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Coronavirus / Systèmes de santé panafricain : Investir massivement pour assurer un droit à la santé pour tous


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Mardi 25 Août 2020

Les Etats africains doivent améliorer leurs systèmes de santé pour protéger leur jeunesse. En effet, si les citoyens sont tous égaux, ils doivent l’être devant la loi mais aussi devant l’offre publique de services que ce soit en éducation, en santé ou ailleurs. Covid-19 a montré les limites de l’offre sanitaire en Afrique.



Coronavirus / Systèmes de santé panafricain : Investir massivement pour assurer un droit à la santé pour tous
Dans la première semaine du mois d’août, l’Afrique franchissait le cap de 1.096.951 de cas de Coronavirus tandis que le bilan des décès atteignait les 25.096. Ces chiffres pourraient aller crescendo, selon les experts de l’OMS, si les mesures barrières ne sont pas respectées. Cette évolution de la pandémie en Afrique, même si elle est beaucoup moins grave que prévu par rapport au reste du monde, inquiète Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS.

Car cette institution avait averti déjà que le virus pourrait, dans les six mois à venir, causer dix millions d’infections sur le sol africain.

Mais la grande inquiétude, sans aucun doute, c’est le système de santé après cette pandémie en Afrique. Car la Covid-19 a montré que les Etats africains, dans leur majorité, ont un système de santé défaillant, mal équipé, mal structuré et présentant un manque structurel de cadres (infirmiers en particulier).

En outre, les systèmes de santé en Afrique sont peu performants et n’atteignent que 49 % des résultats qu’ils pourraient réaliser, selon un récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé sur l’état de la santé dans la région ouest africaine.

D’où une réflexion dense et approfondie doit être menée afin de doter les pays africains d’une infrastructure sanitaire performante, moderne, permettant de faire face à pareille pandémie. Aussi, force est de constater qu’en plus du manque de matériel et de médicaments, plusieurs hôpitaux et centres de santé sont marqués par le manque d’hygiène, la faiblesse des capacités d’accueil, les coupures d’électricité, le manque d’attention envers les malades.

Infrastructures sanitaires performantes

A cela s’ajoute le fait que des patients, victimes de maladies graves, sont régulièrement évacués vers des établissements de santé hors de leurs pays afin de prétendre à des soins appropriés. Autrement, il faut une refonte des politiques sanitaires pour que le droit à la santé soit une réalité.

Pourtant, on avait pensé qu’en Afrique de l’Ouest, avec la crise Ebola de 2014-2015, il y aurait une amélioration notoire du système de santé car celle-là avait révélé, en son temps, l’extrême faiblesse des systèmes sanitaires, d’alerte et de surveillance de plusieurs pays comme la Guinée par exemple. D’ailleurs, les experts ont souligné, à l’époque, la nécessité d’améliorer les dispositifs pour faire face aux futures crises sanitaires avec efficacité comme c’est le cas de Covid-19 qui sévit actuellement.

Aujourd’hui, l’heure doit être à l’action. C’est-à-dire mettre en place une nouvelle politique nationale pour sortir le secteur de la santé du gouffre où il se trouve aujourd’hui. Car faut-il le redire, la santé et le bien-être des populations sont des éléments capitaux des Objectifs pour le développement durable (ODD). Près de 50 des 167 cibles des 17 ODD ont un effet direct sur la santé et le bien-être.

Parmi les pistes à explorer, il y a la prévention des maladies et des accidents qui doivent être au centre des politiques de santé. Au-delà de la construction d’infrastructures sanitaires de qualité et en nombre, les Etats peuvent créer des agences nationales décentralisées dédiées à la prévention et au bien-être. Tout comme la mise en place de politiques incitatives réelles pour réduire la gravité des inégalités en termes de présence de personnels de santé au sein des territoires nationaux. Sans oublier la planification et l’orientation des formations basée sur une identification précise des besoins les plus importants.

Répartition géographique

L’amélioration des systèmes de santé ce sont aussi, selon Daouda Diouf (de l’ONG Enda Santé au Sénégal), la publication et le suivi des statistiques sur la répartition géographique des ressources humaines en santé au sein des pays. Sur le plan financier, il rappelle, à ce sujet, la mobilisation pour atteindre l’objectif d’une part de 15% du budget national consacré au secteur de la santé, objectif fixé depuis 2001 par la déclaration d’Abuja (Nigeria).

En d’autres termes, les Etats africains doivent améliorer leurs systèmes de santé pour protéger leur jeunesse. En effet, comme dirait l’autre, si les citoyens sont tous égaux, ils doivent l’être devant la loi mais aussi devant l’offre publique de services que ce soit en éducation, en santé ou ailleurs. Aujourd’hui, ce n’est pas acceptable qu’un citadin puisse avoir accès facilement à un soin médical et qu’un autre, qui se trouve dans un milieu rural, ne puisse pas l’avoir. Il faut en finir avec cette disparité et cette inégalité de traitement dans le système sanitaire.

Wolondouka SIDIBE

 

Entretien avec Lennah Toyi, Président de l’ASLEM

La Communauté africaine du Maroc mobilisée contre le Coronavirus

C’est dans la communion et la joie que l’Association des Lauréats du Maroc (ASLEM) a célébré, à Rabat, la Fête de la Jeunesse, sous le thème : « Tous mobilisés contre Coronavirus ». Explications avec son Président Lennah Toyi.

Que représente pour vous la Fête de la Jeunesse ?
Naturellement, nous, les Lauréats Etrangers du Maroc, nous sentant chez nous dans le royaume, ne pouvions rester en marge de cette liesse populaire. Dans cette optique, nous nous sommes retrouvés, en nombre très restreint et dans le respect des mesures barrières, pour célébrer cette manifestation populaire, dans la joie et la communion. Il faut rappeler que la Fête de la Jeunesse au Maroc est destinée à souligner l’importance du lien historique unissant le Roi du Maroc à Son peuple.

A cette occasion, Covid-19 oblige, que faites-vous en matière de sensibilisation sur cette pandémie auprès de la communauté africaine du Maroc ?
Cette question vient bien à propos car nous avons suivi et lu avec un grand intérêt le Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, et qui accorde une importance capitale à la lutte implacable contre le Coronavirus. Partant de là, nous ne pouvons qu’accentuer la sensibilisation de bouche à oreille et à travers des canaux de communication dont nous disposons. Il sied de préciser que depuis le début de la crise, plusieurs initiatives ont été entreprises par l’ASLEM dans un élan de solidarité envers les étudiants, Lauréats et migrants nécessiteux. Aujourd’hui encore des réflexions sont en cours afin de refaire ces initiatives, compte tenu de la montée en flèche du virus en raison du délaissement, de l’insouciance, de l’irresponsabilité d’une catégorie de la population.

Dans le même cadre, quel regard portez-vous sur l’évolution de Coronavirus sur le continent ?
L’Afrique s’est targuée d’avoir déjoué les pronostics les plus pessimistes, plusieurs mois durant. D’un bout à l’autre du continent, l’on se réjouissait que le Coronavirus n’y ait pas fait les ravages attendus. « C’est parce que Dieu aime l’Afrique ! » entendait-on ici et là. Cependant, les Etats africains doivent redoubler d’effort pour faire face à Covid-19, déjà que le continent a franchi le cap d’un million d’infections de ce virus.
 
Propos recueillis par
Wolondouka SIDIBE



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