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Un confiné désabusé devant sa télé


le Mardi 31 Mars 2020

Je suis comme beaucoup de mes compatriotes, confiné chez moi, réduit à zapper entre BFM, LCI, C NEWS et les JT des TV marocaines. Entre deux clics de télécommande, je ne résiste pas à l’envie de replonger dans google news, Facebook, WhatsApp, …….



Adnane Benchakroun
Adnane Benchakroun
Je voudrais dans ces lignes, revenir sur cette histoire incroyable de l'efficacité de l’hydroxychloroquine associée à l’antibiotique azithromycine pour traiter les patients contaminés par le Covid-19. Certes je suis loin d'être un médecin ou l’un de ces savants plus ou moins fous qui nous irradient de leurs lumières ces derniers temps. Mais en citoyen concerné et en simple téléspectateur, je suis vraiment très troublé par le contenu véhiculé par ces médias.

Certes, au début du mois de mars, le débat s’inscrivait dans une certaine logique de doute scientifique et évoluait dans le cadre d’un débat contradictoire normal.
Les jours passant, on assiste à une telle croisade primaire sur les plateaux que ma perception des choses a basculée.

Ce n’est certainement pas en déformant systématiquement les propos du Professeur Didier Raoult, de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille, que ces médecins à la recherche de leur quart d'heure de gloire, vont me convaincre.

Je vais juste dire les choses avec mes mots de non médecin.

Si j’ai bien compris les choses, ce Professeur de renommée mondiale dans sa spécialité, dit simplement avoir obtenu résultats très encourageants selon un protocole de dépistage systématique des volontaires portant des symptômes, à qui il préconise de prescrire le traitement dès que le test PCR (dosage quantitatif du virus dans le rhinopharynx) s’avère positif, et même avant l'apparition des signes cliniques.

Avant de donner le traitement, le même Raoult préconise une vérification systématique de l'ECG (électrocardiogramme), afin d’évacuer tout risque de troubles du rythme cardiaque, ainsi qu’un examen ophtalmologique.

Cela permet à ces porteurs avérés et en début de complications respiratoires, de ne pas se retrouver sous respiration artificielle dans un coma provoqué et en salles de réanimations, si peu disponibles ces derniers temps.

Encore une fois, je ne suis pas médecin, mais je pose des questions à quelques membres de mon entourage plus qualifiés.

Il me semble, pour avoir lu et vu ses vidéos, que notre Professeur surnommé "gilet jaune" par ses détracteurs, affirmait que son traitement avait un taux de réussite d’un seul décès sur 701 malades traités.
 
La plupart de ses contradicteurs ont l’art et la manière de tronquer ses propos.
 
Voici un petit florilège de quelques-unes des innombrables saillies de mauvaise foi proférées à son égard, entendues sur ces chaînes d’informations continues qui meublent mon confinement. Au top 5, il y a :
 
1- Attention, attention ! pas d'automédication !
 
Réponse : Raoult n’a jamais prêché cela, mais bien au contraire il n’a eu de cesse d’insister sur la nécessité de l’auscultation, l’usage du scanner et la prescription médicale.
 
2- Attention, attention aux contre-indications (Cardiaque, ophtalmologique, …) !
 
Réponse : mais enfin, de quoi parle-t-on ? d’un médicament (contre le paludisme) prescrit à des millions de non-malades et à longueur d’année pour leurs périples en Afrique.
 
3- Oui, mais les procédures de test et de validation n’ont pas été respectées à Marseille.
 
Réponse : mais enfin, il ne s’agit pas d’un nouveau médicament !!! il est tellement ancien que son brevet n’est plus de rigueur. Le monde médical a tout le recul nécessaire pour le prescrire selon le sacro-saint principe "coût- bénéfice" comme tous les médicaments qui existent.
 
4- Oui, mais il vaudrait mieux attendre. Il y a d’autres expérimentations en cours.
 
Réponse : tant mieux, mais en attendant des gens meurent, tandis qu’il n’y a aucune alternative aussi concluante et prometteuse que le remède du Professeur de Marseille.
 
5- Oui, mais vous savez on a connu des scénarios décevants dans le passé avec Ebola, SRAS, H1N1.
 
Réponse : mais c'était de nouveaux traitements non connus et non documentés.
 
Et la liste est longue.
 
Mais le comble de l'histoire, c’est qu’entre temps et au beau milieu de ce tumulte, ce sont ces mêmes vénérables médecins qui vouent aux gémonies sur tous les plateaux Raoult et sa proposition de remède, qui avouent, toute honte bue, entre deux saillies virulentes à l’encontre de leur confrère marseillais que : «Oui , je le donne effectivement, mais en dernier recours et cela ne marche pas».

Mais notre cher Professeur dit exactement la même chose : s'il est donné après l'apparition des complications pulmonaires, pour lui c'est déjà trop tard. Comme il est trop tard et tout à fait absurde de vacciner un grippé contre la grippe.    

Encore plus surprenant, le gouvernement Français, soumis à des injonctions contradictoires, publie un décret la semaine passée, stipulant l'autorisation de l’utilisation de ce traitement en dernier recours.

Depuis quand prescrire ou ne pas prescrire un traitement, à tel ou tel moment de l’évolution d'une maladie relève du politique ? La France marche sur la tête.

Les médecins, que je sache, ont tous juré de respecter le serment d'Hippocrate pour préserver la vie de leurs patients avant tout en leurs âmes et conscience.

Alors, alors que penser de tout cela ?

Vraiment, je n’ose pas penser que pendant cette pandémie mondiale qui a déjà fait des milliers et des milliers de morts, cette histoire n’est qu'une affaire d’egos entre médecins.

Et je suis heureux au moins que dans mon pays, le Maroc, les choix et les arbitrages, malgré les contraintes, des plus hautes autorités de L'Etat, ont été on ne peut plus claires et sans équivoque.
Certes l’histoire tranchera, mais en attendant je reste en ballottage très favorable du côté de la Canebière.

Par Adnane Benchakroun



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