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International

Algérie : Un revers venu du Niger


Rédigé par Hichem ABOUD Mardi 3 Octobre 2023


Dans l’après-midi du lundi 2 octobre, les médias algériens ont donné écho à un communiqué du ministère des Affaires étrangères annonçant, en grande pompe, qu'Ahmed Attaf avait réussi à convaincre les Nigériens d'une médiation algérienne dans la crise que traverse leur pays depuis le coup d’Etat du 26 juillet. Moins de vingt-quatre heures plus tard, Niamey réagit et fait essuyer à Alger un cinglant camouflet.



Alors que Tebboune ne cessait de clamer haut et fort qu’il refusait toute médiation dans le conflit qui l’oppose au Maroc, tout en repoussant le dialogue direct proposé par son voisin de l’Ouest plus d’une fois, le gouvernement algérien multiplie les efforts pour présenter sa médiation tant aux factions palestiniennes, qu’à la Russie et l’Ukraine, et tout récemment aux Nigériens dont le pays est embourbé dans une crise née du coup d’Etat du 26 juillet.

Bien avant Tebboune, les dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’Etat algérien depuis 1992 ont refusé toute médiation étrangère dans la crise issue de l’arrêt du processus électoral démocratique, le 12 janvier 1992. Alors que le peuple algérien subissait dans sa chair les affres d’une guerre civile qui a fait plus de 250.000 morts, 20.000 disparus sans compter les séquelles qu’il traîne aujourd’hui, les dirigeants algériens ont rejeté toutes les offres de médiation proposées par des parties tierces estimant qu’il s’agit d’une affaire interne qui se règle entre Algériens. Une affaire jamais réglée jusqu’aujourd’hui.

Le régime en place continue de souffrir de la désaffection populaire et le pays demeure plongé dans une crise larvée marquée par des arrestations quotidiennes, des détentions de plusieurs centaines de personnes et l’interdiction de toute vie associative et militante. Ce régime refuse, également, de jouer le médiateur de bons offices pour clore définitivement le dossier du Sahara devant les instances onusiennes tout comme il refuse de participer aux tables rondes proposées par l’ONU entre le Maroc, l’Algérie et le Polisario comme l’a rappelé tout récemment Omar Hilale, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU à l’adresse de son homologue algérien.

Tout en refusant toute médiation dans des conflits dans lesquels il est directement impliqué et en rejetant toute offre de dialogue, le régime algérien s’entête à vouloir jouer les beaux rôles dans les autres conflits. Ainsi, il s’attaque au dur morceau des dissensions perpétuelles entre les factions palestiniennes sans réussir à aller au-delà d’un couscous à Alger et une poignée de mains entre les principaux chefs palestiniens. Ne retenant pas les enseignements de l’échec de cette médiation ratée bien que l’Algérie jouit d’une très grande estime aux yeux comme dans le cœur des Palestiniens, Tebboune, contre toute attente et certainement pris par l’euphorie de l’accueil que lui avait réservé Vladimir Poutine à Moscou, lance l’initiative algérienne pour mettre fin à la guerre russo-ukrainienne qui dure depuis le 24 février 2022. Une initiative qu’on qualifie de mort-née puisque son initiateur n’a pas été au-delà d’une simple annonce d’intention.

Il est vrai que la guerre entre la Russie et l’Ukraine est d’une toute autre dimension. C’est une pointure trop grande pour un régime qui n'arrive même pas à assurer à son peuple le strict minimum en matière de produits alimentaires de première nécessité. Pas même l’eau dans les robinets des ménages. Sans parler de la rupture totale entre le peuple algérien et ses dirigeants qui lui sont imposés par la fraude électorale et la répression. Le coup d’État du 26 juillet opéré par une faction de l’armée nigérienne pour déposer le président Mohamed Bazoum et la crise qui s’en suit paraît aux yeux du pouvoir d’Alger taillée sur mesure pour qu’il puisse prétendre à une médiation entre les parties en conflit. Après plusieurs contacts et quelques pérégrinations du ministre des Affaires étrangères, Alger annonce le 2 octobre avoir réussi à faire accepter son plan de sortie de crise.

Moins de vingt-quatre heures après cette annonce, Niamey émet un démenti catégorique tout en précisant que la période transitoire proposée par l’Algérie ne peut être déterminée et fixée que par les Nigériens. Avec un peu plus de perspicacité, Alger n’aurait jamais insisté à jouer un rôle qui ne lui sied guère. La CEDEAO le lui avait fait comprendre il n’y a pas longtemps en lui signifiant que la médiation algérienne n’était pas la bienvenue. C’était confirmé par le ministre des Affaires étrangères de Bazoum. Mais, l’entêtement à engranger quelques points pour redorer un blason suffisamment terni a fini par mener à l’humiliation.

Oui, un véritable camouflet dont se serait bien passé l’Algérie qui ne fait que collectionner les échecs et les revers dans tous les domaines sur la scène internationale, dont les plus récents et aussi les plus cinglants furent la fin de non-recevoir opposée à sa candidature par les pays du BRICS, puis son récent forfait de la course à l’organisation des éditions 2025 et 2027 de la Coupe d’Afrique des Nations. Auparavant, Alger n’était même pas parvenu à faire passer son candidat au comité exécutif de la CAF en se faisant battre à plate couture, par la Libye dont le football n’a rien de comparable avec celui de son voisin algérien. Mais, cela n’a pas empêché le candidat libyen de battre son rival algérien par 38 voix à 15, soit le double des voix plus huit comme pourboire. Cela donne une idée sur la place qu’occupe, aujourd’hui, l’Algérie sur la scène africaine sous la conduite du tandem Tebboune-Chengriha.








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