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Culture

« Starlight », ombres et lumières


Rédigé par Anis HAJJAM le Dimanche 6 Novembre 2022

La chaîne de télévision 2M lançait, le 25 octobre, sa nouvelle émission dédiée à la course aux voix dont regorge le Maroc. Une compétition mettant aux prises jeunes et moins jeunes, une initiative à saluer, à suivre avec intérêt. Premier constat après deux primes.



Lorsqu’on ne joue pas, on ne peut pas perdre. Celui qui décide de jouer, a des chances de gagner. D’où l’essence d’un concours. Partant de ce constat, nous claquons la bise à la confrontation. Cette édition inaugurale de « Starlight », à l’inspiration ample, est d’une rare interpellation. Qui fait quoi dans cet agrégat de jugements souvent approximatifs, généralement adéquats ?

En décidant de lire ces lignes, remettez vos masques. Je risque de postillonner, par inadvertance ou mégarde, essayant de me faufiler entre les gouttelettes d’un constat beau et mitigé, enchantant et cacophonique. Cette histoire est attachante comme l’inconnu, troublante comme l’inattendu : de belles choses se présentent à nous lors de ces auditions, de ces performances qu’un jury hétérogène gère tant bien que mal. D’autres enchantements marquent ce premier jet qui ne tremble pas en choisissant de se développer. Seulement, des détails de taille chatouillent l’intelligence. Des jurés qui appuient sur le buser pendant le refrain, d’autres qui l’écrasent à la place du collègue… Et ceci est comptabilisé !

Pour ne pas les nommer, Latifa Raafat, Asmaa Lamnawar et Nouamane Lahlou composent le socle de cette aventure qui aurait pu gagner en crédibilité en ayant de meilleurs extrêmes sur le ban du jugement. En faisant également attention à leurs tenues, restées identiques pour les deux premiers primes. Non? Forcément non. Ou alors, qu’ils les gardent jusqu’au bout du périple. Il y a aussi ce sympathique présentateur, Hicham Masrar, qui ne nous accueille pas forcément en début d’émission. Lui qui remplace au pied levé le MC initial, le chanteur et acteur Rhany Kabbaj congédié justement parce qu’il a souhaité jouer à l’acteur et au chanteur. Au fait, l’idée d’engager un chanteur pour la présentation d’un concours de chant n’est-elle pas saugrenue, avec le risque qu’il se transforme en sixième juré ? Voire…

La caravane surclassée par le web

En contournant, tout en s’en inspirant goulument, un concept mondialement consommé, la production du programme invente une voie/voix d’accès à des talents qui ne demandent qu’à éclore. Contrairement à la défunte « Studio 2M » qui sillonne le pays pour dénicher des cordes vocales enfouies, « Starlight » choisit de recevoir les prestations d’éventuels aspirants par le biais d’internet. Moins de contact humain, moins de volume en termes de réception. 3500 candidats en tout pour n’en retenir que 65.

Le compositeur Nabil Khalidi, directeur du casting (à distance) et ancien de « Studio 2M », raconte au confrère Le Reporter que « l’idée était de trouver des candidats de qualité pour un jury de qualité… disons. » L’une des pièces maîtresses du fameux concert 1, 2,3, Soleil (Rachid Taha, Khaled, Faudel) est emballé par sa nouvelle expérience : « Il y a quelque chose de très intéressant cette année, pour cette émission en tout cas. Avant, quand on faisait la caravane de Studio 2M, 80% des jeunes marocains chantaient surtout de la chanson du Moyen-Orient. Cette année, ce qui m’a rendu très fier de cette jeunesse, c’est que la majorité chante du marocain (…) Je pense que c’est une vraie réussite parce que les Marocains ont repris leur culture et leur langue. Ce qui est pour moi très important. On nous a dit pendant des années que la darija marocaine n’est pas compréhensible. Finalement, elle marche très bien. Elle s’exporte aujourd’hui grâce à beaucoup d’artistes. Ca, pour moi, c’était une vraie nouveauté. La relève est assurée.» Que Khalidi soit à ce point confiant, cela rassure.

Qu’à l’arrivée, la donne change pour une quelconque raison quoiqu’on n’y croie pas réellement sauf mauvaise foi, cela nuirait à une démarche que ne condamnent que les esprits coincés dans un étau. Après les deux prochains primes qualificatifs, s’installent des duels pour 32 candidats sur deux émissions. 5 d’entre eux rejoindront la finale et un seul absorbera les lumières de « Starlight ». Restez funky, entre jury, candidats, donneurs d’ordres, sponsors et tutti quanti.



Anis HAJJAM







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