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International

Soudan: Des dizaines de civils tués au 2ème jour des combats


Rédigé par L'Opinion Lundi 17 Avril 2023

Les combats qui ont opposé, dimanche pour la 3ème journée de la lutte armée pour le pouvoir, les deux généraux aux commandes du Soudan depuis le putsch de 2021, ont fait une centaine de morts parmi les civils en 24 heures et trois employés humanitaires de l'ONU.



Une centaine de civils ont été tués au Soudan où tirs et explosions secouent Khartoum sans discontinuer lundi, au troisième jour de combats entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et la puissante force paramilitaire du général Mohamed Hamdane Daglo.
Dans la capitale Khartoum, baignée dans une odeur de poudre, privée en partie d'eau et d'électricité, les habitants sont barricadés chez eux alors qu'une épaisse fumée noire monte du centre-ville où siègent les institutions politiques et militaires.

Les rares épiceries qui ouvrent ont prévenu qu'elles ne tiendraient que quelques jours faute d'approvisionnement et des hôpitaux qui accueillent les blessés manquent de sang et d'équipements.

Après la Ligue arabe et l'Union africaine, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont appelé lundi à la "cessation immédiate" des violences.
"Il y a une forte inquiétude partagée au sujet des combats (...) de la menace que cela représente pour les civils, pour la nation soudanaise et même potentiellement pour la région", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken après un entretien avec son homologue britannique James Cleverly au Japon.
Depuis des semaines, le conflit était latent entre les deux généraux qui ont évincé ensemble les civils du pouvoir lors du putsch d'octobre 2021, avant de retourner leurs armes l'un contre l'autre samedi matin.
 
Raids aériens et combats à l’arme lourde
 
Depuis, les combats à l'arme lourde n'ont pas cessé et l'armée de l'air vise régulièrement, même en plein Khartoum, les QG des Forces de soutien rapide (FSR).
Ces ex-miliciens de la guerre dans la région du Darfour, devenus les supplétifs officiels de l'armée, sont déployés dans la capitale, en treillis et en armes, luttant pour prendre le contrôle des infrastructures du pays.

Au moins 97 civils ont été tués, selon le syndicat officiel des médecins, dont 56 samedi et 41 dimanche, pour moitié environ à Khartoum et les combattants tués se comptent par "dizaines".
L'armée a assuré dimanche soir que la situation était "extrêmement stable" tandis que les FSR se disaient "sur la voie de l'emporter définitivement".
Dans les faits, il est impossible lundi de savoir quelle force contrôle quoi. Les FSR ont annoncé avoir pris l'aéroport et être entrés dans le palais présidentiel, ce que l'armée a nié.
L'armée assure surtout tenir le QG de son état-major, l'un des principaux complexes du pouvoir à Khartoum.

Quant à la télévision d'Etat, les deux parties assurent aussi l'avoir prise. Mais les habitants des alentours font état de combats continus tandis qu'à l'antenne, seuls des chants patriotiques sont diffusés, comme lors du putsch.
 
Pas de trêve en perspective
 
Alors qu'aucune trêve ne se dessine, médecins et humanitaires tirent la sonnette d'alarme: en temps normal déjà, au Soudan, les foyers ne sont alimentés en électricité que quelques heures par jour. Dans certains quartiers de Khartoum, elle est totalement coupée depuis samedi, comme l'eau courante.

Des médecins ont annoncé des coupures d'électricité dans des salles d'opération et selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), "plusieurs des neuf hôpitaux de Khartoum qui reçoivent des civils blessés n'ont plus de sang, d'équipement de transfusion, de fluides intraveineux et d'autres matériels vitaux".

Les patients, parfois des enfants, et leurs proches "n'ont plus ni à boire ni à manger", a affirmé un réseau de médecins pro-démocratie, disant ne plus pouvoir laisser partir en sécurité les patients soignés, ce qui crée "un engorgement qui empêche de s'occuper de tous".
Les "couloirs humanitaires" de trois heures annoncés dimanche après-midi par les deux belligérants n'ont pas changé la donne: durant tout ce temps, explosions et tirs n'ont pas cessé à Khartoum.

"C'est la première fois de l'histoire du Soudan depuis l'indépendance (en 1956) qu'il y a un tel niveau de violence dans le centre, à Khartoum", assure à l'AFP Kholood Khair, fondatrice du centre de recherche Confluence Advisory à Khartoum.

Khartoum "a toujours été l'endroit le plus sûr du Soudan, pendant les guerres meurtrières contre des rebelles" lancées au Darfour et ailleurs dans les années 2000, poursuit-t-elle.
"Aujourd'hui, les combats se déroulent partout dans la ville, les FSR sont implantées partout et notamment dans des zones très peuplées car les belligérants ont cru que la possibilité d'un bilan civil élevé allait dissuader l'autre camp: maintenant on sait que leur lutte de pouvoir à tout prix l'a emporté", ajoute Kholood Khair.

Washington et Londres appellent à la "cessation immédiate" des violences

Les chefs de la diplomatie américain et britannique, réunis au Japon pour un sommet du G7, ont appelé lundi à la "cessation immédiate" des violences au Soudan, où des affrontements entre groupes paramilitaires et armée régulière ont fait près de 100 morts.
"Il y a une forte inquiétude partagée au sujet des combats, de la violence qui sévit au Soudan, de la menace que cela représente pour les civils, pour la nation soudanaise et même potentiellement pour la région", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à l'issue d'un entretien avec le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly.

Au moins 97 civils ont été tués au Soudan, où tirs et explosions secouent Khartoum sans discontinuer lundi matin, au troisième jour de combats qui ne parviennent pas à départager l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane de la puissante force paramilitaire du général Mohamed Hamdane Daglo.

"Nous leur demandons de donner la priorité à la paix, de mettre fin aux combats et de reprendre les négociations. C'est ce que veut le peuple soudanais, c'est ce que mérite le peuple soudanais", a dit M. Blinken.

"Tous nos partenaires sont fermement convaincus de la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et d'une reprise des pourparlers", a-t-il estimé.
 








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