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Sidi Kacem : La folie en liberté


Rédigé par AHMED BOUMEHDI le Mercredi 3 Avril 2024

Un accroissement notable du nombre des malades mentaux est observé dans la ville, faute de places et de structures pouvant les accueillir.



Ces derniers temps dans la plupart des centres urbains des Cherradas et surtout à Sidi Kacem ville et la ville de Mechraa Bel Ksiri, un croissement notable du nombre des malades mentaux est observé .

Des centaines d’entres eux errent dans les boulevards, avenues et rues de la capitale des Cherradas y compris la grande gare ferroviaire de l’ONCF où les contrôleurs des trains procèdent à décharger lesdits malades mentaux à ladite gare de Sidi Kacem et celui de Mechraa Bel Ksiri relevant de cette province.

Un état de fait non fortuit, d’autant plus que ces gens se trouvent à plusieurs reprises derrière des troubles de l’ordre public et agressent même physiquement des citoyens dont notamment les jeunes filles et les femmes ».On ne procède à la maîtrise des malades mentaux que quand il y a un fragrant délit », a indiqué un commissaire de police ». «Une fois le malade maîtrisé, on le transfert vers le service psychiatrique qui le prend en charge », a-t-il ajouté.

Ces transferts ne sont opérés qu’après que ces individus aient commis des actes de violence ou d’agression à l’encontre des citoyens, ce qui néanmoins, n’est pas une solution en soi, puisque, faute de places et de structures pouvant accueillir, ces aliénés sont relâchés quelques temps après. Lesdits malades constituent un véritable danger aux dites villes. Surtout que bon nombre d’entre eux tiennent souvent dans leur mains des armes blanche tel que coutelas des gourdins, barres de fer etc..

Lesdits malades passent la nuit aux belles étoiles, dans des espaces verts, le long des boulevards ou artères, à la gare routière des autocars et à la grande gare ferroviaire de l’ONCF qui relient en provenance de grandes villes du Royaume à savoir Oujda, Tanger, Fès-Meknès, Rabat, Marrakech et Casablanca.

Ce phénomène constitue un danger permanent pour la population par des actes de violence et de folie, que rien ne semble pouvoir expliquer, c’est souvent la même question qui revient : n’y aurait-il pas aujourd’hui de plus en plus de « fous » dans les rues? Et comment expliquer que des personnes atteintes par des pathologies mentales graves, aient pu être laissées dans la nature sans prise en charge adaptée ? Face à ces interrogations, certaines personnes ne peuvent cacher un certain agacement, déplorant que ce débat légitime sur la prise en charge des malades manteaux dans la cité ne soit abordé qu’à l’occasion de faits tragiques alimentant les « fantasmes sécuritaires » de la population alors que des malades mentaux sont livrés à eux-mêmes. Cependant, il faut noter que la crise de la psychiatrie renvoie » les fous » à la rue.

Pour prendre en charge les patients en errance, les médecins manquent de structures alternatives à l’hôpital. Pour prendre ce débat, qui déclenche souvent des réactions enflammées chez les psychiatres, il faut donc remonter au tournant majeur vécu il y a une quarantaine d’années. Jusqu’ à cette époque, les « fous » restaient peu visibles dans l’espace public .Loin des yeux, loin des villes. Enfermés bien souvent à vie dans les « locaux aménagés » près des sanctuaires tels que Sidi Ali Ben Hamouche et Sidi Ben Aissa de la province de Meknès.

C’est vrai que les contingents de malades mentaux errant dans les rues des 2 villes, qui sont ramassés et ensuite déposés par les forces de l’ordre et par la Protection Civile au CHP sont illico presto libérés, faute de moyens bien sûr. Mais il faut signaler qu’à Sidi Kacem malgré le fort dévouement du personnel du service psychiatrique pour la prise en charge des malades en situation reste peu reluisante et la couverture médicamenteuse des malades mentaux est très faible.

Face à cette situation psychiatrique alarmante, les autorités provinciales, le conseil provincial et les deux Conseils municipaux doivent donner une priorité à l’augmentation de l’offre de soins par la construction d’un centre de psychiatrie pour améliorer les conditions difficiles des malades mentaux.

Quant à la délégation provinciale du ministère de la Santé elle est aussi plus que jamais interpellée. En attendant la construction de ce centre, pourquoi ne pas constituer des équipes mêlant psychiatres et bénévoles pour parcourir les 2 villes afin d’aider les malades mentaux sans domiciles.
 
Ahmed BOUMEHDI







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