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International

Soudan : Pillages, combats fratricides, flot de réfugiés… le chaos se poursuit


Rédigé par L'Opinion Mardi 16 Mai 2023

Les combats font rage au Soudan depuis un mois entre l'armée et les paramilitaires. Le conflit a fait plus de 1000 morts et environ un million de déplacés. Les habitants sont également privés d'aide humanitaire.



Frappes aériennes et explosions ont de nouveau secoué le Soudan ce 15 mai, un mois après le début de la guerre pour le pouvoir entre deux généraux. Un conflit qui menace de dégénérer encore, au risque de déstabiliser la région.

Les combats entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo ont fait près d'un millier de morts, et environ un million de déplacés et réfugiés.

Dans la nuit, les deux rivaux ont haussé le ton : le chef de l'armée a entamé une purge au sein des forces de sécurité, de la Banque centrale et des ministères. Et, surtout, il a annoncé le gel de tous les comptes bancaires des FSR, connues pour leur empire commercial basé sur les mines d'or.

En réponse, dans un enregistrement sonore, le général Daglo a promis à son adversaire qu'il serait «jugé rapidement et pendu sur une place publique».

A Khartoum, raids aériens et tirs à l'artillerie lourde n'ont pas cessé depuis un mois. Ses cinq millions d'habitants sont quasiment privés d'eau et d'électricité. Et au Darfour, dans l'ouest, les familles sont terrées chez elles, incapables de sortir pour acheter à manger par peur des balles perdues.
 
Des snipers tirent sur quiconque sort de chez lui
 
Dans cette région où les armes sont légion depuis la guerre qui a fait environ 300.000 morts dans les années 2000, militaires, paramilitaires, combattants tribaux et civils armés s'affrontent partout.

Dans la seule ville d'El-Geneina, 280 personnes sont mortes les 12 et 13 mai, rapporte le syndicat des médecins. «Des maisons voisines ont été entièrement détruites dans les bombardements», rapporte à l'AFP un habitant.

«On nous rapporte que des snipers tirent sur quiconque sort de chez lui», assure à l'AFP Mohamed Osman, de Human Rights Watch (HRW). Pris au piège, «des gens blessés dans des combats il y a deux semaines meurent chez eux». Les civils privés d'aide humanitaire Médecins sans frontières (MSF) souligne que dans les camps de déplacés, «les gens sont passés de trois repas par jour à un seul».
En Arabie saoudite, les belligérants négocient à Jeddah une trêve «humanitaire» pour laisser sortir les civils et faire entrer l'aide. Mais ils se sont uniquement entendus sur le principe du respect des règles de la guerre, renvoyant la question de l'arrêt des hostilités à de futures «discussions élargies».

Mais «à peine l'accord de Jeddah signé, le chaos a éclaté à El-Geneina», rappelle William Carter, du Norwegian Refugee Council.
 
«La violence des deux camps augmente de jour en jour»
 
«Rien n'a changé depuis le début du conflit, si ce n'est que les gens sont de plus en plus tendus chaque jour», confie à l'AFP un habitant de Khartoum. «La violence des deux camps augmente de jour en jour», renchérit un autre.

Un tiers des 45 millions d'habitants dépendaient de l'aide alimentaire internationale avant la guerre. Ils en sont désormais privés : elle a été pillée ou interrompue à la suite de la mort de 18 humanitaires.

L'ONU a néanmoins annoncé lundi, ses «toutes premières distributions de nourriture» dans l'Etat d'Al-Jazira, où se trouve une bonne part du demi-million de déplacés de Khartoum.
L'argent manque parce que les banques, pillées pour certaines, sont fermées depuis un mois, ou parce que les prix ont flambé, multipliés par quatre pour la nourriture ou par 20 pour l'essence.

Les deux militaires paraissent donc plus intéressés par un long conflit que par des concessions à la table des négociations.

A Khartoum, l'aéroport est détruit, les centres commerciaux pillés et les administrations fermées «jusqu'à nouvel ordre». Ce qu'il reste du service public s'est replié à Port-Soudan, à 850 kilomètres à l'est de Khartoum, une ville épargnée par les violences et où une équipe réduite de l'ONU tente de négocier l'acheminement de l'aide humanitaire.
 

Un nouveau camp au Soudan du Sud pour accueillir les réfugiés

Le Soudan du Sud a ouvert un nouveau camp de réfugiés dans le nord du pays pour y recevoir les personnes fuyant le conflit au Soudan voisin, a rapporté lundi le ministre des Affaires humanitaires et de la Gestion des catastrophes, Albino Akol Atak.

Le Soudan du Sud a reçu un nombre très élevé de réfugiés et a décidé en conséquence de leur allouer un terrain pour s'installer, a déclaré Akol, s'adressant aux journalistes à Juba, la capitale du pays.

Le gouvernement coordonne avec les partenaires humanitaires sur le terrain pour commencer à réinstaller les réfugiés depuis le centre d'accueil près de la frontière avec le Soudan vers ce nouveau camp de réfugiés, a-t-il indiqué.

Les agences de l'ONU, y compris le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), travaillent à fournir des abris aux réfugiés, tandis que le Programme alimentaire mondial (PAM) fournit une aide alimentaire et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) assure le transport des réfugiés vers ce nouveau camp, a-t-il ajouté.

Le Soudan du Sud a accueilli près de 70.000 personnes depuis l'éclatement du conflit au Soudan en avril de cette année, selon le ministre.

Akol a précisé que ce nouveau camp était situé dans une zone de cinq kilomètres sur dix capable d'accueillir des centaines de milliers de réfugiés qui pourraient y pratiquer une agriculture à petite échelle pour subvenir à leurs besoins.








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