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Actu Maroc

TPME : Les banques marocaines concèdent des taux bas historiques et jamais égalés


Rédigé par La rédaction Samedi 1 Février 2020



Malgré les résistances de BAM contre toute velléité de baisser le taux directeur maintenu à 2,25% depuis mars 2016, le nouveau dispositif intégré d’appui et de financement des TPME crée l’exception.

Un loyer d’argent inédit de 1,25% sera appliqué pour les fonds destinés à la catégorie ciblée.
La baisse du taux directeur à 1,25% a été l’une des innovations majeures apportées par le Programme intégré d’appui et de financement des TPME, lancé, le 28 janvier, devant le Souverain.

Une victoire pour cette cible représentant plus de 90% du tissu économique dont l’accès au financement est un grand frein. Aussi, c’est la première fois dans l’Histoire du Maroc que le loyer de l’argent ait atteint ce niveau sachant que la banque centrale le maintient inchangé
à 2,25% depuis mars 2016, et ce, malgré la demande du marché pour relancer les crédits.

Déjà en mi-décembre, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al- Maghrib, a déjoué tous les pronostics malgré les recommandations émises par les observateurs et analystes financiers
(CMC et CDG Capital). La banque centrale a basé sa décision sur l’évolution récente de la conjoncture économique et les projections macroéconomiques de la Banque pour les huit prochains trimestres, notamment les prévisions à moyen terme de l’inflation, de la croissance, des comptes extérieurs, des conditions monétaires et des finances publiques.

D’ailleurs, BAM table sur une accélération de la croissance à 3,8% en 2020 et sur sa consolidation à 3,7% en 2021.

Des taux d’intérêt plafonnés à 2% en ville et à 1,75% pour le rural

Face à cette position inébranlable de Abdellatif Jouahri, même les scénarios les plus optimistes n’ont pas imaginé la baisse annoncée à 1,25% du taux directeur
sur les fonds destinés au financement des TPME. CDG Capital a prévu une baisse de 0,5 pour atteindre 2%, en se basant sur plusieurs facteurs, notamment l’absence de pressions inflationnistes à l’horizon, la faible reprise des crédits bancaires, ainsi que la volonté des pouvoirs publics visant la facilitation de l’accès au financement particulièrement pour les TPME et les jeunes diplômés. S’y ajoute l’atténuation du déficit de liquidité bancaire suite au
reflux de la circulation fiduciaire et à l’amélioration des réserves de change après la sortie du Trésor public à l’international pour 1 milliard d’euros.

Un communiqué conjoint publié par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, de Bank Al-Maghrib et du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), précise que le Souverain a fortement émis le souhait que le taux
d’intérêt bancaire appliqué aux bénéficiaires ne dépasse pas 2%, soit son plus bas niveau jamais adopté au Maroc.

Le Souverain a insisté sur le fait que ce programme soit réaliste et qu’il impacte positivement les populations et catégories ciblées. Pour booster les investissements dans le monde rural et encourager la population locale, surtout les jeunes, à se lancer dans l’entrepreneuriat
pour réduire la fracture sociale et l’exode rural, un taux spécial sera appliqué.

Le plafond retenu sera de 1,75 %, ce qui favorisera l’émergence plus rapide d’une classe moyenne rurale.

Autre nouveauté : le monde rural va accaparer le quart du montant global du fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat, en vue d’obtenir des taux encore plus préférentiels pour ce segment. D’ailleurs, SM le Roi a donné Ses Hautes instructions pour que le Fonds Hassan II injecte 2 milliards de DH, sans intérêt, dans ce fonds spécial dédié aux TPME qui sera doté de 6 milliards de DH sur 3 ans, financés, à part égale, par l’Etat et le secteur bancaire.

Une rupture avec le passé 

« La fixation du niveau de ces taux est de nature à contribuer à promouvoir l’entrepreneuriat, à créer de l’emploi et à marquer progressivement une rupture dans la perception et dans les mentalités en rapport avec le crédit bancaire », précise le communiqué conjoint.

Pour accompagner les banques dans ce processus, plusieurs dispositions sont prévues. Il s’agit de la mise en place d’un mécanisme de refinancement illimité de la part de Bank Al-Maghrib, l’application par cette même institution d’un taux préférentiel et le relèvement du taux de garantie. Ce dernier pourra atteindre 80% par projet via la Caisse centrale de garantie (CCG). D’autres mesures sont également programmées : allègement des exigences en termes de fonds propres, simplification des procédures, assouplissement des garanties
bancaires, conseil, assistance, monitoring...


Nadia DREF

Les banques réaffirment leur engagement

Dans son discours prononcé à l’occasion de l’ouverture de l’actuelle année législative, le Souverain a appelé le secteur bancaire, en plus du soutien et du financement qu’elles fournissent aux grandes entreprises, à renforcer leur rôle de développement, en simplifiant
et facilitant l’accès aux crédits, en s’ouvrant davantage aux auto-entrepreneurs et en finançant les petites et moyennes entreprises.

Encore une fois, le président du Groupement professionnel des banques du Maroc
(GPBM), Othman Benjelloun, a réitéré l’engagement des membres de la communauté bancaire de rester « attentifs, de répondre aux besoins des franges les plus élargies de la population et, en son sein, aux aspirations de la jeunesse».

C’était lors du séminaire organisé le 29 janvier par la Chambre des Représentants