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International

Soudan : Bataille meurtrière pour le QG de la police à Khartoum


Rédigé par L'Opinion Lundi 26 Juin 2023

L'armée soudanaise se trouvait lundi en difficulté sur plusieurs fronts: à Khartoum, les paramilitaires l’ont chassée du QG de la police et ont pris son arsenal et dans le sud qui borde l'Ethiopie, un groupe rebelle ouvre un nouveau front contre elle.



Dimanche soir, après deux mois et demi de guerre contre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) annonçaient dans un communiqué une "victoire dans la bataille pour le QG de la police".

Et lundi matin, des habitants de Kurmuk, sur la frontière avec l'Ethiopie, rapportent à l'AFP qu'un groupe rebelle a lancé une attaque contre l'armée.

Ce même groupe avait déjà ouvert jeudi un nouveau front au Kordofan-Sud, frontalier du Soudan du Sud, obligeant déjà l'armée à répondre sur différents fronts, tous dans le sud.
Or, décrypte pour l'AFP un ancien officier de l'armée sous couvert d'anonymat, la prise du QG de la police - en bordure sud de la capitale - change radicalement cette donne.

"Nous contrôlons totalement ce QG (...) et nous avons saisi un grand nombre de véhicules, d'armes et de munitions", affirment les FSR, énumérant la prise de dizaines de pick-ups, de blindés et de chars.

Cette prise, si elle n'est pas renversée, "aura un impact important sur la bataille de Khartoum", assure l'officier car elle "garantit le contrôle de l'entrée sud de la capitale" aux FSR.

La présence des paramilitaires dans cette zone constitue en outre "une menace sérieuse sur le QG du corps blindé mécanisé", l'un des grands atouts de l'armée dans le sud de Khartoum, poursuit l'ancien officier.
 
Un arsenal pour poursuivre les combats
 
Et même si les FSR venaient à perdre cette position stratégique, les stocks d'armes et de munitions emportés leur assure de pouvoir poursuivre encore longtemps la guerre d'usure lancée le 15 avril.

Depuis cette date, les paramilitaires n'ont jamais annoncé leurs pertes. Mais selon une source au sein de l'armée, elles ont perdu "plus de 400 hommes" dans la prise de ce QG.
L'ONG Acled recense plus de 2.800 morts dans la guerre au Soudan, un bilan largement sous-estimé car aucun des belligérants n'a rendu publiques ses pertes et de nombreux corps jonchent encore les rues de Khartoum ou du Darfour, vaste région de l'ouest frontalier du Tchad, où les affrontements sont les plus violents.

Dimanche encore, "14 civils, dont deux enfants ont été tués" aux abords du QG de la police, rapporte un réseau de militants qui tentent d'organiser les secours et les évacuations vers les rares hôpitaux encore en fonctionnement dans la zone.

Depuis le début de la guerre, deux tiers des établissements de santé sont hors service: certains ont été bombardés, d'autres sont occupés par des belligérants ou au cœur des combats. Ceux restés ouverts doivent composer avec des réserves de médicaments quasiment à sec, de longues coupures d'eau et d'électricité et des soignants ayant fui ou ayant été emportés par la guerre.








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