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Coopération Maroc-US : L’échec du lobby pro-polisarien au Sénat américain


Rédigé par Anass MACHLOUKH Dimanche 21 Août 2022

Luttant ardemment contre les intérêts marocains, le lobby américain pro-polisarien a perdu son pari de restreindre la coopération militaire entre Rabat et Washington, qui n’a fait, au contraire, que progresser. Détails.



Temple sacré de la démocratie américaine, le Sénat est l’une des institutions les plus fortes aux Etats-Unis, de par son pouvoir décisif dans le vote des lois dans un pays où le président fédéral et le Congrès partagent le pouvoir selon un équilibre constitutionnel très subtil. Au sein de la deuxième Chambre, à majorité démocrate par un fragile avantage numérique dû à la voix de la Vice-présidente Kamala Harris, (en tant que présidente du Sénat), il subsiste un groupe de sénateurs des deux camps acquis à la thèse séparatiste et qui ne ménage aucun effort pour faire obstruction à tout projet de coopération entre les Etats-Unis et le Maroc dès qu’il s’agit du Sahara marocain.

Conduit par le dinosaure républicain James Inhofe, farouche pourfendeur du Royaume, le groupe est composé d’une vingtaine de sénateurs des deux partis traditionnels. On en cite les plus connus, à savoir John Boozman, Richard Shelby, Sheldon Whitehouse, Susan M. Collins, Rob Portman (R-Ohio), Cory Booker (D-N.J.), Lisa Murkowski et Dick Durbin. Ces derniers ont tous accepté de signer la lettre appelant l’Administration américaine à abroger la décision de Donald Trump.

Malgré une série de tentatives, James Inhofe et « ses camarades », qui n’ont jamais digéré la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, n’ont jamais pu convaincre le président Joe Biden de revenir sur la décision prise par son prédécesseur. Après cet échec, ils ont tourné leurs efforts vers la coopération militaire pour la restreindre le maximum possible. Pétitions, lettres, rapports, propositions de lois, ce groupe, aux allures d’un lobby, continue d’user de tous les artifices juridiques et législatifs pour persuader l’Administration de Joe Biden de prendre des décisions hostiles au Maroc.

La dernière tentative en date, celle menée par James Inhofe, qui s’est prévalu de son influence au sein de la Commission des forces armées du Sénat des États‑Unis, pour appeler à la délocalisation d’ « African Lion », plus grand exercice militaire en Afrique, du Maroc vers un autre pays hôte. Une demande tellement irréaliste et délirante que l’Armée américaine, elle-même, a montré ses réserves. Le Général Stephen Townsend, Chef du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique, a fait comprendre sans ambages qu’il n’y a pas meilleur hôte que le Maroc, un pays qui, selon lui, est le mieux apte et le mieux qualifié à abriter un exercice d’une si grande envergure.

Le général américain parle en connaissance de cause, puisqu’il a personnellement assisté à la 18ème édition qui a eu lieu du 20 au 30 juin au Maroc. Quand nous l’avons rencontré à l’issue de la clôture de l’exercice tactique final, le général américain a fait part de son émerveillement de l’équipement et du haut degré de qualification des Forces Armées Royales qui, a-t-il précisé, ont pu atteindre les standards de l’OTAN.

Vers un accroissement des capacités de défense aérienne

Ainsi, le lobby pro-polisarien semble tourner en rond dans sa quête effrénée de suspendre la coopération militaire entre Washington et Rabat. James Inhofe ne cesse d’avancer l’argument du gel des négociations dans le dossier du Sahara pour couper les aides militaires destinées au Maroc. Ce qu’il n’a jamais réussi à accomplir bien qu’il soit parvenu à introduire un amendement dans le budget de 2022 qui conditionne le financement des exercices militaires auxquels prend part le Maroc à son engagement à reprendre le processus politique. Une victoire éphémère puisque l’Administration américaine a aussitôt activé la clause dérogatoire pour débloquer les fonds prévus dans le cadre de l’exercice de 2021.

Outre cela, le budget au titre de l’année fiscale a inclus le Royaume dans le programme d’aide accordée à plusieurs pays du monde arabe pour faire face à la menace iranienne.

« Les fonds affectés au titre de cette rubrique, y compris pour l’assistance à l’Égypte, à la Jordanie, aux Émirats arabes unis, à Bahreïn, au Soudan, au Maroc et à tout pays membre du Conseil de Coopération du Golfe que le Secrétaire d’État juge appropriée, devraient être utilisés en partie pour renforcer la coopération multilatérale en matière de défense avec Israël et pour établir des réseaux intégrés de défense aérienne entre ces pays et Israël, y compris pour contrer les attaques de missiles et de systèmes d’aéronefs sans pilote par l’Iran et ses mandataires », lit-on dans le texte de loi, en vertu duquel le Maroc et les autres pays bénéficiaires auront droit à un soutien financier à même de leur permettre de développer leurs capacités de défense anti-aérienne et anti-missiles.

L’objectif est de faire face aux attaques balistiques des milices pro-iraniennes. Le Maroc est concerné pour autant qu’il est toujours confronté aux milices du polisario, dont le lien avec l’Iran et le Hezbollah est avéré. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait démontré, en 2018, l’ingérence iranienne en Afrique du Nord et l’implication de Téhéran dans des actions de soutien financier et militaire au front séparatiste.

De l’autre côté, des sénateurs plus rationnels !

Ceci est rendu possible grâce à une proposition de loi nommée « Defend Act », introduite à l’initiative de la sénatrice de l’Ohio, Joni Ernst, et de quelques sénateurs. « Cet effort bipartite recommande aux États-Unis de travailler avec nos alliés et partenaires dans la région pour construire un système intégré de défense aérienne et antimissiles afin de faire face à la menace posée par l’Iran et ses mandataires extrémistes violents », a affirmé la sénatrice républicaine, en guise de justification de sa démarche.

Cette aide intervient à un moment opportun, où le Maroc est en cours de renforcement de son armement et de ses dispositifs de défense aérienne. Les FAR, rappelons-le, ont renforcé leur flotte en achetant la dernière version upgradée des avions F-16 « Viper », en plus des hélicoptères de combat « Apache », qui ont été expérimentés pendant l’exercice « African Lion ». Le Maroc a fait appel également à la technologie israélienne en se dotant, selon les médias hébreux, des missiles Barak et des drones Kamikaze. Le Royaume est parmi les potentiels acheteurs du fameux système de défense anti-missiles « Dôme de fer ».



Anass MACHLOUKH


James Inhofe confronté à ses propres contradictions
 
En s’attaquant au Maroc dans l’affaire du Sahara, le lobby pro-polisarien s’oppose à la politique étrangère des Etats-Unis, laquelle transcende les clivages partisans.

Ainsi, James Inhofe, annoncé à la retraite, et ceux qui pensent comme lui, se trouvent confrontés à leurs propres contradictions en étant en faveur des accords d’Abraham, notamment celui signé par le Maroc avec l’Etat hébreu, tout en fustigeant leur corollaire, c’est-à-dire la déclaration tripartie qui a consacré la reconnaissance américaine de la souveraineté du Royaume sur son Sahara.

Agir contre les intérêts du Maroc serait donc agir contre les intérêts des trois pays qui ont décidé d’aller dans le sens de l’apaisement dans le monde arabe et une solution pacifique au Proche Orient qui prend en compte un Etat palestinien vivant, côte à côte, avec Israël. « On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre », comme dit le célèbre proverbe.
 








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