Quatre années après son lancement, le modèle des écoles pionnières demeure le pari jugé gagnant du ministère de l’Éducation nationale pour améliorer la qualité de l’enseignement, tant au primaire qu’au collège. Intervenant mardi devant la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des Représentants, le ministre de tutelle Mohamed Saâd Berrada a de nouveau mis en avant le succès de ce projet stratégique, récemment soumis à une évaluation critique par le Conseil Supérieur de l'Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS).
Devant les députés, le ministre a souligné que ce programme revêt un caractère stratégique pour le système éducatif, dans la mesure où il vise à rehausser le niveau des élèves confrontés à de nombreuses difficultés d’apprentissage. Les résultats préoccupants du Programme National d’Evaluation des Acquis (PNEA 2019) en sont une illustration : seulement 30 % des élèves de l’enseignement public maîtrisent les compétences attendues à la fin du primaire. Au collège, la situation est encore plus alarmante, avec un taux de maîtrise tombant à 10 %, et un taux d’abandon scolaire atteignant 53 % du total annuel des cas recensés.
Le projet des « écoles pionnières » apparaît dès lors comme une réponse à cette réalité. Pour en renforcer l’impact, 2.626 écoles primaires pionnières ont vu le jour au titre de l’année scolaire en cours, ciblant plus de 1,3 million d’élèves, ainsi que 232 collèges pionniers, accueillant 200.000 élèves, soit 10 % des collégiens du pays.
Des résultats encourageants, mais des ajustements s’imposent
L’évaluation du programme pour l’année scolaire 2023-2024, telle que présentée par le ministre, fait état d’une amélioration significative des apprentissages en arabe, en français et en mathématiques. À titre d’exemple, le score global de maîtrise des matières de base a augmenté de 22 % dans les écoles pionnières, avec une amélioration de 31 % en français et de 22 % en mathématiques. L’approche pédagogique basée sur les principes du "Teaching at the Right Level" (TaRL) s’est également révélée efficace au niveau du primaire, avec une progression de 1,6 fois du taux moyen de maîtrise des compétences.
« Ce sont des résultats positifs, qui témoignent des progrès réalisés grâce aux nouvelles méthodes pédagogiques adoptées au sein de ces écoles. Il reste toutefois essentiel de généraliser ces pratiques à toutes les régions du Royaume pour que tous les élèves puissent en bénéficier », commente Mohamed Guedira, professeur universitaire et expert en politiques éducatives et ingénierie des compétences. Il appelle, à cet égard, à favoriser la formation continue de la nouvelle génération d’enseignants aux méthodes d’apprentissage innovantes, afin de garantir leur mise en œuvre efficace en classe.
Le modèle adopté dans les collèges pionniers vise, selon Berrada, non seulement à améliorer les performances académiques, mais aussi à promouvoir les « activités parascolaires et sportives », ainsi que l’« accompagnement psychologique et social » des élèves, notamment ceux en difficulté. Objectif : développer leurs compétences dans et hors de l’école, et contribuer à réduire le décrochage scolaire.
Un volet jugé essentiel par Mohamed Guedira, qui rappelle que l’école ne doit pas se limiter à l’apprentissage académique, mais aussi favoriser l’épanouissement personnel des élèves. Pour cela, il appelle à une évaluation continue de l’impact des activités parascolaires, censées stimuler diverses formes d’intelligence : écologique, musicale, spirituelle, entre autres.
A la Chambre des Représentants, Berrada a souligné que le généralisation de ce modèle à l’ensemble des régions, y compris en milieu rural, s’accompagnera d’un processus d’évaluation continue et d’ajustement de la réforme, afin de garantir une éducation équitable et de qualité pour tous, promesse centrale du modèle des écoles pionnières.
Le ministre Berrada a enfin exprimé son espoir de voir les collèges pionniers, lancés au début de l’année scolaire en cours, rehausser le niveau des élèves, notamment pour combler les lacunes accumulées au primaire, avant même l’introduction de ce modèle.
Devant les députés, le ministre a souligné que ce programme revêt un caractère stratégique pour le système éducatif, dans la mesure où il vise à rehausser le niveau des élèves confrontés à de nombreuses difficultés d’apprentissage. Les résultats préoccupants du Programme National d’Evaluation des Acquis (PNEA 2019) en sont une illustration : seulement 30 % des élèves de l’enseignement public maîtrisent les compétences attendues à la fin du primaire. Au collège, la situation est encore plus alarmante, avec un taux de maîtrise tombant à 10 %, et un taux d’abandon scolaire atteignant 53 % du total annuel des cas recensés.
Le projet des « écoles pionnières » apparaît dès lors comme une réponse à cette réalité. Pour en renforcer l’impact, 2.626 écoles primaires pionnières ont vu le jour au titre de l’année scolaire en cours, ciblant plus de 1,3 million d’élèves, ainsi que 232 collèges pionniers, accueillant 200.000 élèves, soit 10 % des collégiens du pays.
Des résultats encourageants, mais des ajustements s’imposent
L’évaluation du programme pour l’année scolaire 2023-2024, telle que présentée par le ministre, fait état d’une amélioration significative des apprentissages en arabe, en français et en mathématiques. À titre d’exemple, le score global de maîtrise des matières de base a augmenté de 22 % dans les écoles pionnières, avec une amélioration de 31 % en français et de 22 % en mathématiques. L’approche pédagogique basée sur les principes du "Teaching at the Right Level" (TaRL) s’est également révélée efficace au niveau du primaire, avec une progression de 1,6 fois du taux moyen de maîtrise des compétences.
« Ce sont des résultats positifs, qui témoignent des progrès réalisés grâce aux nouvelles méthodes pédagogiques adoptées au sein de ces écoles. Il reste toutefois essentiel de généraliser ces pratiques à toutes les régions du Royaume pour que tous les élèves puissent en bénéficier », commente Mohamed Guedira, professeur universitaire et expert en politiques éducatives et ingénierie des compétences. Il appelle, à cet égard, à favoriser la formation continue de la nouvelle génération d’enseignants aux méthodes d’apprentissage innovantes, afin de garantir leur mise en œuvre efficace en classe.
Le modèle adopté dans les collèges pionniers vise, selon Berrada, non seulement à améliorer les performances académiques, mais aussi à promouvoir les « activités parascolaires et sportives », ainsi que l’« accompagnement psychologique et social » des élèves, notamment ceux en difficulté. Objectif : développer leurs compétences dans et hors de l’école, et contribuer à réduire le décrochage scolaire.
Un volet jugé essentiel par Mohamed Guedira, qui rappelle que l’école ne doit pas se limiter à l’apprentissage académique, mais aussi favoriser l’épanouissement personnel des élèves. Pour cela, il appelle à une évaluation continue de l’impact des activités parascolaires, censées stimuler diverses formes d’intelligence : écologique, musicale, spirituelle, entre autres.
A la Chambre des Représentants, Berrada a souligné que le généralisation de ce modèle à l’ensemble des régions, y compris en milieu rural, s’accompagnera d’un processus d’évaluation continue et d’ajustement de la réforme, afin de garantir une éducation équitable et de qualité pour tous, promesse centrale du modèle des écoles pionnières.
Le ministre Berrada a enfin exprimé son espoir de voir les collèges pionniers, lancés au début de l’année scolaire en cours, rehausser le niveau des élèves, notamment pour combler les lacunes accumulées au primaire, avant même l’introduction de ce modèle.
Trois questions à Mohamed Guedira: “Il faut favoriser l'accompagnement des enseignants par les inspecteurs ”
Mohamed Guedira, professeur universitaire et expert en politiques éducatives et ingénierie des compétences, a répondu à nos questions sur les premiers résultats positifs du projet des écoles pionnières.
- Quel regard portez-vous sur l’évolution du processus de mise en œuvre du modèle des écoles pionnières ?
Le projet des écoles pionnières commence à porter ses fruits grâce à des investissements dans les infrastructures et des méthodes pédagogiques innovantes. Si l’instruction, notamment en mathématiques et en langues, reste une priorité, l’épanouissement personnel et le développement global des élèves et des enseignants doivent également être au cœur de ce modèle. Par ailleurs, la surcharge des programmes scolaires et le temps consacré à l’enseignement méritent d’être réévalués afin de réduire la pression sur les élèves. Il est également nécessaire d'accélérer la mise à jour des programmes pour les adapter aux évolutions, tout en favorisant des méthodes d’apprentissage plus ludiques et des activités enrichissantes.
- Quelles améliorations préconisez-vous pour renforcer l’impact de ce projet ?
Il est essentiel d’améliorer l’accompagnement institutionnel des enseignants, qui se retrouvent souvent à gérer seuls les difficultés pédagogiques, faute de soutien adéquat de la part des inspecteurs, dont la charge de travail reste considérable. Dans le monde rural, un effort particulier doit être fait pour améliorer l’accès des élèves aux écoles, notamment par l’amélioration des services de transport scolaire.
- À quel point la pluralité des pédagogies est-elle importante pour la réussite du projet des écoles pionnières ?
Nous avons toujours souligné l’importance de l’autonomisation des établissements scolaires, afin de leur permettre d’adapter leurs approches pédagogiques aux besoins spécifiques de leurs élèves. De nombreuses méthodes ont démontré leur efficacité, notamment la classe inversée ou encore la pédagogie par la découverte. Cependant, dans le contexte actuel marqué par des lacunes d’apprentissage persistantes et une maîtrise encore insuffisante des différentes approches pédagogiques par la nouvelle génération d’enseignants, le choix d’un modèle unique peut se justifier. Si l’on espère instaurer la pluralité des pédagogies, il faut lancer un chantier dédié à la formation continue et approfondie des enseignants. Ce projet doit être mis en œuvre parallèlement à la généralisation des écoles pionnières, afin de garantir que la diversité pédagogique devienne, à terme, une richesse pleinement exploitée au service de la réussite des élèves.
- Quel regard portez-vous sur l’évolution du processus de mise en œuvre du modèle des écoles pionnières ?
Le projet des écoles pionnières commence à porter ses fruits grâce à des investissements dans les infrastructures et des méthodes pédagogiques innovantes. Si l’instruction, notamment en mathématiques et en langues, reste une priorité, l’épanouissement personnel et le développement global des élèves et des enseignants doivent également être au cœur de ce modèle. Par ailleurs, la surcharge des programmes scolaires et le temps consacré à l’enseignement méritent d’être réévalués afin de réduire la pression sur les élèves. Il est également nécessaire d'accélérer la mise à jour des programmes pour les adapter aux évolutions, tout en favorisant des méthodes d’apprentissage plus ludiques et des activités enrichissantes.
- Quelles améliorations préconisez-vous pour renforcer l’impact de ce projet ?
Il est essentiel d’améliorer l’accompagnement institutionnel des enseignants, qui se retrouvent souvent à gérer seuls les difficultés pédagogiques, faute de soutien adéquat de la part des inspecteurs, dont la charge de travail reste considérable. Dans le monde rural, un effort particulier doit être fait pour améliorer l’accès des élèves aux écoles, notamment par l’amélioration des services de transport scolaire.
- À quel point la pluralité des pédagogies est-elle importante pour la réussite du projet des écoles pionnières ?
Nous avons toujours souligné l’importance de l’autonomisation des établissements scolaires, afin de leur permettre d’adapter leurs approches pédagogiques aux besoins spécifiques de leurs élèves. De nombreuses méthodes ont démontré leur efficacité, notamment la classe inversée ou encore la pédagogie par la découverte. Cependant, dans le contexte actuel marqué par des lacunes d’apprentissage persistantes et une maîtrise encore insuffisante des différentes approches pédagogiques par la nouvelle génération d’enseignants, le choix d’un modèle unique peut se justifier. Si l’on espère instaurer la pluralité des pédagogies, il faut lancer un chantier dédié à la formation continue et approfondie des enseignants. Ce projet doit être mis en œuvre parallèlement à la généralisation des écoles pionnières, afin de garantir que la diversité pédagogique devienne, à terme, une richesse pleinement exploitée au service de la réussite des élèves.