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Transport aérien : Air Mano, la compagnie qui voulait voler haut


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 18 Mai 2020



Transport aérien : Air Mano, la compagnie qui voulait voler haut
Peut-on parler d’un projet mort-né s’agissant d’Air Mano, et qui tire son nom du fleuve Mano ? Cette compagnie aérienne que voulaient mettre sur pied quatre pays de l’Afrique de l’Ouest (regroupant la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia, et la Côte d’Ivoire). En effet, depuis sa relance en 2013, le projet de création de cette entité demeure à l’état de gestation.

Pourtant, l’initiative de ce transporteur communautaire, qui a refait surface il y a 7 ans, est l’émanation de la volonté des chefs d’États de l’Union du fleuve Mono, une organisation régionale ouest-africaine, créée en 1973, mise en hibernation, puis relancée en mai 2004 par ces Etats. Nous sommes en 2020, ce projet n’arrive toujours pas à voir le jour alors que la nécessité d’une telle compagnie est et demeure d’actualité avec Coronavirus. Certains analystes parlent de malédiction.

En effet, une étude de faisabilité avait été commandée par l’organisation auprès du cabinet anglais Macaw Management Ltd (puis Mango Aviation Services) et African Environmental Consulting Group Ltd (AECG). En mai 2014, les deux structures ont rendu leur travail qui était assorti d’un plan d’affaires détaillé pour la future compagnie aérienne.

Malheureusement, l’épidémie d’Ebola donna un gros coup de frein à ce projet.En octobre 2018, quelques émissaires de l’Union du fleuve Mano avaient conclu à Conakry, un protocole d’accord avec le ministère guinéen des Transports pour l’établissement d’une compagnie aérienne des pays membres à des fins de coopération et d’intégration. Mais le projet ne décolle toujours pas.

Des exemples en cascade

En Afrique, des projets pareils n’ont jamais vu le jour sur le continent après qu’ils aient été initiés par les dirigeants. Mais de la volonté à la concrétisation, l’écart a bien souvent été énorme, doit-on se rendre à l’évidence. C’est le cas d’Air Cemac dont un somptueux siège avait été inauguré à Brazzaville en 2013, un budget de lancement fixé et un directeur général nommé. Mais hélas, la compagnie virtuelle n’a jamais pris les airs. Sa liquidation a été actée le 3 août 2018 à Douala au Cameroun au cours de la réunion des ministres des Transports des six États membres.

Plus récemment, Air Sahel a été voulue et décidée par les chefs d’État du G5 Sahel(Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad)lors du Sommet de novembre 2015. Cinq ans plus tard, le projet est encore à l’étape d’évaluation de l’étude technico-économique et financière, alors que le G5 Sahel ambitionnait de lancer cette compagnie en février 2017. Coronavirus pourrait-il servir de déclic pour qu’enfin l’intégration africaine soit une réalité au-delà des conjonctures politiques ou économique, et par suite le continent soit relié par terre, mer et air. Le débat sur Air Mano vient d’être lancé en espérant que cette fois-ci sera la bonne.

Wolondouka SIDIBE








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