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Actu Maroc

Tindouf : Les enlèvements sont devenus le lot quotidien des séquestrés


Rédigé par Rime Taybouta Mercredi 3 Mai 2023

Après avoir dénoncé les pratiques de corruption et la dictature du front séparatiste "Polisario", FORSATIN confirme l'enlèvement de Salim Maa El-Aïnayn Al-Souwaid, activiste et porte-parole de la jeunesse protestant contre le détournement d’aides destinées aux populations séquestrées.



Depuis plus d’une année, les séparatistes du Front du Polisario font des descentes musclées dans les foyers des populations séquestrées dans les camps de Tindouf qui, en prise avec la précarité, ne se lassent pas de dénoncer la dictature polisarienne. Le Forum de soutien des autonomistes de Tindouf (FORSATIN), qui suit de près ces événements, a notifié, lundi, la disparition « mystérieuse » de Salim Maa El-Aïnayn Al-Souwaid, activiste et porte-parole de la jeunesse protestant contre le détournement d’aides destinées aux populations séquestrées, accusant les milices d’avoir orchestré son enlèvement.
 
Le forum note que ces dernières l’ont enlevé après lui avoir tendu une embuscade, en compagnie de sa famille, alors qu’ils étaient en voiture sur la route reliant les camps à Tindouf.  La même source a souligné que le détenu est celui-là même qui est apparu dernièrement dans une vidéo qui a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux, montrant un camion-citerne transportant des carburants destinés à la vente illégale à la frontière algéro-mauritanienne. Pour rappel, des jeunes des camps avaient pris les devants pour compromettre cette opération de trafic, tout en filmant l’interception de la cargaison.
 
La révélation de ces pratiques, selon FORSATIN, a provoqué « un scandale au sein de l’administration et  un soulèvement de la tribu les Rguibates-Bouihates après l’agression d'un de ses fils et l'arrestation de 11 autres, ce qui a dégénéré en une confrontation directe entre les populations et la gendarmerie répressive».

Début avril, la répression systématique du Polisario a suscité de violents affrontements entre des jeunes révoltés et les milices séparatistes. Une foule a pris d’assaut le siège de la soi-disant gendarmerie au camp de « Dakhla », qui se trouve à une centaine de kilomètres du camp de Rabouni. Trois véhicules de « gendarmerie » ont été brûlés par les manifestants. Des événements qui témoignent du ras-le-bol de la population séquestrée qui aspire à la délivrance du joug de ses oppresseurs.
 
La communauté internationale interpellée
 
Par ailleurs, des appels se font de plus en plus pressants à la communauté internationale pour mettre fin à ces détournements institutionnalisés des aides humanitaires. D’ailleurs, ces pratiques, que le Maroc ne cesse de dénoncer depuis de nombreuses années auprès de la communauté internationale, ont été consignées dans  le rapport du Programme Alimentaire Mondial (PAM), dans son évaluation du « Programme stratégique pays Algérie 2019/2022 ». Ledit rapport a documenté de manière irréfutable le détournement et la vente de denrées alimentaires provenant des aides humanitaires, dans les marchés de Tindouf, en dehors des camps, ainsi que dans des pays voisins, alors même que la population des camps vit dans des conditions indignes, marquées par la sous-nutrition chronique, notamment parmi les femmes et les enfants.
 
Ces détournements avaient été également épinglés auparavant par d’autres organisations gouvernementales et non-gouvernementales, tels que l’Office anti-fraude de l’Union Européenne (OLAF), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et même le très polémique Parlement européen.