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​El Jadida: Installation du nouveau gouverneur de la province Sidi Saleh Daha


Rédigé par Mohamed LOKHNATI le Lundi 10 Novembre 2025

Mme Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a présidé ce lundi à El Jadida la cérémonie officielle de nomination de Sidi Saleh Daha en tant que gouverneur de la province, succédant à Mohammed Atfawi, nommé wali de la région de l’Oriental.



La cérémonie s’est déroulée en présence du wali de la région Casablanca-Settat, du président du Conseil régional, du vice-président du Conseil communal, ainsi que de plusieurs responsables civils et militaires.

À l’heure où la province d’El Jadida s’apprête à tourner une nouvelle page de son développement, l’arrivée de Sidi Saleh Daha à la tête de la province suscite autant d’espoirs que d’interrogations. Entre projets bloqués, justice territoriale à concrétiser, infrastructures à réhabiliter et gouvernance à moderniser, le nouveau gouverneur hérite d’un chantier colossal. Mais avec une administration aguerrie et une vision portée par les hautes orientations royales, la réussite est à portée de main — à condition que l’ensemble des acteurs politiques et civils jouent la carte de la coopération.

À son arrivée à la tête de la province d’El Jadida, Sidi Saleh Daha se retrouve face à une série de défis structurants, hérités de mandats précédents ou liés aux attentes croissantes des citoyens. Parmi les urgences figure l’activation des conventions de partenariat transmises par l’ancien gouverneur aux communes du territoire, portant sur l’aménagement urbain et la valorisation du patrimoine historique à El Jadida, Azemmour et la kasbah de Boulaouane. À cela s’ajoutent les accords signés entre le président de la région Casablanca-Settat et quinze communes, en présence du wali de la région, qui attendent toujours leur mise en œuvre.

Le nouveau gouverneur est également attendu sur la simplification des procédures administratives pour les PME, véritables moteurs de développement économique et de création d’emplois. L’activation de la zone industrielle de Lghdira et l’adoption du plan d’aménagement du site stratégique de Jorf Lasfar sont cruciales pour attirer les investisseurs. La mise en œuvre des principes de justice spatiale passe par une répartition équitable des projets et des ressources, l’amélioration des services de santé et d’éducation dans toutes les zones de la province, et le renforcement des infrastructures, notamment dans le monde rural, conformément aux orientations royales.

Face à la dégradation des marchés communaux, dépourvus de normes sanitaires élémentaires, un plan d’urgence est attendu pour leur mise à niveau, incluant les abattoirs, les équipements et les infrastructures. Le littoral entre Mharza Sahel et Oulad Ghanem, souvent associé à des trafics illicites, doit être réhabilité pour accueillir des projets touristiques structurants. Le projet de Sidi Abed, longtemps en attente, mérite une relance vigoureuse.

En partenariat avec l’agence urbaine, l’élaboration des plans de délimitation des douars permettra de faciliter les démarches de construction et de freiner l’expansion anarchique de l’habitat. Le gouverneur est invité à rouvrir le dossier de la convention signée en 2016 pour la restructuration des quartiers précaires, afin d’en identifier les blocages et d’enclencher les mesures de reddition des comptes. Le projet du pôle urbain Mazagan, destiné à créer une nouvelle ville, doit être suivi de près pour garantir son rôle de levier de développement. Il en va de même pour les chantiers de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), dont la bonne exécution est essentielle à la préservation des deniers publics.

Alors que le transport scolaire pèse lourdement sur les budgets communaux, une refonte de sa gestion est attendue, soit par l’implication directe du conseil provincial, soit par la création d’un groupement intercommunal dédié. La validation des plans d’aménagement par les conseils communaux doit faire l’objet d’un contrôle rigoureux pour garantir qu’ils servent l’intérêt général, respectent les principes d’équité territoriale et ne favorisent pas indûment les grands promoteurs.

La réactivation de la commission technique provinciale, réunissant le gouverneur, les ministres, les directeurs d’administrations déconcentrées et les élus, constitue un espace stratégique pour débattre des enjeux locaux et co-construire des solutions. Le gouverneur est également attendu sur l’application de l’article 64 de la loi organique 113.14, en cas de manquements graves de la part des présidents de communes, indépendamment de leur statut ou affiliation politique.

La pénurie de terrains dédiés aux cimetières dans plusieurs communes impose une intervention rapide pour leur aménagement, leur équipement et leur raccordement aux réseaux essentiels. Le respect de l’article 27 de la Constitution doit être garanti, en incitant les communes à partager les données de gestion locale avec les médias, les élus et les acteurs de la société civile. L’ouverture à une société civile engagée et aux formations politiques est indispensable pour enrichir les réflexions sur le développement territorial, dans une logique de concertation élargie.

Malgré un parc informatique conséquent et des ressources humaines qualifiées, la province souffre d’un déficit en compétences spécialisées en digitalisation. Le gouverneur devra renforcer les équipes pour accompagner le chantier de modernisation lancé par le ministère de l’Intérieur. La réussite de ces chantiers repose sur une synergie entre le gouverneur et les acteurs politiques, notamment les parlementaires et les conseillers régionaux, appelés à plaider collectivement pour les projets structurants et à promouvoir les atouts du territoire afin d’attirer les investissements. Sidi Saleh Dahha pourra compter sur une administration solide, pilotée par un secrétaire général au profil juridique, un chef des affaires intérieures expérimenté, et des chefs de services aguerris, épaulés par un cabinet actif dans la coordination. Mais la réussite de cette mission exige une mobilisation collective, où le politique et l’administratif œuvrent de concert pour inscrire El Jadida dans une dynamique de développement durable, fidèle à la vision royale

Sidi Saleh Daha a été gouverneur de la province de Sidi Ifni en 2014, puis gouverneur de la province de Taounate en 2018 | DR Sidi Saleh Daha que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a nommé gouverneur de la province d’El Jadida, est natif de Laâyoune.

Titulaire d’un Diplôme d’études approfondies en économie internationale (DEA) et d’un Diplôme supérieur spécialisé en commerce international (DESS) de l’Université Paris Panthéon-Sorbonne, M. Daha a exercé les fonctions de Directeur administratif à la société Karama Bus en 1990, de Directeur Général à la société SUNEG-RESO (1992-1998), ainsi que de consultant en commerce international à BH Consulting-Paris (2004-2006).

Directeur de la Coopération Internationale et des Affaires Economiques à l’Agence pour la Promotion et le Développement des Provinces du Sud en 2010, il a été nommé gouverneur de la province de Sidi Ifni en 2014, puis gouverneur de la province de Taounate en 2018.

Âgé de 56 ans, M. Daha est marié et père de quatre enfants.
 
Mohamed LOKHNATI







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