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Concurrence et prix : Plus de 350.000 points de vente contrôlés chaque année


Rédigé par Youssra Rhardoud Dimanche 14 Septembre 2025

La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a affirmé que la Direction de la concurrence, des prix et de la compensation contrôle chaque année plus de 350.000 points de vente à l’échelle nationale et dresse près de 15.000 infractions donnant lieu aux mesures nécessaires.



Concurrence et prix : Plus de 350.000 points de vente contrôlés chaque année
Le ministère de l’Économie et des Finances a levé le voile sur l’ampleur des opérations réalisées chaque année par la Direction de la concurrence, des prix et de la compensation. Cette structure effectue le contrôle de plus de 350.000 points de vente à l’échelle nationale et dresse près de 15.000 procès-verbaux d’infractions, donnant lieu à des procédures adaptées. Ces actions s’inscrivent dans un effort constant visant à préserver la stabilité des prix et à garantir le bon déroulement des transactions commerciales dans les marchés du Royaume.

Cette déclaration a été faite par la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, lors d’une séance de questions orales à la Chambre des Conseillers. Interpellée par le groupe de l’Union nationale du travail au Maroc, elle a mis en avant l’importance stratégique de la Direction de la concurrence, des prix et de la compensation dans le paysage institutionnel.

La ministre a précisé que cette structure occupe une place clé dans la mise en œuvre des orientations gouvernementales, notamment à travers trois volets essentiels, la régulation de la concurrence, la fixation et le suivi des prix, ainsi que la gestion de la compensation. Autant de missions qui, selon elle, ne se limitent pas à un simple rôle administratif, mais traduisent une véritable responsabilité économique et sociale.

Nadia Fettah a insisté sur le fait que l’action de la Direction s’inscrit dans une vision d’ensemble cohérente, qui vise à préserver le pouvoir d’achat des ménages marocains face aux pressions inflationnistes et aux aléas des marchés internationaux. En parallèle, elle a souligné que la finalité de cette stratégie est aussi d’améliorer les conditions sociales des citoyens, en veillant à ce que les mécanismes de soutien et de régulation profitent directement aux catégories les plus vulnérables.

Une Direction au cœur de la régulation économique

La Direction de la concurrence, des prix et de la compensation est l’instrument opérationnel de l’État en matière de régulation du marché. Elle est chargée de mettre en œuvre les politiques gouvernementales dans trois domaines stratégiques : la régulation des prix, la concurrence et la gestion de la compensation.

Selon la ministre, ses interventions ne sont pas ponctuelles, mais inscrites dans une stratégie d’ensemble. Celle-ci vise à protéger le pouvoir d’achat des citoyens, un enjeu crucial dans un contexte marqué par la volatilité internationale des prix, et à améliorer les conditions socio-économiques de la population.

La Direction s’appuie ainsi sur une politique de prix adaptée à la conjoncture nationale, tout en veillant à la mise en place d’une politique de concurrence solide, alignée sur les standards internationaux. Cet équilibre permet d’accompagner l’économie marocaine dans son ouverture croissante, tout en garantissant un climat de marché sain et équitable.


L’un des rôles centraux de la Direction réside dans le suivi des produits de première nécessité. Elle préside le Comité interministériel des prix, une instance stratégique qui se réunit pour étudier, fixer et réviser les tarifs d’un certain nombre de biens et services réglementés. Ce travail contribue directement à la stabilité des prix et, par ricochet, à l’apaisement des tensions sociales liées à la consommation.

En matière de compensation, la Direction collabore avec les différents départements ministériels concernés afin de rationaliser les dépenses publiques consacrées aux subventions. Elle encadre les opérations de soutien, définit des procédures rigoureuses et met en place des mécanismes de gouvernance visant à optimiser la gestion des fonds. Cette action s’inscrit dans les orientations stratégiques du gouvernement, qui ambitionne de mettre en place un système intégré et plus efficace de protection sociale.

Coopération avec le Conseil de la Concurrence

La mission de la Direction ne se limite pas à la surveillance des prix : elle s’étend également au contrôle des pratiques de marché. En étroite collaboration avec le Conseil de la Concurrence, elle examine, dans le cadre du contrôle préalable, toutes les opérations de concentration économique qui lui sont transmises. Chaque année, plus de 160 dossiers sont étudiés, couvrant des secteurs variés de l’économie nationale.

Par ailleurs, la Direction intervient dans le traitement des affaires relatives aux pratiques anticoncurrentielles, également transmises par le Conseil au délégué du gouvernement. Elle participe à leur analyse et formule des avis, tout en respectant les compétences exclusives du Conseil. Cette coopération vise à assurer un équilibre entre le respect des règles de concurrence et la défense de l’intérêt général, garantissant ainsi un marché concurrentiel au service de l’économie nationale.

Une évolution historique des missions

Créée au début des années 1970, la Direction de la concurrence, des prix et de la compensation a accompagné les mutations profondes de l’économie marocaine. Dans ses premières années, sa mission principale était d’encadrer les prix des biens et services dans un contexte d’économie fortement dirigée, où l’État intervenait directement pour fixer les tarifs et réguler les transactions commerciales. Cette approche répondait aux choix économiques de l’époque, axés sur la planification et le contrôle étatique, afin d’assurer la disponibilité des produits et de protéger les consommateurs.

Cependant, à partir du milieu des années 1980, le Maroc a progressivement amorcé un virage vers l’économie de marché, dans le cadre des réformes structurelles et de l’ouverture économique. Cette transition a progressivement réduit la portée de l’intervention directe de la Direction. Le rôle purement réglementaire et administratif a cédé la place à une approche plus flexible, où l’État privilégie la régulation des équilibres du marché plutôt que la fixation stricte des prix.

Le véritable tournant est survenu en 2000, avec l’adoption de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence. Ce texte fondateur a consacré le principe de la liberté des prix, marquant un changement radical dans la philosophie économique nationale. Désormais, ce sont les mécanismes du marché qui déterminent les tarifs, l’État n’intervenant que de manière ciblée. Toutefois, une liste restreinte de produits et services continue de faire l’objet d’un encadrement des prix, en raison de leur caractère stratégique, de leur importance sociale ou de l’absence de conditions réelles de concurrence.

Cette réforme a profondément redéfini le rôle de la Direction. De simple organe de contrôle administratif des prix, elle s’est transformée en acteur de régulation économique au sens large. Sa mission actuelle ne se limite plus à la surveillance des prix, mais englobe l’accompagnement de la compétitivité nationale, la préservation de la concurrence loyale et la protection du consommateur. En d’autres termes, la Direction est passée d’une logique de contrainte à une logique d’équilibre, en veillant à ce que le marché fonctionne dans l’intérêt général de l’économie et de la société.







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