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Télévision ramadanesque sous le diktat des pubs


Rédigé par Rime TAYBOUTA le Mercredi 13 Mars 2024



Télévision ramadanesque sous le diktat des pubs
18 minutes ! C’est le volume publicitaire inséré par certaines chaînes nationales entre l’appel à rompre le jeûne et la première émission diffusée. Et après une mini-série ne dépassant pas les cinq minutes, une nouvelle vague de pub reprend, mettant les téléspectateurs dans un grand malaise. Durant le mois sacré de Ramadan, les spots publicitaires explosent particulièrement après la rupture du jeûne, au moment où les programmes ramadanesques scotchent les téléspectateurs devant leur écran. Or, la loi est bien claire : la durée totale de publicité durant une heure glissante ne doit pas dépasser 18 minutes pendant Ramadan, contre 16 minutes pour le reste de l’année.

Les publicités doivent en outre être séparées de 20 minutes au minimum, une règle négligée par nos chaînes nationales. Pourtant, depuis plusieurs années, les autorités compétentes, notamment le Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle (CSCA), tentent tant bien que mal de mettre fin à ces pratiques en adressant des sanctions à l’encontre des opérateurs contrevenants. Les amendes sont infligées presque chaque année depuis 10 ans, allant jusqu’à 3 millions de dirhams par chaîne, mais en vain. La fraude persiste, premièrement du fait que les sanctions ne sont pas assez dissuasives, surtout que les amendes sont beaucoup plus inférieures aux gains générés pendant le mois sacré. Deuxièmement, le modèle économique des opérateurs repose quasi-entièrement sur les ressources publicitaires, ce qui les coince sous le diktat des annonceurs.

Ainsi, au moment où le ministère de tutelle se penche sur la restructuration du pôle audiovisuel marocain, en créant un holding public unifié, et en élaborant de nouveaux cahiers des charges pour les chaînes télévisées, il serait opportun d’accompagner cette réforme par des textes de loi adéquats aux infractions que l’on observe et surtout dissuasifs pour mettre fin à ces pratiques qui lassent les Marocains depuis plusieurs années. Sinon, les contribuables n’auront plus aucune raison de payer ce service via leurs taxes.



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