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Un tabou tombe, d’autres devraient suivre


Rédigé par Anass MACHLOUKH le Mercredi 5 Mai 2021



Alors que le chantier de la légalisation du cannabis continue son périple législatif, la Commission de l’Intérieur à la Chambre des Représentants est le théâtre d’une révolution majeure dans le paradigme politique marocain. Si, auparavant, seuls le Parti de l’Istiqlal et le PAM osaient aborder cette question qui était un tabou absolu, aujourd’hui, tous les représentants de la Nation, hormis ceux relevant du PJD, ont montré un nouveau visage, menant des débats impétueux, décomplexés et audacieux au sein de l’Hémicycle où la parole sur l’usage légal de cette plante, qui envahit les terres du Nord du Maroc, s’est libérée. Le message que l’on retient de ces débats sans langue de bois est clair comme l’eau de roche : il est anormal qu’on proscrive la culture d’une plante qui fait la richesse du pays, alors qu’on autorise le tabac, ainsi que les cultures qui servent à la fabrication du vin et des spiritueux. D’autant plus que les barons de la drogue demeurent les principaux gagnants du statu quo au détriment des cultivateurs du chanvre. Il est donc temps de laisser l’hypocrisie derrière, ranger les arguments moralistes et penser à la prospérité de l’économie nationale et d’une population noyée dans la précarité, car il y a beaucoup à gagner. Pour ne prendre que l’exemple des marchés espagnol, hollandais, allemand et anglais, ils pourraient générer un chiffre d’affaires dépassant les 25 milliards de dollars/an à l’horizon 2028, soit plus que les recettes de l’agriculture, améliorant ainsi les conditions de vie de quelque 400.000 agriculteurs qui vivent du chanvre, dont 60.000 familles. Il est vrai qu’il reste quelques points épineux à régler, notamment le rôle de l’Agence de régulation, dont le périmètre n’est pas encore bien clairement tracé, surtout en matière de gestion des agriculteurs, ou encore sa localisation, qui est tout aussi importante, et qui devrait, selon certaines voix locales, respecter le principe de régionalisation avancée, sans oublier le volet juridique qui requiert également un « brainstorming » national. Cependant, avec la bonne volonté politique, le Maroc est capable de relever le défi, du fait que le très complexe dilemme du tabou sur le cannabis est derrière nous. Peut-être que d’autres suivront !



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