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International

Tunisie: La police disperse des migrants installés devant le siège du HCR


Rédigé par L'Opinion Mercredi 12 Avril 2023

La police a utilisé des gaz lacrymogènes mardi pour disperser une centaine de demandeurs d'asile et migrants africains qui campaient devant le siège du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) à Tunis.



Installés dans un camp improvisé de tentes, sans toilettes ni eau pour se laver, ces ressortissants d'Afrique subsaharienne, cherchant pour la plupart à être évacués vers des pays tiers, étaient à cran après la suspension par le HCR de l'examen de leurs dossiers, selon des témoins, rapporte l'AFP.

Ils ont érigé des barricades devant le bâtiment onusien, avant une intervention musclée de la police. Des altercations ont aussi opposé quelques riverains à certains ressortissants subsahariens, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Famoussa Koita, un Malien détenteur du droit d'asile, a affirmé que certains de ces migrants se trouvaient en Tunisie "depuis plus de deux ou trois ans et n'ont toujours pas été appelés par le HCR" qui "a beaucoup de dossiers à traiter".

Sur sa page Facebook, le HCR en Tunisie a précisé le 3 avril avoir stoppé "toutes les activités d'enregistrement et de pré-enregistrement du 31 mars au 17 avril en raison d'une migration du système d'enregistrement et d'identité". Une suspension "temporaire" qui concerne "toutes les opérations du HCR dans le monde".
 
Dispersion des migrants par la force
 
Le porte-parole du ministère tunisien de l'Intérieur, Faker Bouzghaya, a affirmé à l'AFP que la police était intervenue "à la demande du HCR" et que 80 migrants avaient été interpellés, dont 30 placés en garde à vue.
Ils "bloquent le passage", les riverains ne "peuvent plus sortir de chez eux", a affirmé un habitant du quartier, Elyes Ben Zakour, selon lequel cette situation dure "depuis plus de 25 jours".

Après la dispersion des migrants, un journaliste de l'AFP a pu voir des vitres du bâtiment du HCR et des caméras de surveillance cassées ainsi que des équipes de la municipalité en train de démanteler les tentes et de jeter les affaires des migrants.

Dans une lettre ouverte, un groupe de demandeurs d'asile et migrants d'une quinzaine de pays subsahariens a expliqué qu'ils s'étaient "réfugiés" près du HCR après avoir "été chassés" de plusieurs villes de Tunisie, suite à un discours en février du président Kais Saied pourfendant l'immigration clandestine.

"La Tunisie n'est pas sûre et nous ne pouvons plus rester ici", ont-ils écrit, demandant à être "évacués immédiatement vers tout autre pays sûr qui nous accepte et nous respecte en tant qu'être humain".

Pour sa part, l'agence onusienne a commenté ces incidents, par le truchement d'un communiqué consulté par Anadolu, soulignant que quelque 200 réfugiés, demandeurs d'asile et migrants ont commencé il y a trois semaines un sit-in devant ses bureaux à Tunis, demandant leur évacuation vers des pays tiers.
 
Enquête judiciaire ouverte par le parquet de Tunis
 
Le HCR a souligné que la situation est devenue plus tendue le 30 mars, lorsque des manifestants ont bloqué l'accès à l'entrée principale de l'agence et empêché d'autres réfugiés et demandeurs d'asile d'accéder aux services dont ils ont besoin à l'intérieur des locaux.
L'agence onusienne a appelé à mettre fin à toutes les formes de violence, demande instamment une désescalade des tensions afin que la situation ne s'aggrave pas davantage
Le ministère de l’Intérieur tunisien a annoncé, mercredi, l'arrestation de 80 migrants subsahariens suite à une plainte déposée par le haut-commissariat des réfugiés (HCR) après les actes violents perpétrés par ces derniers aux Berges du Lac à Tunis.

Armés de projectiles, de bâtons, de barres de fer et de bouteilles de gaz, des migrants subsahariens avaient tenté, mardi, de faire intrusion au siège de l'agence onusienne.
De son côté, le parquet près le Tribunal de première instance de Tunis a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire à l’encontre des migrants subsahariens interpellés pour tentative d’intrusion dans une installation diplomatique, en lui portant des dommages, et pour agression d’une extrême violence, contre un fonctionnaire public lors de l’accomplissement de ses fonctions, et atteinte au bien d’autrui.

Heurts entre forces de l’ordre et migrants à Tunis

Depuis plusieurs mois, les demandeurs d’asile observaient un sit-in devant l’agence onusienne pour exiger leur évacuation de Tunisie par l’ONU. À ces demandeurs d’asile s’ajoutent les migrants subsahariens en situation irrégulière qui sont venus protester contre la dégradation de leur situation.

Selon le site d’information « Business News » qui cite un ancien député du courant démocrate, Majdi Karbai, le sit-in des demandeurs d’asile a fait l'objet d'une intervention policière musclée, avant que la situation ne dégénère.

La radio privée Mosaïque Fm, a indiqué de son côté, que les migrants ont agressé des passants et vandalisé des voitures pour protester contre ce qu’ils ont qualifié d'indifférence du UNHCR à l’égard de leur demande. Il s’ensuivit une intervention de la police qui a fait usage de gaz lacrymogène et pourchassé les migrants dans les rues du quartier résidentiel.
Les mêmes sources font état de plusieurs interpellations de migrants par la police tunisienne.

Ces heurts interviennent près de deux mois après les propos jugés « racistes » du président tunisien, Kaïs Saïed, à l’endroit des migrants subsahariens. Saïed avait évoqué des «  masses incontrôlées et des hordes de migrants clandestins » en provenance de l’Afrique subsaharienne avec comme objectif de « transformer la composition démographique de la Tunisie ».

Quelque 21.000 Subsahariens sont, selon les chiffres officiels, présents en Tunisie, (pays qui compte douze millions d’habitants, ndlr), la plupart sont en situation irrégulière.








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