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Actu Maroc

Une baisse inégale des prix du diesel et de l’essence

Marché pétrolier


Rédigé par A. CHANNAJE Mardi 17 Mars 2020

Les prix du carburant dans les stations-service sont en baisse. Le prix du gasoil recule de 90 centimes à 1 DH, alors que celui de l’essence de 95 centimes à 1,07 DH.



Une baisse inégale des prix du diesel et de l’essence
Bonne nouvelle pour les automobilistes. Les prix à la pompe au Maroc suivent enfin la chute vertigineuse des cours du brut sur le marché international, qui ne dépassent pas les 30 dollars le baril. Une chute sans précédent qui ne s’était pas observée depuis les années 90. Elle est due à deux facteurs majeurs : Coronavirus et refus de la Russie de baisser la production du pétrole lors d’une réunion de l’OPEP le 6 mars pour atténuer l’impact du Covid-19 sur le marché du pétrole.

Une nouvelle baisse des prix des carburants a été en effet appliquée depuis lundi 16 mars, avec une légère différence selon les sociétés de distribution. Ainsi, pour le gasoil, les prix ont reculé de 90 centimes à 1 DH. Pour l’essence, la baisse est de 95 centimes à 1,07 DH. Cette baisse des prix à la pompe, comme déjà souligné, intervient après une baisse de 30% environ, il y a une dizaine de jours, des prix du pétrole sur le marché mondial, après la décision de l’Arabie Saoudite de réduire unilatéralement les prix, après que l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et Moscou n’aient pas arrivé à se mettre d’accord sur la réduction de la production. A cette époque, cette chute des prix ne s’est pas reflétée sur les prix du carburant au Maroc.

Force est de noter toutefois qu’à l’heure où nous mettions sous presse, cette baisse des prix à la pompe n’était pas générale dans certains quartiers de Rabat-Salé où quelques stations-service n’ont pas encore procédé à la révision des prix, sous prétexte qu’elles n’ont pas encore été avisées par leurs sociétés de distribution. « Les prix demeurent inchangés, car nous ne sommes pas encore informés des prix à  appliquer de la part de notre société », nous déclare un chef d’une station-service à Salé.

« J’ai fait le plein ce lundi matin dans la station-service où je me rends souvent avec le même prix qui est de 9,05 DH le litre. D’ailleurs, même s’il y aura une baisse dans les prochains jours, je ne crois pas qu’elle sera consistante », nous souligne un chauffeur d’un petit taxi à Rabat.

Le prix du gasoil ne devrait pas dépasser les 7,30 DH le litre

A ce sujet, il y a lieu de souligner, de l’avis des experts économiques marocains, que le prix du gasoil ne devrait pas dépasser les 7,30 DH le litre, contre près de 8 DH affiché depuis lundi 16 mars. Ils estiment même que les prix à la pompe au Maroc, même si les cours du pétrole sur le marché international continuent de baisser, ne vont pas connaître une baisse importante.

« Le prix du baril sur le marché international est à 30 dollars, alors que le prix à la pompe est d’environ 8 DH. C’est illogique. Dans ce contexte international, les prix devraient être aux alentours de 6 DH le litre. Le prix à la pompe reste exagéré au Maroc », estime un automobiliste.

A la lumière de ces déclarations, il s’avère que les Marocains sont persuadés que les prix du carburant
ne connaîtront pas, encore une fois, des baisses consistantes. Et ce, même si les cours du brut poursuivent leur tendance baissière sur le marché mondial. « Les prix du pétrole sont toujours en faveur des pétroliers et jamais en faveur des consommateurs », a ainsi déclaré Houcine Yamani, Secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et du gaz affilié à la CDT, à un confrère arabophone.

Faut-il rappeler, dans ce contexte, que le Conseil de la Concurrence, dans ses griefs formulés entre mi-novembre 2016 et fin novembre 2018, a déjà reproché au Groupement des Pétroliers du Maroc (GPM) « des pratiques restrictives à la concurrence ». « Il est clair qu’il y a bien une concertation collective », est-il souligné.

Selon le Conseil de la Concurrence, les problèmes du marché des hydrocarbures sont principalement dus à une libéralisation mal préparée. Le Conseil de la Concurrence estime que la dynamisation de la concurrence sur le marché des hydrocarbures ne pourra pas se réaliser en agissant uniquement sur le segment aval du marché à travers la réglementation des prix de détail et des marges.

Dans une note, publiée en février dernier, le Conseil considère, par ailleurs, les niveaux des marges de profit des pétroliers comme excessifs, au regard de l’article 4 de la loi 101-12.
 
A. CHANNAJE