu un pilier du positionnement industriel du Maroc aux niveaux régional et international.

Guidée par les Hautes Orientations Royales, cette transformation industrielle s’inscrit dans une vision fondée sur la souveraineté, la compétitivité et l’équité territoriale. Aziz Akhannouch a mis en avant les progrès réalisés dans plusieurs filières à forte valeur ajoutée, notamment l’automobile et l’aéronautique. Le secteur automobile représente aujourd’hui environ 40% des exportations industrielles et emploie un quart de la main-d’œuvre industrielle. Le Maroc s’est hissé au rang de premier producteur de voitures particulières en Afrique et de premier exportateur de véhicules thermiques vers l’Union Européenne.

Dans le même esprit, le Royaume renforce sa position dans la mobilité électrique à travers le développement d’une chaîne de valeur intégrée allant de l’approvisionnement en matières premières à l’assemblage de batteries. Des projets pionniers témoignent de la confiance des investisseurs internationaux dans la plateforme industrielle marocaine.

Le secteur aéronautique connaît également une croissance soutenue, regroupant plus de 150 acteurs industriels et affichant une progression des exportations de plus de 61% entre 2021 et 2024. Cette dynamique a été consolidée par le lancement de projets structurants, dont le complexe industriel de moteurs d’avions à Casablanca, inauguré par le Souverain le 13 octobre dernier.

Le Chef du gouvernement a également mis en avant les avancées enregistrées dans le secteur pharmaceutique et médical. Une unité industrielle avancée dédiée à la fabrication de vaccins a été mise en place, tandis qu’un accord de partenariat a été signé pour développer la production locale de matières premières pharmaceutiques. Cette orientation vise à renforcer la souveraineté sanitaire du Maroc et à en faire un pôle régional dans la production de médicaments.

Ces performances illustrent le dynamisme de l’industrie marocaine, désormais reconnue à l’échelle mondiale, avec un classement inédit du Royaume au 12ème rang mondial en 2025 pour la production industrielle à contenu technologique moyen et élevé.

Innovation et croissance

Conscient des défis mondiaux, le gouvernement a mis en œuvre plusieurs initiatives pour renforcer la souveraineté industrielle et accroître la compétitivité du label Made in Morocco. Le programme de la Banque de projets industriels, qui compte déjà plus de 1900 projets à capital marocain, illustre cette dynamique. De même, un programme de recherche et d’innovation industrielle, lancé en partenariat avec la CGEM, accompagne les entreprises de la recherche scientifique à la production. Depuis 2023, il a permis de financer 160 projets innovants pour un investissement global de 852 millions de dirhams.

Le Maroc mise également sur la transition énergétique afin d’améliorer la compétitivité de son industrie grâce à l’accès à des énergies propres. L’initiative Offre marocaine autour de l’hydrogène vert attire déjà l’intérêt de grands groupes internationaux et s’inscrit pleinement dans la stratégie de production décarbonée du Royaume.

L’objectif, a-t-il conclu, est de consolider la place du Maroc parmi les économies émergentes et d’asseoir sa réputation en tant que destination industrielle prometteuse, offrant un environnement attractif pour les investisseurs nationaux et étrangers.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a souligné pour sa part que le Maroc entre dans une nouvelle phase industrielle guidée par la souveraineté. Cette dynamique vise à renforcer la valeur ajoutée locale, promouvoir la qualité de la production nationale et soutenir l’intégration industrielle. Le ministre a affirmé la volonté de faire du Made in Morocco une référence sur les marchés publics et privés avant de s’ouvrir davantage à l’international.

Parmi les chantiers structurants engagés figurent la production locale des principes actifs pharmaceutiques afin de renforcer l’autonomie stratégique du pays, ainsi que le lancement d’un écosystème industriel dédié à la fabrication d’équipements et de machines, marquant un tournant pour les capacités nationales dans ce domaine. La deuxième génération de programmes d’innovation industrielle connaît également un succès notable avec 187 projets soutenus par l’État, confirmant le potentiel d’innovation du tissu industriel marocain.

Ryad Mezzour a enfin annoncé l’élargissement des dispositifs d’appui à l’innovation au secteur des jeux vidéo, considéré comme un marché mondial à fort potentiel et une opportunité stratégique pour le Maroc.

Le rôle central du secteur privé

Pour Chakib Alj, président de la CGEM, l’entrée du Maroc dans cette nouvelle ère industrielle, marquée par la production complète de moteurs d’avion et la consolidation du tissu productif national, résulte de plus de deux décennies de coopération étroite entre les secteurs public et privé. Ce nouveau cap, a-t-il indiqué, constitue une étape déterminante pour stimuler la croissance, favoriser la création d’emplois qualifiés, accroître les exportations et promouvoir l’innovation, tout en confirmant le rôle central du secteur privé dans une croissance durable et inclusive.

« Made in Morocco » : Gage d’origine et de qualité

Le label « Made in Morocco » s’inscrit dans une démarche volontaire ouverte aux producteurs installés au Royaume, visant à garantir l’origine marocaine des produits tout en attestant de leur conformité aux normes de qualité, de sécurité et de traçabilité. Fondé sur les principes d’origine, de conformité et de preuves factuelles, il valorise le savoir-faire national et les ressources locales, tout en encourageant la consommation de produits marocains sur les marchés national et international.

Pour obtenir la labellisation, les producteurs doivent justifier qu’au moins 40% du prix de revient unitaire est acquis au Maroc, ou qu’une transformation substantielle confère au produit sa valeur ajoutée essentielle. Le respect des normes marocaines de qualité et de sécurité est également exigé. Le processus comprend l’examen du dossier, l’évaluation des preuves et un audit sur site avant la décision finale, suivie d’un contrôle périodique pour le maintien du label.

Cinq conventions pour renforcer la souveraineté industrielle

En marge de la Journée nationale de l’industrie, cinq conventions structurantes ont été signées, marquant une nouvelle étape dans la consolidation du tissu productif marocain. La première porte sur la création du label «Made in Morocco», destiné à promouvoir l’origine, la qualité et la compétitivité des produits industriels nationaux. La deuxième reconduit le programme Tatwir-R&D et Innovation pour trois années supplémentaires (2026-2028), avec une dotation de 900 millions de dirhams et l’élargissement de son champ d’action aux startups et à l’industrie du gaming.

La troisième établit un contrat-programme entre l’État et le cluster Machinery Tooling & Automation (MTA), afin de développer une filière nationale de fabrication de machines et d’outils industriels. La quatrième convention vise à renforcer la production locale d’intrants pharmaceutiques pour réduire la dépendance aux importations, tandis que la cinquième prévoit la création d’une plateforme technique d’essais et de développement ferroviaire, fruit d’un partenariat entre le ministère de l’Industrie, l’ONCF, le Cluster MTI et le CERIMME.