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Actu Maroc

Entrepreneuriat: De la fuite des cerveaux à celle des start-ups


Rédigé par Mina Elkhodari Jeudi 21 Décembre 2023

Face à l'absence d'un cadre juridique adapté pour les startups, les jeunes entrepreneurs marocains se tournent vers de nouveaux horizons où les conditions sont plus favorables au développement. Tel est le constat amer dressé lors de la troisième édition du Congrès Digital Now.



Une idée clé a émergé lors de cet événement : les start-ups marocaines peinent à évoluer, malgré la résistance d’une génération d’entrepreneurs ambitieuse. « Outre les très petites et moyennes entreprises qui passent par des moments difficiles, les start-ups se trouvent aujourd’hui à mi- chemin, entre la volonté d’innover et la nécessité de faire face aux moults défis depuis son démarrage », constate Saloua Karkri Belkziz, fondatrice de l’Association des femmes cheffes d’entreprises (AFEM).

Ces défis, ajoute-t-elle, sont nés du fait que les start-ups sont traitées comme toute autre entreprise du moment que le Maroc n’a toujours pas développé un cadre juridique adapté aux spécificités de ce genre
d’initiatives et lui offrant un mode de financement et d’accompagnement plus agile.

Même son de cloche auprès de l’entrepreneur Mehdi Alaoui, lequel estime que seul un cadre juridique adapté offrant aux start-ups des facilités avantageuses, dans leur processus de growing, est en mesure
de les faire rayonner au niveau national et international. Ces facilités devraient, selon lui, concerner tout le chemin parcouru par l’entrepreneur depuis l’accès au financement de démarrage et de recherche jusqu’au recrutement.
Nouveaux marchés 

Aujourd’hui, faute de ce cadre, tant revendiqué par la communauté d’entrepreneurs, les start-ups se transforment en société de services (vente de services) pour s’autofinancer, ce qui retarde la machine d’innovation et donc la création d’impact.

Pis encore, si le Maroc tardait encore à faire sortir ce cadre légal, le pays devrait faire face à un grand
défi, celui de la fuite des start-ups vers de nouveaux marchés. Accablées par la complexité du parcours, ces entités cherchent surtout à se créer une image internationale, à avoir les moyens via les incubateurs
de projets pour s’adonner pleinement à l’innovation. « Dans un écosystème économique constitué de paradigme de rente et d’intermédiation et où la priorité est plutôt à la création rapide de la richesse plutôt qu’à l’innovation, les start-ups vont naturellement chercher des conditions meilleures », détaille Zouheir Lakhdissi, spécialiste en transformation numérique et en Intelligence Artificielle.
 
Entrepreneur-investisseur 

L’expert relève un autre frein au développement des start-ups, celui de l’absence de la culture d’investissement, additionnée à lourdeur du processus. Ainsi, notre expert appelle à mettre en place des mécanismes destinés à renforcer la relation entrepreneur-investisseur, à l’instar du Contrat type Safe, qui a fait ses preuves dans plusieurs pays.

« Celui-ci permet à la startup d’aller plus rapidement en ayant accès à un premier investissement comme si l’entrepreneur empruntait de l’argent d’un investisseur, faisant éviter pour les deux parties de rentrer dans des formalismes très compliqués, notamment l'entrée au capital de l'entreprise et tout l’aspect juridique qui en découle », explique t-il. Il finit par conclure qu’un intérêt particulier devrait être accordé à la fois à « notre communauté d’entrepreneurs et d’investisseurs. Lesquels forment un duo capable de permettre aux start-ups d’aller de l’avant ».








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