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Santé mentale : Après la Coupe du Monde, place au coup de blues


Rédigé par Meryem EL BARHRASSI le Dimanche 25 Décembre 2022

Après chaque grand événement de longue durée à l’image de la Coupe du Monde, les jours suivants sont marqués par une certaine forme de nostalgie, ennui, mélancolie et blues qui peuvent surgir chez les supporters.



Difficile de tourner la page pour certains supporters, qui peinent à retrouver la réalité de leur quotidien après un mois passé dans l’effervescence du Mondial devant les 64 matchs de la compétition. Comme tous les quatre ans, cette sensation de spleen, de mélancolie survient quelques jours après l’euphorie, une fois la tension émotionnelle retombée. On parle de « dépression post-Coupe du monde ». « Le Mondial est fini. Tout le monde a ce sentiment de vide, de tristesse. C’est très normal. C’est ce qu’on appelle le ‘Post Event Blues’. Ce sentiment s’installe toujours après les événements pleins d’enthousiasme et d’excitation », indique Dr Rokia Benbrahim, psychologue.

« En supportant l’équipe nationale, tous les Marocains se sont fixés le même objectif : gagner la Coupe du Monde. Le public marocain n’a jamais été aussi proche de cette victoire. Un parcours impressionnant des Lions qui s’est achevé en demi-finale. Le retour à la vie normale induit le cerveau humain à détecter l’absence de dopamine sécrétée lors et après les matchs », explique-t-elle.

« J’avais l’impression de vivre avec eux pendant un mois », « Je suis déjà nostalgique de la Coupe du Monde, c’est passé trop vite », « C’est l’ennui le soir depuis que la Coupe du Monde est terminée, ça fait un vide », « Rendez-nous la Coupe du Monde ». Quelques jours après le sacre mondial de l’Argentine au Qatar, les commentaires et les posts de la sorte emplis de nostalgie affluent sur les réseaux sociaux.

Quand le foot devient une addiction

La Coupe du Monde est un moment fédérateur pour les amoureux du ballon rond. L’occasion de se rassembler entre amis, de partager des moments conviviaux et chaleureux, des instants de joie à forte intensité émotionnelle. « Chaque élément, comme le fait de vivre ces moments de partage, rajoute une goutte formant cet élixir appelé addiction. Après avoir eu cette sensation de plein va s’installer chez certaines personnes une sensation de vide pour rééquilibrer les choses. Et cela se traduit par une forme de spleen et de déprime », avance Dr Benbrahim.

Ce phénomène s’explique facilement selon la psychologue : « C’est assez comparable à une addiction. Il y a une sorte d’accoutumance, de plaisir et de satisfaction à voir jouer l’équipe qu’on supporte. On finit par devenir addict à cela comme pour une série qu’on adore. On aimerait toujours en voir un peu plus, sauf que ce n’est pas possible. Donc le manque apparaît, c’est physiologique ».

« Proportionnel à l’engouement »

Et tous les individus ne réagissent pas de la même manière face à cette pointe de mélancolie. « C’est proportionnel à l’engouement qu’on aura mis pour regarder les matchs », développe Dr Benbrahim. « Plus on est monté haut, plus il y aura de chemin à faire pour retrouver un état basal », embraye la spécialiste. Ainsi, les supporters des nations éliminées rapidement dans la compétition n’auront pas connu les mêmes émotions que les Marocains et se seront moins éloignés d’un état émotionnel normal.

Combler le manque

La traversée de cette période de spleen peut rendre le retour au quotidien encore plus difficile. « Pendant le Mondial, il y a cette sensation d’appartenance, d’identification à une équipe qui vient masquer nos propres actions, et lorsque la compétition se termine, un vide se crée, la personne retombe sur sa propre valeur et ses actions à elle. Elle ne peut plus être magnifiée par une équipe. Ce peut être parfois très dur pour certains de retomber dans ce quotidien et ces moments pas toujours exaltants après l’euphorie ambiante », détaille la psychologue.

Alors, existe-t-il un moyen pour revenir plus facilement à la normale ? « Cela dépend de chacun, de la structure psychique de la personne. Certains vont repartir très vite, tandis que d’autres vont se retrouver confrontés à ce qu’ils ont mis de côté pendant un certain temps, ce qui ne va pas être évident à gérer », répond la psychologue. Chaque individu réagit donc différemment face à ce syndrome.

Selon les spécialistes, cette nostalgie disparaîtrait tout de même assez rapidement des esprits. « Il n’y a pas de recette magique, il faut laisser le temps faire son oeuvre. C’est comme lorsque vous êtes en dépression. Dans 50% des cas, vous pouvez en guérir sans prendre de médicaments, simplement en restant actif. Là c’est pareil, il va falloir que les gens trouvent d’autres centres d’intérêt. Peut-être ceux d’avant la compétition, peut-être de nouveaux », recommande la spécialiste.




Meryem EL BARHRASSI


Occuper ses journées une fois le Mondial terminé
 
L’une des solutions que proposent les experts pour surmonter cette situation est de s›adonner à d›autres activités, ce qui est le meilleur moyen de la surmonter, afin que l›âme puisse s›habituer à l›absence d›activités de Coupe du Monde. Un bon réveil est le point de départ de votre journée. Bien la commencer vous aide à bien la continuer. La devise du matin est « Keep Cool ».

Instaurez une routine matinale ! Cela vous permettra de limiter les décisions que vous devrez prendre au cours de la journée. « Décider » est difficile pour notre cerveau, surtout dans un état dépressif. En plus de rester à l›écart de l›auto-isolement, de retrouver des amis et d›éviter de revoir les matchs, cela aidera à reprendre une vie et des activités normales avant la Coupe du Monde.
 







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