À contre-courant des prévisions des analystes, qui s'attendaient à un maintien du taux directeur, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de réduire ce dernier de 25 points de base, à 2,75%. En conférence de presse, le Wali de la Banque centrale Abdellatif Jouahri a justifié cette décision "prise à l'unanimité des membres du Conseil", selon lui.
"Nous avons atteint un taux d’inflation de 1,5% en 2024, et nous projetons 2,7% pour 2025, en incluant la décompensation du gaz butane. L'élément essentiel de l’inflation, qui est l’inflation sous-jacente, reste au niveau de 2,3% et était de 2,1% en avril. Cela signifie que je suis dans mon objectif de 2%", a-t-il expliqué.
Alors qu’elle était de 6,6% en 2022 et de 6,1% en 2023, l’inflation est revenue à des taux faibles ces derniers mois, principalement tirée par l’atténuation des pressions d’origine externe et la baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils. À cette faible inflation s’ajoute une autre donnée ayant conforté la Banque centrale dans cette décision.
Il s'agit du taux de croissance, qui retrouve une dynamique positive après des années de stagnation. De 2,8% en 2024, la croissance du PIB devrait s’accélérer à 4,5% en 2025, atteignant même 4,8% pour les secteurs non-agricoles en 2025. "Nous nous rapprochons d'une croissance de 5%, un chiffre que nous n'avons pas vu depuis plusieurs années, car elle se situait autour de 3% ces dernières années", a détaillé le Wali.
De plus, Bank Al-Maghrib table sur une stabilité du déficit budgétaire à 4,4% du PIB cette année et son allègement à 4,1% en 2025, ce qui montre "une maîtrise des finances publiques. Lorsque le Chef du gouvernement a envoyé sa lettre de cadrage pour l’année 2024, un des objectifs était le maintien des équilibres macroéconomiques. Et ils ont tenu parole", a insisté Abdellatif Jouahri.
Le quatrième feu vert à la baisse du taux directeur concerne les finances extérieures. Après une atténuation exceptionnelle à 0,6% du PIB en 2023, le déficit du compte courant avoisinerait 1,7% du PIB en 2024 et 2,7% en 2025. La réserve de change devrait atteindre 382 milliards de dirhams à fin 2024 et 395,6 milliards à fin 2025, représentant ainsi une couverture avoisinant les cinq mois et demi d’importations de biens et services.
"Nous avons atteint un taux d’inflation de 1,5% en 2024, et nous projetons 2,7% pour 2025, en incluant la décompensation du gaz butane. L'élément essentiel de l’inflation, qui est l’inflation sous-jacente, reste au niveau de 2,3% et était de 2,1% en avril. Cela signifie que je suis dans mon objectif de 2%", a-t-il expliqué.
Alors qu’elle était de 6,6% en 2022 et de 6,1% en 2023, l’inflation est revenue à des taux faibles ces derniers mois, principalement tirée par l’atténuation des pressions d’origine externe et la baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils. À cette faible inflation s’ajoute une autre donnée ayant conforté la Banque centrale dans cette décision.
Il s'agit du taux de croissance, qui retrouve une dynamique positive après des années de stagnation. De 2,8% en 2024, la croissance du PIB devrait s’accélérer à 4,5% en 2025, atteignant même 4,8% pour les secteurs non-agricoles en 2025. "Nous nous rapprochons d'une croissance de 5%, un chiffre que nous n'avons pas vu depuis plusieurs années, car elle se situait autour de 3% ces dernières années", a détaillé le Wali.
De plus, Bank Al-Maghrib table sur une stabilité du déficit budgétaire à 4,4% du PIB cette année et son allègement à 4,1% en 2025, ce qui montre "une maîtrise des finances publiques. Lorsque le Chef du gouvernement a envoyé sa lettre de cadrage pour l’année 2024, un des objectifs était le maintien des équilibres macroéconomiques. Et ils ont tenu parole", a insisté Abdellatif Jouahri.
Le quatrième feu vert à la baisse du taux directeur concerne les finances extérieures. Après une atténuation exceptionnelle à 0,6% du PIB en 2023, le déficit du compte courant avoisinerait 1,7% du PIB en 2024 et 2,7% en 2025. La réserve de change devrait atteindre 382 milliards de dirhams à fin 2024 et 395,6 milliards à fin 2025, représentant ainsi une couverture avoisinant les cinq mois et demi d’importations de biens et services.
Amélioration des échanges extérieurs
L’année 2024 serait marquée par une reprise des échanges extérieurs de biens, avec des hausses de 4,4% des exportations et de 6,1% des importations, et par la poursuite de la dynamique des recettes voyages et des transferts des MRE. Le déficit du compte courant devrait ainsi terminer l’année à 1,7% du PIB, après 0,6% en 2023.
Par ailleurs, les recettes d’IDE augmenteraient à l’équivalent de 3,1% du PIB contre 2,4% en 2023. En 2025, les exportations devraient s’améliorer de 8,9% et les importations afficheraient une hausse de 9,7%, parallèlement à des progressions de 5,8% des recettes voyages et de 5,3% des transferts des MRE. Le déficit du compte courant devrait ainsi s’alourdir à 2,7% du PIB tandis que les recettes d’IDE se situeraient à l’équivalent de 3,2% du PIB.
S’agissant des conditions monétaires, après la décélération enregistrée en 2023, le rythme de progression du crédit bancaire au secteur non financier devrait s’accélérer à 4,4% en 2024 et à 5,2% en 2025. Pour sa part, le taux de change effectif réel devrait poursuivre son appréciation à moyen terme, quoiqu’en légère atténuation.
Sur le volet des finances publiques, le déficit budgétaire devrait se stabiliser à 4,4% du PIB en 2024, soit le même niveau qu’en 2023. Ce résultat découle de l’intégration des crédits supplémentaires ouverts au titre du budget général de 14 milliards de dirhams, dont 6,5 milliards consacrés à la couverture de l’augmentation des salaires publics décidée dans le cadre du dialogue social, et du relèvement de la prévision des rentrées fiscales, tenant compte des nouvelles projections macroéconomiques de BAM et des réalisations budgétaires à fin avril 2024.
En 2025, le déficit budgétaire devrait s’atténuer à 4,1% du PIB, au lieu de 4% prévu en mars, recouvrant notamment l’intégration de l’impact de l’accord du dialogue social, ainsi qu’une meilleure performance des rentrées fiscales conjuguée à des régressions des charges de compensation et des dépenses d’investissement.
Baisse des prix des phosphates
Concernant les cours du phosphate et dérivés marocains, après la baisse enregistrée en 2023, imputable notamment au recul des prix des intrants, le CRU (Commodities Research Unit) table sur la poursuite de cette tendance en 2024 et sur une reprise en 2025 pour les produits DAP et TSP. L’offre de phosphate en provenance de Chine conjuguée à la baisse des cours des intrants, notamment l’ammoniac, et à celle des prix des produits agricoles, devrait induire une contraction des prix du phosphate et dérivés en 2024.
Toutefois, la hausse des cours du soufre devrait contribuer à l’accroissement des prix des engrais phosphatés en 2025. Concernant les prix des dérivés d’origine marocaine, ils devraient connaître des reculs de 591 USD/t en 2023 à 564 USD/t en 2024 pour le DAP et de 449 USD/t à 421 USD/t pour le TSP. En 2025, cette tendance s’inverserait avec des prix prévus en hausse à 592 USD/t pour le DAP et à 478 USD/t pour le TSP.
Quant au phosphate brut Maroc, son prix passerait de 271 USD/t en 2023 à 230 USD/t en 2024, puis à 212 USD/t en 2025. Concernant les prix des denrées alimentaires, après la contraction de 13,7% observée en 2023, l’indice FAO devrait continuer de baisser avec un recul de 4,6% en 2024, avant de croître de 4,3% en 2025.
S’agissant du blé dur américain en particulier, bien qu’il se soit renchéri de 6,3% en mai par rapport à avril en raison de conditions météorologiques défavorables aux Etats-Unis, son cours ressort en repli de 21,3% en glissement annuel. Il devrait enregistrer une baisse de 14,8% en 2024 et de 1,7% en 2025, selon les projections de la Banque Mondiale d’avril 2024.