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Silence gouvernemental : Les cafetiers et restaurateurs passent à la vitesse supérieure


Rédigé par Hajar Lebabi Dimanche 7 Mars 2021

Face au silence assourdissant du gouvernement, les patrons des cafés et des restaurants menacent de mener une grève ou de ne plus respecter les décisions du gouvernement.



Silence gouvernemental : Les cafetiers et restaurateurs passent à la vitesse supérieure
Les propriétaires de cafés et de restaurants au Maroc ont menacé le gouvernement de lancer une grève nationale ou de ne plus se conformer aux décisions, en réponse aux mesures «aléatoires et arbitraires» après l’extension des mesures de précaution. 

L’Association nationale des employeurs de cafés et de restaurants a, quant à elle, déclaré que la décision de prolonger les mesures sanitaires, à un moment où les indicateurs épidémiologiques ont diminué et un certain nombre de régions n’ont enregistré aucun cas, est une décision injustifiée et dénote d’une insouciance gouvernementale qui conduit le pays vers une «tension sociale».

Après le silence vient la tempête

L’association estime que le chef du gouvernement, le Comité de veille économique et les ministères concernés par le secteur sous-estiment la situation dangereuse dans laquelle vivent des dizaines de milliers de professionnels et des centaines de milliers de travailleurs. Elle a annoncé son intention d’adresser une lettre à SM le Roi Mohammed VI, «pour démontrer la gravité de la situation vécue par les commerçants et professionnels marocains, à la suite des décisions gouvernementales aléatoires et arbitraires, et de l’absence de décisions qui allègent la souffrance des professionnels marocains».

Elle a indiqué qu’elle tiendra une réunion de son Conseil national, en présence de représentants des différentes branches au niveau national, le mercredi 17 mars 2021, pour trancher entre la décision de lancer une grève nationale et celle de ne pas se conformer aux décisions du gouvernement, en réponse à son mépris pour les conditions sociales dangereuses qu’essuient ces professionnels. La tension est montée chez les propriétaires de restaurants et de cafés après que le ministre de l’Emploi, Mohamed Amekraz, ait ignoré leur invitation au dialogue. Ils veulent discuter des graves problèmes qui minent leur corporation et émettre des propositions qui atténueraient les répercussions de la pandémie sur leur activité.

L’association avait envoyé une lettre urgente au ministre Amekraz l’appelant à trouver des solutions immédiates pour sauver ce secteur de la crise cardiaque. Le sort des professionnels et des salariés demeure inconnu tant que les institutions concernées par ce secteur, et à leur tête le ministère de l’Emploi, ne prennent pas au sérieux ce dossier. D’autant plus que cette corporation compte des milliers de salariés qui souffrent du chômage à cause des mesures restrictives prises par le gouvernement pour lutter contre le Coronavirus. Sauf que ces restrictions n’ont pas été accompagnées par des mesures concrètes à même d’atténuer les répercussions de la pandémie sur les cafetiers et les restaurateurs.

Repères 
Un ras-le-bol qui date

Les nouvelles mesures de restriction imposées aux cafés n’ont jamais été du goût des professionnels de ce secteur. En août 2020, ils avaient déjà reproché aux autorités de ne pas les avoir associés à cette décision et menaçaient de faire grève. L’association reproche aux autorités administratives et locales d’avoir pris des mesures restrictives sans l’avoir consultée. En plus, aucune mesure d’accompagnement n’a été prise.


Impact dévastateur pour le business

Les chefs d’entreprises du secteur de la restauration avaient lancé, en janvier, un appel à l’aide au Comité de Veille Économique (CVE) et au ministère de l’Industrie, pour sauver le secteur du péril. Ils étouffent sous les impacts de la crise sur leurs activités. Remboursement des emprunts bancaires, loyers, compléments de salaires, impôts, taxes et autres, la liste des charges qui pèsent sur les entreprises du secteur de la restauration est longue. En raison de la crise, 40% des entreprises ont été obligées de fermer.