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Transport scolaire : Solution ou problème de plus ?


Samedi 19 Septembre 2020

Pour les quelques écoles qui opèrent toujours en mode présentiel, le recours aux bus de transport scolaire est toujours d’actualité. Avec le tumulte quotidien du trafic routier, un trajet vers et depuis l’école peut se transformer en un véritable calvaire.



Transport scolaire : Solution ou problème de plus ?
Alors que le ministère de l’Education nationale a évoqué un protocole sanitaire strict, tenant compte du respect des mesures préventives, les bus scolaires provoquent l’inquiétude de certains parents.
 
Dans un contexte caractérisé par la hausse des contaminations, la question se pose : comment, lesdits bus vont-ils opérer pour faire respecter les gestes barrières, particulièrement la distanciation physique, or, depuis longtemps, les problèmes liés aux transports scolaires suscitent l'indignation du fait qu'ils sont souvent chargés à outrance. 
 
Ecoles prêtes à relever le défi 
 
Contactées par L’Opinion, certaines écoles privées nous ont expliqué que le nombre d'enfants qui embarquent régulièrement dans les bus scolaires a chuté depuis le début de la pandémie en raison du E-learning.
 
Concernant l’année académique 2020-2021, la directrice d’un établissement scolaire à Rabat déclare que « pour le moment, les élèves qui ont opté pour le présentiel ne bénéficient pas de transport scolaire, car nous sommes toujours en cours d’examen des mesures à prendre pour empêcher la propagation du nouveau coronavirus ». Et d’ajouter que « nous utilisons le système de rotation, c’est-à-dire que ceux ayant cours le matin ne reviennent pas l’après-midi. Les arrivées et départs sont particulièrement étudiés pour limiter au maximum les regroupements aussi bien des élèves que des parents ».
 
De plus, précisa-t-elle, « il y a beaucoup de parents qui hésitent à envoyer leurs enfants à l’école. La preuve est que pour la petite et la moyenne sections, les élèves ne viennent pas, la classe est presque vide ». Cela dit, elle note que « seulement 50% ou même moins de l’effectif des élèves seront à bord des bus. Autrement, nous serons dans l’obligation d’augmenter le nombre des bus ».
 
Quant à l’école M.W, qui a déjà lancé ce service, elle souligne, en l’occurrence, qu'ils ont « étudié toutes les modalités applicables au transport scolaire. Mises à part les mesures préventives qui sont obligatoires, chaque élève aura sa place désignée dans l’autobus, place qu’il conservera tout le long de l’année ».
 
Selon les dires d’un responsable de cette école, la meilleure façon de prévenir la propagation de la Covid-19 dans les bus scolaires est de s'assurer que tout le monde porte des masques. Ces derniers, non seulement minimisent le nombre de gouttelettes qui s’échappent, mais ils ralentissent celles qui ne sont pas arrêtées et réduisent la distance qu’elles peuvent parcourir. Pour cette raison, il serait idéal d'interdire la consommation de nourriture et de boissons à bord des bus.
 
Le ministère de tutelle a tranché 
 
Selon une source au ministère de l’Education nationale, « un large éventail de stratégies a émergé pour réduire les risques de contracter la Covid-19, et ce, est déjà prévu dans le protocole sanitaire émis par le ministère de tutelle. Il s’applique aussi bien pour les classes que pour les transports scolaires ».
 
Elle poursuit qu’« il est désormais obligatoire aux chauffeurs et aux élèves de porter le masque sanitaire, outre l’aération des fenêtres et la stérilisation de tous les coins de l’autobus entre chaque trajet, notamment les sièges», ajoutant que « certaines écoles n’ont pas les moyens budgétaires pour appliquer les dispositions du protocole sanitaire et donc elles ne proposent pas ce service cette année».
 
Perspectives des parents : Entre accord et désaccord  
 
Après plusieurs mois de scolarité en dents de scie et de retard accumulé suite aux faibles acquis scolaires, faute de moyens technologiques (télé-enseignement, soutien de la famille, activités pédagogiques, etc.), 80% de parents ont opté pour l’enseignement présentiel, en vue de s’assurer que leurs enfants peuvent atteindre les objectifs requis avant de passer à un autre niveau.
 
Confuse et soucieuse pour la sécurité sanitaire de ses deux enfants, N.N déclare que « cette année, l’idée du transport scolaire ne me convient guère. Je crains que les enfants n’aient pas assez de distanciation physique dans les bus. Pour moi, c’est hors de question d’admettre de passer 40 minutes ou plus dans un espace fermé ». Cette mère a également déclaré « qu’elle pense qu’il n’y aurait pas assez de temps pour nettoyer correctement les autobus ».
 
« Personnellement, je préfère accompagner moi-même mon fils à l’école au lieu de le laisser partir à bord du bus scolaire où il est difficile de respecter les gestes barrières », affirme A.M.
 
Contrairement à R.M qui explique que « j’ai déjà souscrit à ce service et j’ai la pleine confiance en l’école où est inscrit mon enfant. Je n’ai pas le moindre doute vis-à-vis des mesures préventives mises en place. Ajouter à cela que je n’ai pas le temps pour m’occuper du transport de mon fils, le matin à la rigueur je peux le faire mais jamais le soir ».