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Valoris Securities : Optimisme mitigé sur la croissance nationale en 2024


Rédigé par A. CHANNAJE Dimanche 8 Septembre 2024

Les récentes annonces relatives à l'organisation de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde 2030, combinées au lancement des aides directes au logement, devraient susciter une dynamique positive dans des secteurs connexes tels l'immobilier, l'industrie, le tourisme, l'hôtellerie et les services, selon Valoris Securities (VS).



La croissance économique, selon le HCP, aurait atteint 2,9% au deuxième trimestre 2024, contre 2,5% au trimestre précédent. Cette performance est principalement attribuée à une légère reprise de la demande intérieure, stimulée par un effet positif du calendrier sur les dépenses de consommation (fêtes religieuses, vacances d’été…). La croissance économique devrait continuer sur cette lancée positive pour atteindre 3,2% au troisième trimestre, ressort-il d’une nouvelle étude de la société de Bourse Valoris Securities (VS) intitulée : «Une légère reprise de l’économie nationale au S1-2024,accompagnée d’une baisse des pressions inflationnistes et d’un début de détente des taux ».

Dans le même sillage, les analystes de VS observent un ralentissement des activités agricoles, principalement en raison du déficit hydrique persistant et des conditions météorologiques défavorables. Cela s'est traduit par une contraction de la valeur ajoutée agricole de -4,9%, contre une hausse de +1,5% un an plus tôt. 

En revanche, le secteur secondaire a démontré sa résilience, affichant une croissance de +3,7% au deuxième trimestre 2024, soit un niveau comparable à celui d'avant la crise Covid.

Par ailleurs, les résultats de l'enquête sur le moral des ménages menée par le HCP montrent une amélioration modérée, indiquant un moindre pessimisme quant à leur situation financière. En effet, l'indice de confiance des ménages (ICM) s'établit à 46,1 points au deuxième trimestre 2024, contre 45,3 points au trimestre précédent et 45,4 points un an auparavant.
 
Légère décélération du taux d’inflation

Concernant l'inflation, les analystes de VS indiquent que l'IPC a diminué de 0,2% en juillet par rapport au mois précédent, principalement en raison d'une baisse de 2,2% des prix des produits alimentaires. Sur une base annuelle, l'inflation s'est réduite à 1,3%, après avoir été de 1,8% le mois précédent, ce qui porte la moyenne des sept premiers mois de 2024 à 1%.
A titre de rappel, lors de sa réunion de juin dernier, Bank Al-Maghrib a prévu que l'inflation se stabilisera à une moyenne de 1,5% pour l'année en cours et atteindra 2,7% en 2025. 
 
Lourd impact de la sécheresse sur le marché de l'emploi

Dans cette dynamique, VS constate une dégradation du marché du travail, puisqu’il continue de subir les effets directs de la sécheresse. Ainsi, selon le HCP, le milieu rural a perdu près de 141.000 emplois entre le deuxième trimestre de 2023 et celui de 2024. En conséquence, le taux de chômage national reste à un niveau élevé, atteignant 13,1% en juin 2024, contre 13,7% le trimestre précédent. Cette situation s'explique en partie par la succession d'années de sécheresse, qui a accentué les pressions économiques, impactant sévèrement le secteur agricole et provoquant des pertes d'emplois significatives.

Par secteur, l'industrie, y compris l'artisanat, a contribué à la création de 58.000 postes d'emploi, suivie par les services avec 49.000 postes. En revanche, le secteur de l'agriculture, de la forêt et de la pêche a enregistré une perte de 152.000 emplois, tandis que le secteur du BTP a perdu 35.000 postes.
 
Aggravation du déficit budgétaire
 
VS fait observer, d’autre part, que la situation des charges et des ressources du Trésor révèle un déficit budgétaire de 35,2 milliards de dirhams (MMDH) à fin juillet 2024, contre un déficit de 27,7 milliards de dirhams un an auparavant, soit une dégradation de 27%. Cette détérioration s'explique principalement par le ralentissement du solde des comptes spéciaux du Trésor, réduit à 16,3 milliards de dirhams contre 25 milliards de dirhams en 2023, ainsi que par l'augmentation des dépenses d'investissement de l'État, qui ont atteint 59,2 milliards de dirhams, contre 53,2 milliards de dirhams un an plus tôt, marquant une hausse de 11%.

Ainsi, les recettes ordinaires ont progressé de 11,4% pour atteindre 202,3 milliards de dirhams, tandis que les dépenses ordinaires ont évolué de 7,5% à 194,6 milliards de dirhams, dégageant un solde ordinaire positif de 7,63 milliards de dirhams. En conséquence, le taux de réalisation des recettes ordinaires s'établit à 65,3%, supérieur à celui des dépenses ordinaires, qui s'élève à 61,3%.

D'une part, l'évolution des recettes ordinaires s'explique par la hausse continue des recettes fiscales, qui atteignent 179,1 milliards de dirhams  contre 160,1 milliards de dirhams à fin juillet 2023, soit une augmentation de 11,9%. Cette croissance des recettes fiscales découle d'une progression de 13,5% de la fiscalité domestique et d'une hausse de 9,7% des recettes douanières, souligne VS.

De surcroît, les recettes non fiscales ont connu une évolution similaire de 7,8% à 23,2 milliards de dirhams, profitant de l’augmentation des recettes en atténuation des dépenses de la dette (4 MMDH contre 8,9 MMDH) et de la rentrée de 1,7 MMDH au titre de la privatisation et des produits de cession des Participations de l’Etat.

D’autre part, les dépenses ordinaires ont augmenté de 7,5%, principalement en raison de la hausse de 14,1% des intérêts de la dette, avec une envolée de 45,5% pour les intérêts de la dette extérieure. De leur côté, les dépenses d’investissement du budget général s’élèvent à 59,2MMDH à fin juillet 2024, contre 53,2 MMDH un an auparavant, en hausse de 11,3%, suite à l’accroissement des dépenses des charges communes de 13,9%.

Concernant la balance commerciale, le déficit s'est légèrement accru de 1,1% à fin juillet 2024, atteignant 169 milliards de dirhams. Cette évolution est principalement due à l'augmentation des importations de produits finis d'équipement, de demi-produits, et de produits finis de consommation. À fin juillet 2024, les importations ont totalisé 431,4 milliards de dirhams, tandis que les exportations ont progressé pour atteindre 262,4 milliards de dirhams.

Quoi qu’il en soit, les analystes de VS demeurent persuadés que les projections pour fin 2024 pourraient offrir de nombreuses opportunités de croissance pour le Maroc grâce notamment à deux leviers. D’abord, les récentes annonces relatives à l'organisation de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde 2030, combinées au lancement des aides directes au logement et à l'amélioration des conditions de financement pour les entreprises, devraient non seulement dynamiser le secteur du BTP et de l'industrie, mais également susciter une dynamique positive dans des secteurs connexes tels que l'immobilier, le tourisme, l'hôtellerie et les services.

Second levier : l'amélioration de la demande intérieure, tirée par la croissance progressive du pouvoir d'achat favorisée par la baisse de l'inflation, devrait s'accompagner d'une hausse de la Formation Brute de Capital (FBC) de 5,9% selon le HCP, soutenue par l'accélération des investissements en infrastructures, conformément aux différentes annonces depuis le début de l'année.
 
A. CHANNAJE

ALE Maroc-USA : Ce qu’en pense un think-tank US

L’accord de libre-échange (ALE) entre les Etats-Unis et le Maroc, conclu en 2004, reflète une relation de partenariat solide qui peut servir de catalyseur de croissance et d’inclusion économique en Afrique, souligne le think-tank américain «The Washington Institute for Near East Policy» (WINEP).

Grâce à cet accord, les échanges commerciaux entre les deux pays ont plus que quadruplé, relève le centre de recherche dans une analyse signée Sabina Henneberg qui souligne aussi l’importance de l’ALE dans la consolidation du partenariat stratégique maroco-américain au plan politique. L’analyste a évoqué à cet égard la confirmation par l’Administration du président Joe Biden de la décision prise par l’Administration de son prédécesseur Donald Trump reconnaissant la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses provinces du Sud.

Cette position sera maintenue quel que soit le vainqueur des élections présidentielles américaines en novembre prochain, indique l’experte qui fait état de la dynamique internationale sur ce dossier avec la récente décision de la France soutenant la souveraineté du Maroc sur son Sahara.



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