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International

Soudan: Washington "très préoccupé" par la présence du groupe Wagner


Rédigé par L'Opinion Mardi 25 Avril 2023

Les Etats-Unis appréhendent une aggravation du conflit au Soudan du fait de la présence des mercenaires Wagner qui apporte «là où il est présent son lot de morts supplémentaires et de destruction», d’après Blinken



Les USA se sont inquiétés lundi que le groupe russe de mercenaires Wagner puisse aggraver le conflit au Soudan, où de violents combats opposent depuis une dizaine de jours l'armée à des paramilitaires, et ont déployé des moyens afin de faciliter le départ de ressortissants américains.

"Nous avons de très sérieuses préoccupations sur l'engagement du groupe de Prigojine - le groupe Wagner - au Soudan", a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue kényan Alfred Mutua, qui a, lui, critiqué le rôle joué par certains pays du Moyen-Orient.

"Nous sommes préoccupés depuis un certain temps par le rôle joué par certains de nos amis au Moyen-Orient, ainsi que la Russie et d'autres, qui soutiennent l'un ou l'autre camp", a affirmé le ministre kényan des Affaires étrangères.

"Ce n'est pas le moment de prendre parti pour un camp ou l'autre", a-t-il dit, en demandant "aux forces externes de laisser le Soudan tranquille".
Mutua n'a cité aucun pays particulier.
 
Des armes de Wagner pour les FSR

Pour sa part, Blinken a relevé que le groupe Wagner, qui est également actif au Mali ou en Centrafrique, apporte "là où il est présent son lot de morts supplémentaires et de destruction".
Des informations de presse citant des responsables ont fait part d'armes fournies par le groupe Wagner aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, qui est opposé au général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan.

Le ministre kényan a encore émis l'espoir que son pays pourrait jouer les médiateurs dans ce conflit qui a déjà fait des centaines de morts, son président William Ruto étant prêt à se rendre au Soudan dès que les conditions le permettent.
Face à la dégradation des conditions sécuritaires, les Etats-Unis ont évacué dans la nuit de samedi à dimanche leur personnel diplomatique du Soudan - moins d'une centaine de personnes - et suspendu les opérations de leur ambassade à Khartoum.

Mais Washington a écarté pour l'instant toute opération militaire d'envergure visant à faire sortir les ressortissants américains encore présents au Soudan, préférant les aider au cas par cas, ainsi que l'envoi de troupes au sol.
 
« Vols et pillages »
 
"A la demande du président (Joe Biden), nous sommes en train de faciliter activement le départ de citoyens américains qui souhaitent quitter le Soudan", a déclaré à la presse le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Il a indiqué que les Etats-Unis avaient déployé pour ce faire des moyens de reconnaissance et de surveillance visant notamment à observer les voies d'évacuation par route.
"Et nous déployons en soutien des moyens maritimes dans la région", au large de Port-Soudan, a-t-il dit.

"Nous avons clairement fait savoir au plus haut niveau de l'armée soudanaise et des FSR qu'ils sont responsables de la sécurité des civils et des non combattants y compris venant de pays tiers et d'employés humanitaires" qui cherchent à quitter le pays, a ajouté M. Sullivan.

Aucun chiffre n'est disponible sur le nombre de citoyens américains présents au Soudan, dont nombreux ont la double nationalité soudanaise, mais M. Blinken a précisé que "quelques douzaines" avaient fait part de leur volonté de quitter le pays.
Des Américains ont déjà rejoint des convois se dirigeant vers Port-Soudan dont l'un a fait l'objet "de vols et pillages", selon Blinken.

 

Blinken annonce le début d’une trêve

Un cessez-le-feu annoncé par le chef de la diplomatie américaine est entré en vigueur mardi à 0H00 au Soudan, après 10 jours de combats meurtriers.

"Après d'intenses négociations ces dernières 48 heures, l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont accepté de mettre en œuvre un cessez-le-feu dans tout le pays à compter de minuit le 24 avril (lundi 22H00 GMT), devant durer 72 heures", a affirmé le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken lundi dans un communiqué. 

Les FSR ont confirmé et annoncé une "trêve dédiée à l'ouverture de couloirs humanitaires et pour faciliter les déplacements des civils". L'armée n'a jusqu'ici rien communiqué à ce sujet.
Khaled Omar Youssef, le porte-parole des Forces de la liberté et du changement (FLC), le bloc civil historique du Soudan, a déclaré à l’AFP se féliciter "d'une médiation américaine, pour la mise en place de cette trêve humanitaire".

"Elle donnera lieu à un dialogue sur les modalités d’un cessez-le-feu définitif", précise-t-il, alors que le secrétaire d'Etat américain indique travailler avec les alliés et les partenaires des Etats-Unis en vue de la mise en place d'une "commission" chargée de négocier une cessation permanente des hostilités au Soudan.

L'ONU avait réclamé plus tôt lundi l'arrêt des combats pour "éloigner le Soudan du précipice". Et si depuis plusieurs jours, les deux belligérants avaient déjà annoncé accepter des pauses dans les combats, à chaque fois ils se sont accusés d'avoir brisé la trêve.
 








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