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UE-Brexit : Des progrès prochains et des challenges énormes


Mercredi 16 Décembre 2020

Il existe peut-être une «voie étroite» vers un accord, mais les challenges sont si gros qu’ils pourraient l’obstruer.



UE-Brexit : Des progrès prochains et des challenges énormes
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait état, mercredi, de progrès dans les négociations avec Londres sur l’après-Brexit, ajoutant que les prochains jours seraient cruciaux.

«En l’état actuel, je ne peux pas vous dire s’il y aura un accord ou non. Mais je peux vous dire qu’il y a maintenant un chemin vers un accord. Ce chemin est très étroit, mais il existe», a-t-elle déclaré devant le Parlement européen à Bruxelles. «Nous avons trouvé un moyen d’avancer sur la plupart des questions mais deux sujets restent en suspens : les règles de concurrence équitables et la pêche. Je suis heureuse d’annoncer que les questions liées à la gouvernance ont désormais été largement été résolues. Les prochains jours seront décisifs», a ajouté la cheffe de l’Exécutif européen. «Sur la pêche, la discussion est toujours très difficile. On a parfois l’impression que nous ne serons pas en mesure de régler ces questions», a encore estimé Ursula von der Leyen, tout en promettant de continuer à négocier.

Mais il n’y a pas que le secteur de la pêche qui coince. Avec le Brexit, la menace d’un chaos dans les transports pointe à l’horizon.

Tunnel sous la Manche fermé
Dans un article du Journal du Dimanche, du fait d’un «non deal» avec le Royaume-Uni, l’Union européenne devrait se préparer à limiter le grand désordre des avions cloués au sol, et des routiers bloqués à cause de la paralysie du tunnel sous la manche.

A titres d’exemple un million et demi de pièces détachées attendues sont actuellement «coincés dans les eaux» en attendant d’être débarquées à Felixstowe en Angleterre, le plus grand port du pays pour les conteneurs. L’engorgement des infrastructures à cause des stocks établis par les industriels avant le changement de régime douanier et le grand saut hors de l’Union européenne en est la cause principale. Même topo à Southampton (sud) et à London Gateway, dans l’estuaire de la Tamise, tandis qu’à Douvres (sud-est), les embouteillages s’étendaient ces derniers jours sur des kilomètres.

Maintenir une connectivité malgré le no dea
Dans le but d’éviter de tels désagréments – aggravés par la pandémie de coronavirus – que la Commission européenne a présenté jeudi un ensemble de mesures d’urgence pour les transports. En absence d’accord avec le Royaume-Uni, les échanges seront régis au 1er janvier 2021 par les règles ordinaires de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de taxes, de quotas et de formalités administratives.

L’objectif est donc de maintenir une connectivité dans les secteurs routier, ferroviaire, aérien pendant six mois afin d’amortir le choc – sous couvert d’une réciprocité de la part de Londres et du respect des normes européennes par les entreprises britanniques, lit-on dans l’article du JDD. Le ministère britannique des Transports a réagi la semaine dernière en assurant que le Royaume-Uni et l’Union européenne avaient un «intérêt commun» à maintenir services.

Avions cloués au sol
En cas de no deal, «le trafic aérien entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni sera interrompu», précise le document de la Commission européenne. Bruxelles propose donc de prolonger les certificats de sécurité des avions pour éviter que les flottes européennes restent au sol.

Les transporteurs aériens britanniques pourront également «traverser le territoire de l’Union sans atterrir et faire des escales sur le territoire de l’Union à des fins non liées au trafic», autrement dit pour faire le plein de kérosène. Seuls les vols décollant au Royaume-Uni ou atterrissant dans un pays européen et vice-versa seront autorisés. Les compagnies britanniques comme British Airways proposant des vols entre deux villes européennes, par exemple Lyon et Nantes, ne pourront plus opérer ce type de prestation.

La situation est plus ou moins la même pour le transport routier, où «les services de bus réguliers à destination et en provenance du Royaume-Uni devraient être interrompus» faute d’accord. Pour limiter les dégâts, la Commission propose un «règlement couvrant la connectivité de base» à la fois pour le fret routier et le transport de passagers en voiture ou en autobus.

Cela n’empêchera pas les contrôles et les perturbations qui en engendrant. Pour les trains Eurostar, la France a été «habilitée à négocier, signer et conclure un accord international avec le Royaume-Uni» afin de maintenir le service mais pour deux mois seulement.

Ces mesures de continuité s’appliqueraient en cas de no deal mais aussi en cas d’accord conclu à la dernière minute. «En pratique, on se dirige vers un accord qui, s’il était conclu à la dernière minute, nécessiterait une ratification à la majorité du Parlement européen et l’approbation à l’unanimité du Conseil européen», souligne-t-on à la Commission. Dans ce cas, six mois seraient suffisants pour se projeter dans la future relation du couple euro-britannique. 

Encadré

L’euro monte face à la livre et au dollar
L’euro montait mardi face à la livre britannique et au dollar, le billet vert souffrant de la politique monétaire ultra-accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed). L’euro gagnait 0,20% face à la livre, à 91,33 pence pour un euro, et 0,12% face au dollar, à 1,2158 dollar pour un euro. Le taux de chômage au Royaume-Uni, à 4,9% sur les trois mois achevés fin octobre, s’inscrit en légère hausse par rapport à septembre et en nette hausse sur un an. Les cambistes suivent également les négociations entre Bruxelles et Londres sur un accord commercial post-Brexit, alors que la fin de la période de transition approche à grands pas. Outre-Atlantique, le Dollar index, qui compare le billet vert aux autres grandes devises, évoluait proche de ses plus bas en deux ans et demi.

Des élus démocrates et républicains du Congrès ont présenté lundi une proposition commune de plan d’aide économique aux Américains affectés par la crise provoquée par la pandémie de Covid-19. La Fed se réunira mardi et mercredi et pourrait agir sur les marchés obligataires pour éviter une hausse des taux à long terme, ce qui pèserait sur l’attractivité du dollar.



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