L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



International

Union Européenne : Les tensions montent en l'absence d'accord


Lundi 20 Juillet 2020

Incapables de trouver de compromis sur un plan de relance post-coronavirus massif après deux jours de sommet, les 27 dirigeants de l’UE jouent les prolongations.



Union Européenne : Les tensions montent en l'absence d'accord
Le président du Conseil européen Charles Michel a réuni après le dîner le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, ainsi que les dirigeants des quatre «frugaux» - Pays-Bas, Autriche, Suède et Danemark - et de la Finlande.

La rencontre «a été très dure», a confié une source européenne.Le duo franco-allemand a quitté la réunion, laissant les autres dirigeants poursuivre la discussion. Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont ensuite retrouvés à l’hôtel pour continuer à parler. Avec l’Italien Giuseppe Conte, ils prévoient de rencontrer Charles Michel dimanche matin à 9H30, selon une source diplomatique.

«Pendant deux jours, ils (Mme Merkel et M. Macron, ndlr) ont mené conjointement toutes les consultations avec leurs partenaires dans un esprit d’unité et de compromis», mais «ils ne pouvaient toutefois pas accepter un manque d’ambition européenne», a expliqué une source diplomatique française. Paris et Berlin refusent en effet de «descendre en dessous de la barre des 400 milliards» pour la partie subvention du plan de relance (contre 500 milliards initialement proposés), a-t-on souligné, alors que les frugaux préféreraient que l’aide prenne plutôt la forme de prêts (donc à rembourser).

Une proposition chiffrée révisée doit être mise à négociation dimanche pour la reprise des discussions. Chef de file des frugaux, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a assuré ne «pas avoir entendu d’ultimatum» d’Angela Merkel et Emmanuel Macron lors de la réunion après le dîner et a assuré que l’atmosphère s’était améliorée. «Des progrès ont été faits sur un certains nombres de sujets. Nous devons continuer demain (dimanche, ndlr) pour arriver à quelque chose», a-t-il déclaré devant des journalistes. Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, a pour sa part estimé dans un tweet que «le chemin à parcourir demain (dimanche, ndlr) reste long».

L’unanimité des Etats membres étant requise, un compromis est particulièrement difficile sur le plan de relance, adossé au budget à long terme de l’UE (2021-2027) de 1.074 milliards d’euros.

«Même bateau»

M. Michel avait lancé les discussions samedi sur la base d’une proposition révisée offrant davantage de gages aux pays les plus réticents à l’idée de ce plan de 750 milliards d’euros financé par un emprunt commun, Pays-Bas en tête.

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte, à sa sortie du dîner, a fait part de son mécontentement sur l’avancée des discussions. «Nous sommes tous dans le même bateau. Nous serons tous vainqueurs ou tous vaincus», a-t-il déclaré à des journalistes. Il avait un peu plus tôt dans la journée déploré que «les Pays-Bas et autres frugaux ne comprennent pas la nécessité d’une réponse forte».

La journée de vendredi s’était déjà achevée dans une grande tension face à l’inflexibilité des Pays-Bas. Au fil des négociations, des concessions ont été faites pour tenter d’amadouer les récalcitrants.

Le plan de relance, inspiré d’une proposition d’Angela Merkel et Emmanuel Macron, prévoit toujours un montant de 750 milliards d’euros, mais la répartition entre prêts et subventions reste au coeur des négociations.

En contrepartie d’une hausse de la part des prêts, la part de subventions réservée directement aux Etats pour leurs plans de réformes serait augmentée.Pour tenter d’apaiser Mark Rutte, soucieux de garantir la bonne utilisation des fonds et qui demande à ce titre que leur validation soit faite à l’unanimité des Etats membres, Charles Michel a par ailleurs proposé un mécanisme d’urgence.

Il permettrait à un pays qui aurait des réserves sur le plan de réformes présenté par un autre Etat, en contrepartie de ces aides, d’ouvrir «dans les trois jours» un débat à 27.

Les Etats du sud craignent que cela ne les oblige à se soumettre à un programme de réformes (marché du travail, retraites...) imposé, comme à la Grèce par le passé.

Outre ces sujets délicats, d’autres promettent encore de peser sur les discussions, en particulier la question de lier le versement des aides européennes au respect de l’Etat de droit, qui hérisse Budapest et Varsovie, au menu du dîner de samedi.








🔴 Top News