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International

Tunisie : Poursuite de troubles nocturnes dans plusieurs villes


Mardi 19 Janvier 2021

Un calme prudent régnait dans les gouvernorats tunisiens, après quatre nuits de violents affrontements
entre les unités de sécurité et un certain nombre de jeunes.



Tunisie : Poursuite de troubles nocturnes dans plusieurs villes
Des heurts ont éclaté pour la quatrième nuit consécutive dans plusieurs villes de Tunisie, où des jeunes ont pris pour cible la police mobilisée pour faire respecter le couvre-feu lié à la pandémie de coronavirus et qui a répliqué avec des gaz lacrymogènes.

A Tunis, quelques centaines de jeunes ont jeté des pierres et quelques cocktails Molotov sur des policiers déployés en force, notamment dans plusieurs quartiers populaires dont la vaste cité d’Ettadhamen située en périphérie de la capitale. Les forces de l’ordre ont tiré d’importantes quantités de gaz lacrymogènes.

A Sfax, deuxième plus grande ville du pays, des protestataires ont incendié des pneus et coupé des routes, a constaté un correspondant de l’AFP.

Des heurts ont également eu lieu à Gafsa, où les habitants protestaient contre la destruction par les autorités d’un point de vente informel, a indiqué un autre correspondant. 

Des échauffourées ont également éclaté au Kef, à Bizerte (nord) et Kasserine (centre-ouest), à Sousse et Monastir (centre-est), selon des médias locaux.

Le ministère de l’Intérieur, qui avait annoncé lundi plus de 600 arrestations, n’était pas en mesure à ce stade de détailler les arrestations et dégâts survenus dans la nuit de lundi à mardi.

Ces heurts ont éclaté au lendemain du dixième anniversaire de la révolution qui a chassé du pouvoir Zine el Abidine Ben Ali et son régime policier, alors que la pandémie de coronavirus a exacerbé une profonde crise sociale en Tunisie.

Rejet de la détérioration de la situation économique 
L’armée a été déployée dans plusieurs provinces en prévision de toute urgence, comme l’a confirmé, le porte-parole officiel du ministère de la Défense nationale, Mohamed Zakri.

Et si certains, à l’instar des autorités de sécuritaires, qualifient les derniers évènements d’«émeute et de chaos», d’autres y voient des manifestations populaires exprimant un rejet de la détérioration de la situation économique du pays et de la lassitude face aux promesses des politiciens.

La Tunisie a connu un confinement général de quatre jours qui s’est achevé dimanche pour tenter d’endiguer une flambée de cas de Covid-19. Un couvre-feu à 20 heures est en vigueur depuis octobre.

Le politologue tunisien Salah al-Din al-Jurshi qualifient les derniers événements tunisiens d’accumulation de la crise politique précédente, en particulier l’aggravation de la situation économique et sociale, dont les effets sont devenus mauvais et généralisés sur les citoyens.

Al-Jurashi craint que le conflit et l’état de colère débordent de l’encadrement politique et civil des grandes organisations et passent au niveau des réactions de rue, ce qui signifie pour lui, l’implication des gangs marginalisés et des gangs soi-disant organisés et non organisés.  

Al-Jorshi appréhende aussi que les événements soient exploités à escient par les parties en conflit à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement, ce qui aggravera l’état d’erreurs, le manque de compréhension et le manque d’unité pour sortir de l’impasse et établir un dialogue sérieux sur ses moyens et ses résultats.»

Ennahda appelle à l’unité
Lundi, le mouvement «Ennahda» a appelé le peuple tunisien à s’unir face aux actes de sabotage en cours, et a exhorté les blocs parlementaires à mettre fin aux tensions et rivalités, compte tenu des circonstances dans lesquelles le pays traverse. 

Depuis jeudi, la capitale, Tunis, et d’autres gouvernorats, ont été témoins de manifestations nocturnes, entrecoupées d’affrontements avec des agents de sécurité, sur fond de rejet du couvre-feu imposé dans le cadre des mesures de lutte contre le virus «Corona». Dans un communiqué, le Conseil d’Ennahda Shura a exprimé sa préoccupation face aux événements que le pays traverse la nuit, qui sont témoins «d’attaques contre des propriétés privées et publiques, de pillage et de sabotage d’institutions administratives et commerciales».

Kaïs Saïed: non à l’instrumentalisation des jeunes
Le président tunisien, Kaïs Saïed a mis en garde lundi contre toute «instrumentalisation» de la misère et de la pauvreté des jeunes dans les troubles, assurant que «ceux qui manipulent les jeunes et bougent dans les ténèbres, ont pour objectif de semer le chaos et non pas de répondre aux revendications des tunisiens», rapporte l’agence TAP. Le chef de l’Etat tunisien qui s’est rendu dans la banlieue de Tunis, a souligné dans un communiqué que «la gestion des affaires publiques n’est pas tributaire de la création des alliances et des manœuvres politiques, mais elle repose plutôt sur des valeurs morales et des principes constants», ajoutant que le chaos ne peut en aucun cas servir les intérêts du pays.

Par ailleurs, le président Saïed a, dans une allocution prononcée, devant un groupe de citoyens de la région, «réaffirmé le droit du peuple tunisien à l’emploi, à la liberté et à la dignité nationale, appelant à ne pas porter atteinte à l’honneur des personnes, ni à leur intégrité physique et leurs biens», selon la même source. 

Cette visite intervient dans un contexte tendu marqué par des émeutes nocturnes, accompagnées par des actes de violence et des heurts entre des groupes de jeunes et les forces de l’ordre. Ces émeutes ont éclaté, depuis le 14 janvier, dans plusieurs régions du pays, en dépit du couvre-feu.








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