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Comment Bourita veut hisser le niveau de ses diplomates


Rédigé par Anass MACHLOUKH Mardi 15 Novembre 2022

Le ministère des Affaires étrangères compte hisser la performance des membres du corps diplomatique à l’aide d’un nouveau système d’évaluation de performance. Détails.



Il va sans dire que la diplomatie marocaine est plus que jamais active dans la défense de l’intégrité territoriale et la cause nationale. Pour cela, le Royaume a besoin d’un corps diplomatique efficace, compétent et à haut degré de professionnalisme. Raison pour laquelle la qualification des ressources humaines est un enjeu majeur pour le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des MRE, qui veut instaurer un système d’évaluation de la performance des diplomates, qu’ils soient à l’intérieur dans les institutions de la diplomatie marocaine ou à l’extérieur du territoire national. C’est ce qu’on apprend du rapport de compte-rendu du ministre de tutelle, Nasser Bourita, qu’il a présenté à la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants où il a expliqué les détails du budget alloué à son département.

Étoffer le parcours professionnel

Pour mieux encadrer le parcours professionnel des diplomates marocains, le ministère entend évaluer leurs compétences lors du processus de nomination aux postes à l’étranger au niveau des consulats et des ambassades. Sur ce point, le rapport de la Commission fait état de la détermination du département de Nasser Bourita à mettre en place une nouvelle approche dans la gestion de la mobilité des fonctionnaires.

En effet, le choix du lieu d’affectation prend en considération le parcours personnel du diplomate concerné, en plus de ses choix personnels et ses propres compétences. Le nouveau système d’évaluation n’est qu’un élément par rapport à la stratégie du ministère qui veut réorganiser tout le corps diplomatique. En fait, le dispositif d’organisation interne est conçu de sorte à rehausser le niveau et le degré de performance des diplomates, y compris les auxiliaires, dont le statut devrait faire l’objet d’une réforme profonde.

Un déficit de personnel ?

Jusqu’à présent, le ministère des Affaires étrangères dispose de 2880 diplomates, sans compter les 140 personnes employées dans le département des Marocains résidant à l’étranger. Parmi les 2880 diplomates susmentionnés, 2293 sont subordonnés directement aux services du ministère, sachant qu’il existe 419 fonctionnaires détachés (Sûreté nationale, Administration de la Défense nationale, etc.) et 170 agents auxiliaires à titre provisoire.

Ainsi, 41% du cops diplomatique est affecté à l’administration centrale alors que 32% est affecté au niveau des ambassades et 27% dans les consulats. Tout le personnel ainsi énuméré est classé à l’échelle 10 et plus. En 2023, le ministère des Affaires étrangères a droit à 120 postes budgétaires répartis entre secrétaires, conseillers et techniciens des Affaires étrangères.

Le corps diplomatique marocain, rappelons-le, a recruté 1234 diplomates de 2002 à 2022. Un chiffre légèrement inférieur aux départs à la retraite qui ont atteint, dans la période susmentionnée, 1440. Ceci dit, le ministère souffre d’un manque de 206 postes budgétaires. Un déficit d’autant plus sensible que le ministère est en expansion, sachant que 31 nouveaux services administratifs ont été créés, nécessitant 91 fonctionnaires depuis 2011, lit-on sur le rapport.

Un budget en hausse

Pour accompagner le «sursaut» de la diplomatie marocaine, l’appui financier est indispensable. Au titre du projet de loi des finances 2023, le gouvernement a augmenté de 2,45% le budget du ministère des Affaires étrangères qui s’est élevé à 4,31 milliards de dirhams.

Cette enveloppe est répartie de la manière suivante : 3,8 MMDH pour le département des Affaires étrangères et de la Coopération africaine tandis que celui des Marocains résidant à l’étranger est doté de 461 millions de dirhams. La masse salariale du personnel diplomatique pèse lourdement, à l’instar des autres départements ministériels, sur le budget de fonctionnement en accaparant 2,6 MMD. Un chiffre qui sera en augmentation en 2023.

Toutefois, force est de constater que le budget d’investissement a augmenté plus fortement que celui des salaires en évoluant de 3,98% au titre du PLF 2023 (305 MDH). Cet effort budgétaire s’explique par une raison très simple. Les fonds additionnels seront déboursés pour financer la contribution de l’Etat aux organisations internationales et surtout pour couvrir les frais des fonctionnaires, notamment ceux affectés à l’étranger qui, pour leur part, ont visiblement augmenté sur fond d’inflation ambiante : loyers, électricité, carburants, télécommunications et transport.

Par ailleurs, la diplomatie marocaine a d’autant plus besoin de fonds additionnels qu’elle connaît une dynamique d’expansion avec l’élargissement du réseau diplomatique à un rythme de plus en plus élevé. Selon le rapport, chaque année, le Maroc crée au moins quatre nouvelles ambassades ou consulats. Ceci coûte au contribuable 5 MDH.

A cet égard, quatre missions diplomatiques ont été créées, en 2022, dans quatre pays africains, à savoir le Togo, la Gambie, les Îles Comores et le Malawi. En parallèle, le Royaume continue la mise en oeuvre de sa stratégie de rénovation de ses locaux diplomatiques à l’étranger. Les sièges des ambassades du Royaume à Dakar, Rome, Berlin, Al Manama, Conakry font tous l’objet de travaux, soit de réfaction ou d’élargissement.




Anass MACHLOUKH

Comment Bourita veut hisser le niveau de ses diplomates








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