La démarche de la création de la Chaire des Lettres africaines prend appui sur la loi n° 74-19 qui porte sur la réorganisation de l’Académie du Royaume du Maroc. L’article 3 est on ne peut plus dans son expression qui donne mission à celle-ci : «La création de chaires scientifiques spécialisées dans l’étude des questions intellectuelles et culturelles en veillant à l’organisation de leurs activités et programmes scientifiques».
Le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a ainsi insisté, en substance, sur le fait que la création de la Chaire des Lettres africaines s’inscrit dans le cadre de la nouvelle vision de l’Académie, ouverte sur les différentes cultures du monde, rappelant que cette institution a toujours eu pour vocation de réunir le plus grand nombre d’écrivains, d’auteurs et d’universitaires.
De fait, l’atelier a été marqué par la présence de plusieurs intellectuels africains dans un souci d’échange sur les littératures africaines… et il n’est pas inutile de rappeler que l’Académie du Royaume porte dans son adn une franche ouverture sur le monde et la multidisciplinarité avec la diversité des nationalités de ses membres : 60 membres, dont 30 «membres résidents» de nationalité marocaine et 30 «membres associés» de différentes nationalités.
Une reconnaissance qui vient d’ailleurs
Abdeljalil Lahjomri a, par ailleurs, mis en exergue la dimension « littérature orale ». Celleci devrait être incluse dans un format de «conférences performatives », exposés didactiques et mises en scène des performances orales.
Cet intérêt s’explique par le rôle et la fonction sociale de l’oralité, toujours en vigueur dans les sociétés africaines, comme il est rappelé dans la note conceptuelle du projet de Chaire des littératures africaines : « Si la littérature orale est plus diffuse dans son mode d’expression et difficile à répertorier, elle résiste au temps et constitue un réservoir de sagesses et un mode de communication et d’expression artistique (les griots ou les jouteurs), un moyen poétique de gestion des conflits (dans le cadre des hainteny malgaches ou sous la Toguna au Mali, par exemple), une source de transmission de l’Histoire, de la spiritualité et un vecteur culturel ou cultuel (c’est le cas de ce qui se pratique dans les zawiyas).
Instance de transmission orale du savoir, de la sagesse ancestrale, du patrimoine proverbial et poétique, de l’art oratoire pour convaincre, la littérature orale joue un rôle dans la structuration et l’apaisement de la société ». Outre la problématique de l’impact de la colonisation occidentale sur les littératures africaines, les panélistes ont, d’emblée, mis l’accent sur les enjeux de l’édition, de la promotion et de la consécration des littératures africaines hors Afrique.
De fait, la notoriété des écrivains du continent africain se construit rarement en Afrique même, mais à l’extérieur. Ce phénomène peut s’expliquer par l’absence d’une édition professionnelle qui, par la modicité des moyens qu’elle met en oeuvre, péche par une quasi-absence de la promotion de ses publications. Outre cela, la presse spécialisée fait défaut et handicape singulièrement la médiation « critique » avec le lecteur potentiel. Les espaces « culturels » dans les médias sont de plus en plus restreints et les articles de complaisance n’ajoutent rien à la dynamique du marché du livre. Le coordinateur du projet de la Chaire des Lettres africaines, l’écrivain camerounais Eugène Ebodé, a insisté sur le fait que cette littérature est «méconnue et peu consommée en Afrique».
A l’appui, comment ne pas souligner l’absence de Prix littéraires annuels, prestigieux et crédibles. Cette absence ajoute à ce désert et renforce le sentiment que tout reste à faire ! Rabiaa Marhouch, également coordinatrice du projet de chaire, estime ainsi que par son initiative, l’Académie du Royaume se met au service de la recherche scientifique en la matière et « stimule le débat » sur les « problématiques de fond qui entravent la diffusion de la littérature africaine dans son environnement ».
Le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a ainsi insisté, en substance, sur le fait que la création de la Chaire des Lettres africaines s’inscrit dans le cadre de la nouvelle vision de l’Académie, ouverte sur les différentes cultures du monde, rappelant que cette institution a toujours eu pour vocation de réunir le plus grand nombre d’écrivains, d’auteurs et d’universitaires.
De fait, l’atelier a été marqué par la présence de plusieurs intellectuels africains dans un souci d’échange sur les littératures africaines… et il n’est pas inutile de rappeler que l’Académie du Royaume porte dans son adn une franche ouverture sur le monde et la multidisciplinarité avec la diversité des nationalités de ses membres : 60 membres, dont 30 «membres résidents» de nationalité marocaine et 30 «membres associés» de différentes nationalités.
Une reconnaissance qui vient d’ailleurs
Abdeljalil Lahjomri a, par ailleurs, mis en exergue la dimension « littérature orale ». Celleci devrait être incluse dans un format de «conférences performatives », exposés didactiques et mises en scène des performances orales.
Cet intérêt s’explique par le rôle et la fonction sociale de l’oralité, toujours en vigueur dans les sociétés africaines, comme il est rappelé dans la note conceptuelle du projet de Chaire des littératures africaines : « Si la littérature orale est plus diffuse dans son mode d’expression et difficile à répertorier, elle résiste au temps et constitue un réservoir de sagesses et un mode de communication et d’expression artistique (les griots ou les jouteurs), un moyen poétique de gestion des conflits (dans le cadre des hainteny malgaches ou sous la Toguna au Mali, par exemple), une source de transmission de l’Histoire, de la spiritualité et un vecteur culturel ou cultuel (c’est le cas de ce qui se pratique dans les zawiyas).
Instance de transmission orale du savoir, de la sagesse ancestrale, du patrimoine proverbial et poétique, de l’art oratoire pour convaincre, la littérature orale joue un rôle dans la structuration et l’apaisement de la société ». Outre la problématique de l’impact de la colonisation occidentale sur les littératures africaines, les panélistes ont, d’emblée, mis l’accent sur les enjeux de l’édition, de la promotion et de la consécration des littératures africaines hors Afrique.
De fait, la notoriété des écrivains du continent africain se construit rarement en Afrique même, mais à l’extérieur. Ce phénomène peut s’expliquer par l’absence d’une édition professionnelle qui, par la modicité des moyens qu’elle met en oeuvre, péche par une quasi-absence de la promotion de ses publications. Outre cela, la presse spécialisée fait défaut et handicape singulièrement la médiation « critique » avec le lecteur potentiel. Les espaces « culturels » dans les médias sont de plus en plus restreints et les articles de complaisance n’ajoutent rien à la dynamique du marché du livre. Le coordinateur du projet de la Chaire des Lettres africaines, l’écrivain camerounais Eugène Ebodé, a insisté sur le fait que cette littérature est «méconnue et peu consommée en Afrique».
A l’appui, comment ne pas souligner l’absence de Prix littéraires annuels, prestigieux et crédibles. Cette absence ajoute à ce désert et renforce le sentiment que tout reste à faire ! Rabiaa Marhouch, également coordinatrice du projet de chaire, estime ainsi que par son initiative, l’Académie du Royaume se met au service de la recherche scientifique en la matière et « stimule le débat » sur les « problématiques de fond qui entravent la diffusion de la littérature africaine dans son environnement ».
Abdallah BENSMAIN